En 2021, Easyjet affiche un chiffre d’affaires à 1,714 Md€, divisé par plus de deux sur un an et même par quatre par rapport à 2019. La low cost britannique fait état d’une perte de 1,35 Md€. Les revenus plongent (-77% par rapport à 2019) et les coûts par siège s’envolent (+60% par rapport à 2019) malgré une offre de sièges ramenée de 105 millions en 2019 à 28,2 millions en 2021. EasyJet se raccroche à l’été 2022.
Ni la baisse drastique des coûts opérationnels ni le sursaut estival n’auront suffi à contrer les effets de la pandémie. Sur son exercice 2021, arrêté au 30 septembre 2021, la low-cost britannique continue de perdre de l’argent, pénalisée par une baisse d’activité, le carburant qui grimpe et la rude concurrence sur les prix des lignes européennes. Conséquence, le revenu au siège est passé de 63,90€ en 2020 (et 67,5€ en 2019) à 59,42€ alors que le coût a lui grimpé de 81,16€ à 106,29€. Sur 2019 il se situait à environ 63€…
Sur l’exercice 2021, les pertes nettes avants impôts de Easyjet ont bondi de +36%. Elles étaient de 981,9 M€ en 2020. Face à la pandémie, la baisse d’activité s’est traduite par une chute vertigineuse du nombre de passagers transportés (-57,5 % soit 20,4 millions contre 48,1 millions sur 2020). En 2019, une année 100% sans COVID, la compagnie orange en transportait même 69,1 millions !
En 2021, Easyjet a fait le choix « radical » de s’attaquer aux coûts d’exploitations en les abaissant de 30% (en les ramenant à 2,62 M€), dans le but de réduire le déficit et préserver sa trésorerie. Pour cela, la compagnie aérienne britannique a supprimé quelques 4500 postes soit près du tiers de ses effectifs…
En outre la compagnie orange s’est focalisée sur ses lignes les plus rentables. Conséquence, l’offre en sièges est passée de 55,1 à 28,2 millions (-48,9%). Pour comparaison, en 2019, l’offre se situait à 105 millions.
Easyjet est parvenu à maintenir son taux de remplissage à un peu plus de 70% (notamment grâce au sursaut estival). Un niveau loin de celui des années passées : 87,2% en 2020, 91,5% en 2019 et 92,9% en 2018. Un niveau également qui n’est pas en ligne avec le modèle économique low cost.
Dans sa stratégie d’adapter son offre à la demande et de contenir au maximum ses coûts, Easyjet a choisi de relocaliser une partie de sa flotte (43 appareils) vers des bases traditionnellement rentables (Gatwick, Porto, Lisbonne ou Milan Linate). Elle prévoit de les renforcer encore en 2021, en basant plus d’avions et en ouvrant de nouvelles lignes. Easyjet va notamment bénéficier de la faillite de Thomas Cook et de la baisse d’activité de Norwegian. A Gatwick par exemple, où elle opérait 63 appareils à l’été 2019, Easyjet en prévoit 79 pour l’été 2022.
Pour répondre aux fortes demandes estivales, de nouvelles bases saisonnières ont été ouvertes à Malaga et Fario le 1er juin 2021 , en plus de Palma qui existait déjà l’été précédent. Là aussi, des avions seront déployés l’été prochain. D’autres bases historiques et stratégiques reçoivent des avions supplémentaires (un de plus à Paris avec 16 appareils au total et 2 de plus à Manchetser pour un total de 20.)
Easyjet confirme que ses commandes fermes en cours sont portées à 118 Airbus de la famille A320neo. Au 30 septembre 2021, la flotte totale comprenait 308 appareils soit 34 de moins qu’un an auparavant, « la diminution étant principalement due à la restitution aux loueurs d’avions A319″ précise la low cost.
Sur les trois exercices à venir, elle table sur une flotte de 328 appareils de type A320 et A321 en 2024 (hypothèse haute) et 313 en hypothèse basse. L’avenir de la flotte devrait donc se jouer à l’été 2022 ; tout dépendra de la reprise, ou non. La compagnie n’exclut pas de croitre par des achats ou nouveaux contrats de locations externes, en revanche, elle précise que ses projections se basent uniquement sur ses contrats actuels avec Airbus et ses loueurs.
Au final, 44% de la flotte était inutilisée en 2021 (contre 70% en 2019) mais Easyjet prévoit le retour en activité de de 25 avions pour l’an prochain.
Pour l’heure, la direction de Easyjet estime qu’il est encore « trop tôt pour jauger l’impact « que le nouveau variant de coronavirus « Omicron peut avoir sur les voyages européens. »
Les ventes pour l’été 2022 sont déjà ouvertes depuis mars 2021, soit bien en avance par rapport à l’ordinaire. Le groupe table toujours sur une offre en sièges de 65 % du niveau de 2019, d’octobre à fin décembre 2021 avec un taux de remplissage de 80 %, et 70 % de janvier à fin mars 2022, tout en espérant revenir dès l’été 2022 à un niveau « proche » d’avant-crise.
Il faudra néanmoins composer avec la flambée du carburant qui risque de se poursuivre. Cette année Easyjet n’a couvert que 55 % de ses besoins pour l’année à venir, et reste donc exposé à une possible augmentation du prix du baril…
Jérôme Bonnard
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More