Alors que les négociations entre le gouvernement belge et le groupe Lufthansa actionnaire à 100% de Brussels Airlines sont enlisées depuis deux mois, la compagnie belge annonce une réduction de 30 % de sa flotte et de 25 % de ses effectifs. Sur un air de sauve qui peut.
Brussels Airlines perd actuellement un million d’euros par jour. Elle ne peut plus attendre que le gouvernement belge et sa maison-mère, le groupe Lufthansa, trouvent enfin un accord. Le 12 mai 2020, la direction de la compagnie a dévoilé son plan de sauvetage. Il s’agit en effet de sauver ce qui peut encore l’être pour préserver les chances de redémarrage de la compagnie belge.
Le souvenir du naufrage de la compagnie porte-drapeau est encore présent en Belgique. Même si Brussels Airlines, créée en 2002 par le groupe Lufthansa, n’est qu’une lointaine descendante de feu Sabena, elle fait la fierté des belges et constitue, avec sa plate-forme de correspondance bruxelloise, un moteur de Brussels Airport.
Dieter Vrancks, PDG de Brussels Airlines, a donc annoncé la suppression de lignes peu rentables et déficitaires. Ce qui entraine de fait la réduction de 30 % de la flotte qui va passer de 54 à 38 avions. 25 % des quelques 4.000 salariés vont devoir quitter la compagnie.
La crise du Covid-19 frappe une compagnie affaiblie qui en 2019 a réalisé une perte de 40,9 M€. Un plan de retour à la rentabilité avait été engagé fin 2019 avec comme objectif atteindre une marge opérationnelle de 8% en 3 ans. Les départs volontaires étaient encouragés pour réduire les coûts. La faillite de Thomas Cook, à l’automne 2019, l’un de ses principaux clients, n’a pas arrangé les affaires de Brussels Airlines.
Le 28 février 2020, la compagnie a annoncé pour la première fois un impact sur la demande de transport aérien. « La situation s’est détériorée de semaine en semaine, avec des jours où le nombre d’annulations dépassait le nombre de réservations entrantes. », précise-t-elle.
Dieter Vranckx, PDG de Brussels Airlines, affirme que l’année 2020 avait commencé « avec des résultats positifs en termes de nombre de passagers et de revenus ; et pour cet été, nous avons prévu une forte offre de loisirs car nous pourrions compenser une partie des affaires que nous avons perdues à cause de la faillite de Thomas Cook Belgique. » C’était sans compter sur la pandémie de coronavirus qui l’a contraint à suspendre temporairement ses vols à partir du 21 mars 2020 et de recourir au chômage technique pour l’ensemble de la compagnie.
Brussels Airlines a demandé un prêt de 290 M€ au gouvernement belge. Celui-ci renvoie la balle à l’actionnaire qui de son côté parle de 10.000 suppressions d’emploi entre Lufthansa, Eurowings et Austrian Airlines. Le groupe allemand a demandé une aide de 9 milliards d’euros à son gouvernement fédéral qui pourrait ainsi monter au capital. A l’évidence Brussels Airlines va devoir compter sur elle-même pour sortir vivante de la crise.
Gil Roy
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Brussels Airlines n'a pas été crée par Lufthansa par un groupe d'industriels et de financier s belges sur base de la filiale régionale de la Sabena. Lufthansa s'est contentée de la racheter et a même voulu l'intégrer à Eurowings (contrairement à Swiss et Austrian) avant de se rendre compte que ce n'était pas le modèle voulu pour une compagnie moteur d'un hub
A Alain : "on peut reprendre le jugement de Joseph de Maistre à propos de la Révolution française : quand révolution il y a eu lieu, il est illusoire de vouloir revenir en arrière. La seule solution est une autre révolution. Dans notre cas, la souveraineté économique passe aussi par la souveraineté technologique et, malheureusement, dans ce domaine, hormis pour quelques secteurs, l’Europe est assise sur un strapontin face aux puissances américaine et chinoise." (Laurent GAYARD de la revue Conflits).
Citoyens et décideurs ne pèsent pas lourd. Les pays sont suzerains ou vassaux, et nous sommes en France dans la deuxième catégorie: on ne décide pas, on obéit.
A rouvière: Cela pourrait être comme ça... ou pas. C'est aux citoyens et à leurs décideurs de décider s'ils désirent conserver certains secteurs stratégiques.
S'il n'y avait pas un minimum de régulation, nous appartiendrions déjà à la Chine qui est bien plus concurrentielle que nous ;)
Tout comme les virus, les crises économiques opèrent une sélection naturelle:les plus faibles sont appelés à disparaître, et suivant la virulence, il y a plus ou moins de cadavres.