Le divorce d'avec Air France-KLM n'est qu'un épisode de plus dans le parcours de CMA CGM dans l'aéronautique. © CMA CGM
Le partenariat entre l’armateur français GMA CGM et le groupe aéronautique Air France-KLM aura finalement duré un an. CMA CGM reste un actionnaire de référence Air France-KLM. Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) s’inquiète des conséquences. CMA CGM et l’aéronautique : un parcours semé de surprises.
Le 16 janvier 2023, Air France-KLM et CMA CGM ont annoncé leur décision de mettre fin aux accords existants le 31 mars 2024. L’initiative en revient à l’armateur qui justifie la décision par le fait qu’« un environnement réglementaire contraint sur certains marchés importants n’a pas permis à la coopération de fonctionner de manière optimale. » L’accord était devenu effectif en avril 2023.
Les deux groupes se disent « déterminés à travailler en collaboration, afin que les clients du cargo puissent continuer à bénéficier de leurs réseaux respectifs. ». De son côté, CMA CGM précise qu’il « reste un actionnaire de référence d’Air France-KLM. » En mai 2022, quand Air France-KLM et CMA CGM ont annoncé leur intention de conclure une coopération commerciale dans le domaine du cargo, CMA CGM a acquis 9% du capital du transporteur aérien.
La section CMA-CGM Air Cargo du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL CCAC) est se déclare « très inquiète. » Créée en février 2021, la division CMA-CGM Air Cargo a débuté ses opérations avec quatre avions cargos A330-200F d’une capacité de 60 tonnes, basés à Roissy-CDG. Actuellement, elle en opère cinq et emploie un peu plus de 120 pilotes. Elle a en commande 2 Boeing 777F (102 t de charge) et 4 Airbus A350F (100 t de charge).
« Alors que des A330 ont été ou vont être vendus, c’est l’annonce faite par la direction de CCAC sur le positionnement de ces futurs B777 qui inquiète le SNPL CCAC ainsi que le Bureau exécutif du SNPL. En effet, ces 2 B777, qui devaient entrer dans la flotte française, seront finalement délocalisés aux Etats-Unis dès leur livraison en 2024, par l’intermédiaire d’une compagnie sous certificat de transport aérien américain ! », précise le SNPL dans un communiqué daté du 17 janvier 2024.
Les pilotes se demandent si les A350 à venir remplaceront les A330 de la flotte CCAC actuelle et permettront le maintien de l’activité en France ou si, comme les 777F, ils sont « destinés aux compagnies et aux pilotes américains ».
Avant de se lancer dans l’aventure du fret aérien avec Air France-KLM, CMA CGM s’était engagé avec le groupe Dubreuil Aero propriétaire d’Air Caraïbes et de French Bee. Après avoir annoncé, en septembre 2020, son intention d’entrer dans le capital du groupe, il a fait machine arrière et c’est à ce moment-là qu’il a annoncé sa décision de créer sa propre compagnie aérienne de fret. Quelques mois plus tard, il entamait son rapprochement avec Air France-KLM.
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