L’Association du transport aérien international, qui représente 290 compagnies, a relevé une hausse des taxes aéroportuaires et des services de la navigation aériennes durant la crise sanitaire de 2,3 milliards de dollars. Une situation inadmissible pour IATA, à laquelle les aéroports ont répondu sèchement.Willie Walsh, directeur général de l’IATA, a frappé du poing sur la table à plusieurs reprises lors de l’assemblée générale de l’association qui s’est tenue à Boston les 4 et 5 octobre 2021.
« Une augmentation des charges de 2,3 milliards de dollars pendant cette crise est scandaleuse » s’est insurgé Willie Walsh, « faire peser le poids financier d’une crise aux proportions apocalyptiques sur le dos de vos clients, juste parce que vous le pouvez, est une stratégie commerciale que seul une situation de monopole pourrait imaginer. »
Et le directeur d’IATA d’exhorter les aéroports et les prestataires des services de la navigation aérienne, sinon à réduire, du moins à geler les charges qui pèsent sur les compagnies pour ne pas impacter lourdement la reprise du secteur aérien.
Dans sa démonstration, Willie Walsh prend l’exemple des prestataires de services de la navigation aérienne des 29 États européens réunis sous Eurocontrol : « la majorité des États cherche à récupérer près de 9,3 milliards de dollars (8 milliards d’euros) auprès des compagnies aériennes pour couvrir les revenus non réalisés en 2020/2021. Ils veulent ainsi récupérer les revenus et les bénéfices qu’ils ont manqués lorsque les compagnies aériennes n’ont pas pu voler pendant la pandémie. De plus, ils veulent faire cela en plus d’une augmentation de 40% prévue pour la seule année 2022. »
L’Airports Council International (ACI), a répondu d’une manière sèche par la voix de son directeur général, Olivier Jankovec, en accusant IATA d’avoir « brossé un tableau déformé et erroné du secteur aéroportuaire » tout en précisant que « les aéroports ont subi des pertes de revenus de -60% en 2020 et -65% au premier semestre 2021. »
« En demandant des gels ou des réductions systématiques des redevances aéroportuaires, » poursuit Olivier Jankovec, « l’IATA contraint clairement les aéroports à une plus grande détresse financière au profit exclusif des compagnies aériennes. Le gel ou la réduction des redevances aéroportuaires n’empêcherait pas les compagnies aériennes d’exercer leur pouvoir de fixation des prix sur les consommateurs et d’augmenter les tarifs des billets. »
Attaqué sur les aides financières perçues par les compagnies, alors que les aéroports n’ont quant à eux pas bénéficié du soutien des États selon ACI, Willie Walsh réplique : « Sur les 243 milliards de dollars qui ont été mis à la disposition des compagnies aériennes, 81 milliards de dollars ont servi à financer les salaires et environ 110 milliards de dollars ont constitué un soutien qui doit être remboursé. En conséquence, les compagnies aériennes ont accumulé une énorme dette de plus de 650 milliards de dollars. Tout défaut de paiement pourrait entraîner la faillite des compagnies aériennes et la perte de dizaines de milliers d’emplois. »
La guerre fratricide semble ouverte entre compagnies et aéroports.
Fabrice Morlon
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