L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) a comptabilisé 18 accidents ou incidents graves en transport aérien, en 2013. Sans aucune victime. En revanche, plusieurs accidents mortels sont à déplorer en aviation générale et du côté du travail aérien.
Le bilan 2013 de l’EASA, Agence européenne de la sécurité aérienne, est très « bon » en même temps qu’il nous rappelle qu’elle évolue dans un monde ingrat. Peu d’accidents, par rapport à l’importance du trafic (plus de 3 milliards de passagers par an), une image de sérieux, des progrès constants mais, de temps à autre, un échec cuisant. Comme, récemment, la disparition du désormais célèbre vol MH 370 de Malaysia Airlines. Et, il y a 5 ans, celui de l’AF 447 d’Air France.
C’est donc avec humilité qu’il convient d’aborder le sujet. Ce qui n’est pas la principale préoccupation de l’EASA, strictement cantonnée à des statistiques, des chiffres, des comparaisons, mais cela sans commentaires et sans conclusions. On est d’ailleurs en droit de le regretter.
Le bilan 2013, en matière d’aviation commerciale, tient en peu de mots : 18 accidents ou incidents grave mais aucune victime dans la région EASA. Comme en 2012, d’ailleurs. En considérant une décennie entière, c’est-à-dire la période 2002-2011, une moyenne de 59 accidents ont été dénombrés, ce qui incite à penser que la tendance est à l’amélioration. Patrick Ky, le directeur de l’agence le confirme : « la tendance est positive, l’Europe reste l’une des régions les plus sûres », soulignant que l’année dernière, l’aviation commerciale n’a pas enregistré un seul accident dans l’ensemble des pays membres de l’EASA.
En examinant le détail des statistiques, on ne retrouve pas nécessairement le même bilan idéal dans toutes les catégories opérationnelles. Ainsi, 71 accidents d’hélicoptères ont été enregistrés et ils ont fait 10 victimes (et une onzième au sol). Le vol à voile apparaît comme un sport relativement dangereux avec 219 accidents et 27 victimes. S’y ajoutent 17 accidents de moto-planeurs (une seule victime) et, plus inquiétant, 219 accidents d’ULM qui ont fait 40 morts. Le travail aérien est également pris en compte avec 22 accidents qui ont fait cinq victimes.
L’aviation générale affiche de bons chiffres, toutes proportions gardées avec 11 accidents ayant fait onze victimes. S’y ajoutent, dans la même catégorie, quatre accidents d’hélicoptères mais qui n’ont fait aucune victime.
Sur un plan plus général, les calculs de l’EASA confirment des données bien connues. A commencer par la décroissance régulière du nombre d’accidents, moins de 10 par 10 millions de vols. Et 1,8 seulement dans la région EASA, 1,9 en Amérique du Nord mais 28,3 en Afrique, ce qui est considérable et exige des efforts renouvelés. Ils sont en cours et portent lentement leurs fruits.
Les causes d’accidents ne varient pas et rappellent qu’il y a toujours des pertes de contrôle en vol, des vols contrôlés qui se terminent au sol. Mais aussi des collisions au sol, sur pistes, sur chemins de roulement, voire sur les parkings. Ce qui revient à dire que la moindre perte de vigilance peut avoir des conséquences graves. Tout comme il est essentiel de tenir soigneusement compte des problèmes rencontrés, notamment pour améliorer encore et toujours l’entraînement des pilotes. A eux seuls, en effet, ils détiennent une part importante des espoirs de faire toujours mieux.
Pierre Sparaco
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EASA : les bons chiffres 2013 de la sécurité aérienne
Onze morts en aviation générale pour 2013 dans la région EASA ??? alors qu'il y a chaque année, rien qu'en France, dans les 70 tués. C'est quoi la définition de "l'aviation générale" pour l'EASA ?
EASA : les bons chiffres 2013 de la sécurité aérienne
Je me pose quand même la question de l'utilité d'un tel rapport lorsqu'il est rédigé en absolu et non en relatif.
Exemple : bilan assez lourd pour les ULM. Oui, en absolu.
Certes, mais combien d'ULM sont-ils immatriculés dans les pays de l'EASA ? Et quel est le nombre d'heures de vol total ? Si on divise le nombre d'accidents par le nombre de pilotes, d'heures de vol ou de machines, on arrive à un taux très faible.
En relatif, pas si sûr que les conclusions soient les mêmes.
Comparer les disciplines entre elles, en faisant intervenir tous les paramètres, ça c'est utile.
Faites un peu le calcul pour les hélicoptères...