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L’avionneur européen bénéficie d’une demande soutenue mais doit s’assurer que ses fournisseurs peuvent suivre le rythme. Airbus accompagne la reprise de l’activité du transport aérien et anticipe les commandes qui seront révélées durant le 49ème salon du Bourget (20-26 juin2011).
« Après une chute de 4 % en 2009, le trafic mondial est maintenant sur un rythme de croissance de 7 à 8 % », déclarait au début du mois Fabrice Brégier, le numéro 2 d’Airbus. Des fondamentaux jugés suffisamment solides, avec le carnet de commandes, pour faire sortir plus d’avions des chaînes de Toulouse, Hambourg et (dans une moindre mesure) Tianjin. Pour la famille A320, aux ventes soutenues, l’augmentation est de 36 à 42 avions par mois. Cette année, une première étape sera de passer à 38. Le début 2012 devrait voir la cadence monter à 40, avant d’atteindre 42 à la fin de l’année.
“Si nous pouvions monter à 45, nous aurions le marché pour cela,” avance Fabrice Brégier. Mais les fournisseurs auraient du mal à suivre. Selon Fabrice Brégier, les entreprises les plus concernées seraient les PME. Certaines d’entre elles ont souffert financièrement pendant la dernière crise du transport aérien.
Airbus les encourage donc à se regrouper. «Elles pourraient être plus efficaces, plus solides financièrement et pourraient plus facilement délocaliser vers les pays à bas coûts de main d’œuvre », suggère Fabrice Brégier. Afin de les aider, Airbus s’est impliqué dans Aerofund, une organisation de soutien financier des PME aéronautiques, dont le groupe Safran, entre autres, est aussi partenaire.
Mais les gros fournisseurs « de premier rang » ne sont pas à l’abri. Aerolia, filiale d’EADS spécialisée dans les grands ensembles structuraux, a une usine en Tunisie. Elle a dû fermer pendant la révolution, au début de l’année. Les projets de développement en ont été reportés de deux ou trois mois.
Sur le bimoteur long-courrier A330, la cadence de production doit augmenter vers neuf par mois, début 2012, puis 10 par mois dans le deuxième trimestre 2013. Le quadrimoteur A340, lui, a vécu. Terminée en 2010, sa carrière a fait les frais de la flambée des prix du carburant et de l’assouplissement des règlements ETOPS pour les vols transocéaniques en bimoteur.
Tout en haut de la gamme, environ 25 A380 devraient être livrés cette année, après 18 en 2010. « Toutefois, nous surveillons les incertitudes auxquelles Rolls-Royce fait face avec un fournisseur du moteur Trent 900 », précise Fabrice Brégier. Il s’agit du Japonais IHI, qui fabrique des aubes de turbine. L’entreprise a subi le tremblement de terre et le tsunami en mars. L’usine a dû être arrêtée pendant plusieurs semaines. La production est censée revenir à la normale en juillet.
Logiquement, un constructeur aussi occupé recrute. Airbus a embauché 2200 personnes en 2010. Fabrice Brégier prévoit de porter ce nombre à 4000 en Europe cette année.
Thierry Dubois
Photos : © Airbus
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