La Commission européenne autorise la France à interdire les lignes aériennes quand il y a une alternative de moins de 2h30 en train. L’espoir des professionnels français du transport aérien n’aura duré qu’une semaine…
Le communiqué de presse du ministère des Transports a sans doute fait l’effet d’une douche froide du côté du transport aérien français. Il y a tout juste une semaine, au congrès de l’Union des Aéroports Français, Olivier Jankovec, directeur général de l’ACI Europe (les aéroports européens) avait laissé planer un espoir. Il n’en est rien.
Dans un communqiué de presse daté du 2 décembre 2022, le ministre chargé des Transports « salue la décision de la Commission européenne qui déclare conforme au droit européen le projet de décret mettant en œuvre l’interdiction des lignes aériennes quand il y a une alternative de moins de 2h30 en train. » Les arguments de l’UAF et du syndicat des compagnies aériennes autonomes (SCARA) n’ont pas été entendus à Bruxelles. Tout au plus, l’interdiction que prendra la France devra être réévaluer au bout de trois ans. Mince satisfaction.
Le caractère symbolique de la mesure prise par le gouvernement a été mis en lumière lors du congrès de l’UAF, quand il a été rappelé qu’une étude conjointe de l’UAF et l’ACI Europe, avait évalué l’impact des quatre lignes menacées d’interdiction (Orly-Nantes, Orly-Bordeaux, Orly-Lyon et Lyon-Marseille) à 0,24 % des émissions de CO2 du transport aérien intérieur français. Certes, il n’y a pas de petites économies et il faut bien commencer par un bout. Mais, aujourd’hui, c’est moins l’impact de ces lignes qui vont être supprimées que le bilan effectif de la mesure qu’il faudrait prendre en compte.
L’exercice est complexe et le résultat ne peut échapper à la polémique. La suppression de la navette Air France entre Bordeaux et Orly a nécessairement généré un report modal. Le TGV dont l’offre n’a pas été renforcée à la hauteur des besoins n’a pas pu absorber tous les passagers débarqués des avions. Il semblerait que le trafic autoroutier entre Bordeaux et Paris ait augmenté. A vérifier… Quoi qu’il en soit, pour le ministre l’interdiction ne fait aucun doute : « C’est une avancée majeure et je suis fier que la France se montre pionnière en la matière ».
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Avec cette suppression du Bordeaux-Orly, on a vu, sauf erreur de ma part, la création d'une navette en Falcon pour Dassault en le Bourget et Bordeaux et une augmentation du trafic autoroutier entre Bordeaux et Paris.
Est ce que l'on est vraiment gagnant au final ?
Comme le gouvernement est en train de détruire le transport par rail en France, les liaisons régionales renaitront peut-être assez rapidement, qui sait.
Il y avait une connerie à faire, on pouvait compter sur eux !
les "Zécolos" ont il juré de torpiller ce pays, d'abord les centrales nucléaires, maintenant les lignes aériennes courtes, un gouvernement à la pêche aux voix ... Pauvre pays qui a vu naitre l'Aviation !
Bonjour jlangeard,
Votre commentaire et votre mode de vie révèlent bien que vous êtres le fruit d'une génération pétrole, qui a vécu toute sa vie avec ce produit magique,
et qui imagine qu'on pourra vivre ad vitam eternam avec cette drogue aux capacités absolument uniques.
Malheureusement, cette merveilleuse aventure aura une fin, quoique vous en pensiez, et quelles que soient les invectives que vous pourrez proférer, j'en suis désolé. Soit pour des raisons de préservation climatique, soit pour la simple raison que ce n'est pas une énergie renouvelable au sens de l'humanité.
Vous devriez donc vous considérer comme un privilégié pour avoir profité tel que vous le faites, de ce trésor planétaire.
Tout ce que vous décrivez en termes de transports aura aussi et bien entendu une fin, et devra être réorganisé, en tout cas dans un premier temps (c'est à dire pendant en gros la vingtaine d'années pendant lesquelles on rêvera encore aux ersatz toujours aussi magiques à la drogue en question).
Il fut une époque pas si lointaine, où ni TGV ni avion ne permettait un aller-retour dans les 24h entre Paris et Bordeaux.
Il n'est pas inconcevable que l'humanité privilégiée ait pu passer par un pic de confort, puis doive revenir à un niveau compatible avec la préservation de sa planète.
Il n'est pas certain que les avions Paris-Bordeaux ne soient remplis que de gens hyper pressés comme vous. Votre cas, qui n'est pas unique j'en conviens, devra être remodelé selon de nouvelles modalités, qui, je vous assure, répondront à des règles qui dépasseront nos frontières, soyez-en sûr.
La question de la concurrence n'est donc pas recevable, car toutes les entreprises seront soumises aux mêmes règles de raison.
Vous devrez donc vous résoudre calmement, et comme tout le monde, à planifier des trajets compatibles avec un minimum d'empreinte (et certainement pas en passant par Biarritz), avec un maximum d'intelligence, en privilégiant les méthodes douces, à commencer par la visio conférence, qui bien que consommatrice d'énergie, n'arrivera pas à relâcher la vingtaine de tonnes de CO2 d'un aller-retour Airbus (je parle de l'avion et pas de votre siège, puisqu'il est question de supprimer l'avion tout entier)..
Nous reparlerons de tout cela dans une vingtaine d'années, quand les progrès promis par la technique, et honnêtement durables, pourront effectivement être avérés.
Sans animosité
Bien à vous
Comme vous le dites, jlangeard a connu un autre monde, celui de la "génération pétrole", comme vous le dites. J'ajouterai que, vous aussi, d'après ce que vous dites, vous avez connu un autre monde : celui où la France, le travailleur français, n'étais pas en concurrence avec le reste de la planète.
Car que cela vous plaise ou non, la seule chose qui a maintenu la France à peu près à flot jusqu'à présent, c'est la productivité de ses travailleurs (vous pouvez me parler des grèves, des français râleurs, etc. mais pour avoir travaillé dans plusieurs pays sur plusieurs continents, je peux confirmer que les Français travaillent en général plus efficacement que leurs collègues d'autres pays, y compris l'Allemagne).
Et c'est bien cela qui est en jeu.
Je ne pense pas que jlangeard prend la Navette Bordeaux-Orly à 6h du matin pour le plaisir : ça fait des journées de 4h du matin à 21h avec deux vols en bétaillère, et de longs passages par les contrôles de sécurité. Quand on fait ce genre de voyage pour le travail, même si ça fait rêver certains, ce n'est pas un plaisir.
De même, la "fée informatique" armée de ses fameuses visioconférences ne résout pas tout, pour plusieurs raisons (confidentialité, nécessité de voir l'environnement de travail, meilleure synergie, etc.) et là encore, ce n'est pas par plaisir qu'un employeur paie une "blinde" (passez-moi l'expression) un billet d'avion acheté en dernière minute pour un employé, si elle pouvait se contenter d'une réunion Teams/Zoom ou autre.
Si un employé doit se déplacer sur un autre site, c'est qu'il y a un intérêt, qu'il sera plus productif, et que l'entreprise aura rentabilisé son investissement. Alors, je sais, des mots comme "rentabilité", "productif"... ça fait peur, mais il faut bien que des gens travaillent pour payer des impôts et faire fonctionner la France.
Enfin, comme vous le mentionnez dans votre post, le bon sens est très important ; mais le bon sens ne passe pas nécessairement pas un écologisme de façade, comme on le voit de plus en plus.
Vous avez très certainement raison. D'ailleurs dans une interview accordée au « Financial Times », la directrice de la compagnie aérienne néerlandaise KLM incite les voyageurs à se déplacer en train plutôt qu'en avion lorsque les rails constituent « une bonne alternative ». « Si on veut vraiment atteindre nos objectifs de développement durable, il ne faut pas considérer le train comme un concurrent : nous devons travailler ensemble », répète Marjan Rintel (la fameuse PDG de KLM...).
En effet, les deux peuvent cohabiter, et pour moi, la gare TGV de Roissy, par exemple, est une excellente idée - sur le papier en tout cas, je n'ai pas eu l'occasion de pratiquer.
Comme vous, je suis passionné d'aviation, je ne serais pas abonné à Aerobuzz autrement. Mais comme vous aussi, je vois un intérêt au déplacement par rail, qui n'a pas les mêmes contraintes de poids, d'espacement de sièges, de météo même et au final, de confort.
Encore faut-il que les pouvoirs publics se donne la peine. L'autre jour, je voyais une ministre twitter un égo portrait (selfie) en masque à bord d'un vol Paris-Albi.
- Bon, je passe sur le débat masque / pas masque, là n'est pas le sujet -
Je ne suis demandé pourquoi elle prenait l'avion et non le train. J'ai regardé les horaires : 6h minimum pour 700 km... okay
Il me semble qu'en 2022, alors que cela fait plus de 30 ans que l'on sait faire des trains qui croisent à 300 km/h, que les pays asiatiques ont des trains qui vont 100 km/h encore plus vite, on doit pouvoir faire mieux.
Il me parait que cette loi n'est qu'un moyen facile, pour le gouvernement, de se défausser de ses responsabilités.
Il est plus facile d'interdire que de financer des solutions.
Pour être poli, de la bêtise à l'état pur, du dogmatisme, dans les faits, cela met Bordeaux à trois jours de Paris, les horaires TGV (rares) sont incompatibles, avec une journée de travail par exemple à la DGAC à ISY LES MOULINAUX, donc cela impose de partir la veille et de revenir le lendemain. 2 nuits d'hôtels, les restaurants etc...
Peux t on envisager le TGV, bien sûr que non, on est toujours à la merci d'un retard ou d'une grève surprise.
La seule solution, partir de Biarritz ou de Toulouse, avec les consommation de carburant en plus...
Raz le bol des écolos et de ce gouvernement qui ensemble, détruisent notre industrie aérienne.