Diatex rentre dans la norme

Après la certification ISO9001-vs2000, Diatex, la PME lyonnaise dirigée par Philippe Gouthez, a otenu en juin 2007 son agrément Qualifas EN9100.

En juin 2007, le fabricant de textiles techniques Diatex a obtenu son agrément Qualifas EN9100 (Qualité des approvisionnements pour les industries françaises aéronautiques et spatiales). Il fait suite, à la certification ISO9001-vs2000 obtenue six mois plus tôt. Philippe Gouthez, le PDG de la société reconnaît volontiers que c’est l’ultimatum que lui a adressé Airbus, en octobre 2005, qui l’a fait s’engager dans cette démarche.

Jusque-là, alors que les composites représentaient environ 60% de son chiffre d’affaires (10 M€ en 2007) et qu’il comptait, depuis plus de dix ans, parmi ses clients des donneurs d’ordres de premier plan comme Airbus et Arianespace, il a toujours résisté.  » Nous ne nous retrouvions pas dans la norme Iso9000 de 1994 qui n’était pas adaptée aux PME. Dès 1989, date de création de l’entreprise, nous avions néanmoins mis en place la traçabilité à la demande du Bureau Véritas et nous avons franchi une nouvelle étape en 1991 avec Cryospace, fabricant du réservoir cryogénique d’Ariane 5. Quand en 2005, Airbus nous a laissé une année pour être certifié Iso9001, nous n’avons plus eu le choix, si nous voulions continuer à lui fournir notre tissu d’arrachage destiné au collage structurel « .

Dès octobre 2005, Diatex s’est focalisé sur sa certification. La direction s’est engagée devant sa vingtaine de salariés pour mettre en place les ressources externes et internes en vue d’obtenir la précieuse reconnaissance en un an. Une qualiticienne et une responsable qualité ont été recrutées.  » Le choix de la responsable qualité est crucial « , reconnaît Philippe Gouthez avec le recul.  » La réussite de l’implantation d’un système qualité dans l’entreprise repose sur une bonne communication « , souligne Bernard de Mulatier, responsable de la division composites.

Bien qu’un système existât, Diatex n’a pas fait l’économie d’une remise en cause en profondeur de son mode de fonctionnement.  » Nous n’avons pas subi pour autant la qualité « , insiste le PDG de la société.  » La qualité est culturelle et nous avons senti que le nouveau système allait nous apporter quelque chose « . Indéniablement, pour Bernard de Mulatier, les gains les plus sensibles ont été réalisés au niveau du suivi fournisseur :  » avant il reposait sur la confiance, aujourd’hui, il est encadré par un cahier des charges général qui dépasse celui du produit « . Des progrès ont également été réalisés au niveau de la traçabilité documentaire :  » nous n’étions pas aussi rigoureux dans la manière de conserver les éprouvettes « .

Avec le recul, Philippe Gouthez reconnaît avoir connu des moments de tension.  » Nous avons été critiques sur les options retenues. Nous avons toujours recherché le côté pratique et refusé l’abstraction. Le fait d’avoir été souvent audité par le passé nous a permis d’être plus réservés vis-à-vis des exigences qui nous étaient faites « .

Au moment de s’engager dans la voie de la certification EN9100 Qualifas, Airbus a posé le problème de la certification des deux filiales de Diatex, TDM qui réalise le tissage, et TJS, l’ennoblissement et le traitement thermique. Au final, il a été admis que la qualification de ces deux sites n’était pas indispensable et qu’il revenait à Diatex de s’assurer de la qualité, à travers des audits réguliers.

Avec l’obtention de la qualification EN 9100, le parcouru du certifiant Diatex n’est pas terminé pour autant. La société lyonnaise vient en effet d’entamer sa troisième certification d’affilée. Celle-ci (EN9120) porte sur son activité de distributeur-stockiste. Cette fois encore, Airbus lui a octroyé un délai d’un an pour rentrer dans la norme.

Gil Roy. Air & Cosmos N°2098- 2 Novembre 2007

Photo : © Diatex