Contre toute attente, le premier aéroport régional français sur la liste des privatisations est cédé à un consortium chinois. Le dossier prend une dimension inattendue quand le nouvel actionnaire disparaît sans laisser de trace.
Le 4 décembre 2014, c’est par une interview exclusive qu’il accorde à La Dépêche, que le ministre de l’Économie annonce que l’Etat va vendre 49,9% du capital de l’aéroport Toulouse-Blagnac à un consortium chinois. Enclenchée avec la loi de décentralisation de 2005, la privatisation des grands aéroports régionaux français se concrétise de la manière la plus inattendue. A Toulouse, c’est la stupeur.
Certains s’inquiètent pour l’avenir d’Airbus. Les salariés se demandent à quelle sauce ils vont être mangés. Les riverains de l’aéroport craignent pour leur tranquillité à l’annonce du triplement du trafic par les repreneurs. La Région se frotte les mains en pensant aux touristes chinois qui vont déferler. Le ministre calme les débats en affirmant qu’il s’agit, selon ses propres termes, de la meilleure offre sur plusieurs critères. Les premiers recours contre le projet commencent à pleuvoir…
Le 17 avril 2015, la vente de 49,9% du capital à la société Symbiose portée par le groupe chinois Shandong High Speed est publiée au Journal Officiel. Le lendemain, Mike Poon Ho Man, l’acquéreur chinois donne à son tour une interview à la Dépêche dans laquelle il dit vouloir faire de Toulouse-Blagnac la tête de pont pour les investisseurs chinois en Midi-Pyrénées. Il se veut rassurant avec les salariés, les riverains et les élus locaux opposés à la privatisation. Le 5 mai 2015, Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d’état aux Transports, est élue à l’unanimité présidente de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
La prochaine privatisation, probablement celle de l’aéroport de Nice, donnera sans doute lieu à des critères de qualité plus exigeants et plus précis. L’Etat aura plus à cœur de réserver l’appel d’offres à des groupes ayant des références dans la gestion aéroportuaire. Il sera plus regardant sur la qualité des postulants, en s’assurant qu’il s’agit bien d’entités possédant une expérience dans les aéroports afin d’éviter de se retrouver dans la situation embarrassante de Toulouse, avec un groupe chinois venu de nulle part dont le président défraye la chronique.
Bruno Trévidic, Les Echos
La nouvelle gouvernance se met en place. Un peu moins de deux mois plus tard, la démission de Mike Poon Ho Man des grandes entreprises aéronautiques qu’il dirigeait est rendue publique. Cela fait plus d’un mois que le nouveau propriétaire de l’aéroport de Toulouse n’a plus donné signe de vie. Il ferait l’objet d’une enquête pour présomption de corruption en Chine. Les révélations de Mediapart sur le montage capitalistique conduisent à penser que l’Etat n’a peut-être pas pris toutes les précautions nécessaires. Le ministre de l’Economie s’en défend…
Aerobuzz.fr
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Des chinois à Toulouse-Blagnac
Un état qui hier encore suscitait l'admiration de toutes les nations y compris des plus grandes. Force est de constater qu'en seulement quelques décennies notre pays dont le peuple pouvait autrefois tirer une certaine fierté est parti à vau-l'eau. Quand cette hécatombe s'arrêtera t-elle si elle doit s'arrêter un jour ? Le point de non-retour est il déjà dépassé ?
Des chinois à Toulouse-Blagnac
Voila ce qui arrive quand l' État brade le patrimoine national pour renflouer des caisses vidées par 30 ans de gestion désastreuse. La Grèce aujourd'hui, demain la France
Jp Francou
Des chinois à Toulouse-Blagnac
Que se passe-t-il pratiquement en pareil cas ? Quel est le statut juridique des actions du propriétaire fantôme ? Quels sont les recours de l'Etat ?
Un bel imbroglio en perspective
Des chinois à Toulouse-Blagnac
Dans un certain sens, plus de nouvelle de l'acheteur est une bonne chose pour notre pays à condition qu'il n'y ait pas eu vente légale, mais j'ai de grande crainte car je vois mon pays s'en aller inexorablement vers l'étranger, si cela continu ainsi la France ne sera plus la France et c'est bien malheureux, il y en a quelques uns qui doivent se retourner dans leur tombe, en premier mon père qui a combattu pour la Liberté de sa terre natale et retrouver sa douce France.