Rien ne va plus en Airbus et son gros client, Qatar Airways, compagnie de lancement de l’A350-900 en 2014 et de l’A350-1000 en 2018. © Airbus
Depuis plusieurs mois, Airbus encaissait les coups sans broncher. Il tentait d’éviter d’envenimer la situation. Son client, Qatar Airways, en ayant remis une couche, l’avionneur européen, adopte une nouvelle stratégie afin de « défendre sa position et sa réputation ».
Depuis août 2021, Qatar Airways a cloué au sol 13 de ses 53 Airbus A350 après avoir constaté que « la surface sous la peinture se dégrade à un rythme accéléré ». Par la suite, le problème a été repéré sur six autres A350 qui ont, à leur tour, été immobilisés. Qatar Airways affirme, en ce sens, suivre les recommandations de l’Autorité de l’aviation civile du Qatar (QCAA).
Début novembre 2021, la compagnie a annoncé la remise en service, et à contrecœur, de cinq de ses dix A380 immobilisés depuis 18 mois, pour pallier le manque de capacité. A cette occasion, le PDG de Qatar Airways a déclaré qu’il continuait « d’exhorter fortement Airbus à donner la priorité à ses enquêtes sur la cause profonde concluante du problème affectant le type d’avion A350 et à proposer une solution permanente dès que possible pour réparer les dommages et corriger la cause profonde sous-jacente. »
Jusqu’à présent, Airbus était resté très discret sur cette affaire, bien que la compagnie l’ait rendue publique et ne manque pas une occasion d’en remettre une couche ! Le constructeur vient de changer de stratégie, en diffusant, le 9 décembre 2021, un communiqué de presse dans lequel il donne sa version de l’affaire. Il annonce qu’il « se prépare à une évaluation juridique indépendante en réponse au désaccord d’un client sur la dégradation de la surface de l’A350. »
Sans jamais citer Qatar Airways, il déclare que « Face à la description erronée de la dégradation non structurelle des surfaces de sa flotte d’A350 par l’un de ses clients, Airbus a dû recourir à une évaluation juridique indépendante pour résoudre le différend, que les deux parties n’ont pas été en mesure de régler lors de discussions directes et ouvertes. »
Airbus affirme qu’après inspection que « Les constatations relatives à la peinture de surface (…) » n’ont « aucun impact sur la navigabilité de la flotte d’A350 ». Ce que confirme l’EASA (Agence européenne de la sécurité aérienne).
Le constructeur explique par ailleurs qu’il a proposé à Qatar Airways des solutions « afin de minimiser l’impact et les désagréments causés par cette dégradation de surface en service sur les avions ». Et d’ajouter : « Ces solutions ont toutes été rejetées par le client susmentionné sans justification légitime. »
Pour Airbus qui dit « s’efforce(r) de rétablir un dialogue constructif avec son client », déclare qu’« il est devenu nécessaire de défendre sa position et sa réputation. »
Gil Roy
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C'est curieux que seuls les A 350 de Quatar soient concernés ...
Des désordres comparables ont été constatés sur des A350 de French Bee, Air Caraïbes, Finnair, Cathay Pacific, et Lufthansa, sans que ceux-ci soient cloués cloués au sol.