Gérard Ethève, fondateur de la compagnie aérienne réunionnaise Air Austral est décédé le 23 janvier 2024, à l’âge de 93 ans. Il restera comme l’un des pionniers de l’aviation à la Réunion.
Vu de la métropole, le parcours professionnel de Gérard Ethève est associé à Air Austral, la compagnie locale qu’il a fondée en 1990, la première compagnie française à avoir mis en ligne l’A220-300. Elle opère surtout des longs courriers Boeing 777-300 et 787-8. En 2009, Gérard Ethève a fait sensation, en annonçant la commande de deux A380 aménagés en classe unique de 840 sièges. Le projet en est resté au stade de la commande, mais il démontre que pour le fondateur de la compagnie qui fait la fierté des réunionnais, rien n’était impossible.
Issue d’une famille arrivée sur l’île en 1734, Gérard Ethève est né à Saint-Pierre, au sud de l’île. Il a toujours conservé une pointe d’accent créole. Il a 22 ans quand il décide d’apprendre à piloter, autant par attrait de l’aéronautique que par passion de la mécanique.
A peine breveté, il décide de devenir instructeur et dans la foulée chef-pilote de l’aéro-club Roland-Garros. L’activité s’envole. Il adopte la méthode de Raymond Sirretta dont il dévore les articles dans Aviasport. En l’espace de cinq ans, le club connaît un essor spectaculaire. En 1959, il compte quelque 200 membres.
A cette époque, il achète un Cessna UC78 Bobcat qu’il convoie lui-même de Vichy à la Réunion en 9 étapes. C’est avec un bimoteur qu’il va transporter ses premiers passagers vers l’île Maurice. C’est l’embryon du transport aérien réunionnais.
Pendant des années, avec divers bimoteurs successifs, Gérard Ethève va sillonner l’océan Indien. Mais c’est en 1974 qu’il crée Réunion Air Service qui deviendra plus tard, en 1990, Air Austral. A travers Réunion Air Service, il va également introduire l’hélicoptère à la Réunion, en s’associant avec Héli Union.
Gérard Ethève totalisait 8.000 heures de vol dont 7.000 heures en survol maritime, sans jamais avoir eu de pépin. « Je suis un passionné de mécanique. Je me suis toujours occupé moi-même de l’entretien de nos avions. Je pense qu’un pilote aventurier n’est pas forcément destiné à se casser la figure », nous avait-il confié il y a quelques années. C’était entre Paris et Saint-Denis-de-la Réunion, à bord d’un de ses premiers 777 flambant neuf. Un vol de nuit sans passagers. Une amitié était née. Merci pour tout Gérard.
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Je partage cette estime et cette chaleureuse admiration. Nous entretenions depuis plusieurs années des relations amicales et, contre toute attente début janvier, il planifiait un déjeuner avec moi, lors de son prochain passage à Paris. Donc sa disparition est une triste surprise. A près de 94 ans il avait les idées bien claires et était très motivé et concerné par le devenir de sa chère aviation. Il faut lire ses mémoires passionnantes. Et encore un magnifique témoin qui nous quitte. Michel.
Un grand Monsieur que j’avais rencontré plusieurs fois. J’avais notamment étudié avec ses collaborateurs la possibilité de vols en A380 haute densité (embarquement et débarquement sans passerelle mais avec escaliers comme font les chinois) RUN-Vatry-FDF ou PTP. Idée qui aurait pu faire son chemin.
En tout cas un passionné et un entrepreneur
RIP