Sur les six premiers mois de 2018, l’aéroport de Tahiti-Faa’a affiche une croissance de +4,3%, tirée par l’international (+5,6%). Le démarrage de French Bee (groupe Dubreuil) sur l’axe Paris-Papetee stimule le trafic international qui en juin 2018, premier mois complet de la nouvelle ligne, fait un bond de +7,8%, et remet en question la hiérarchie. L’arrivée de United Airlines l’hiver prochain devrait elle aussi entrainer une nouvelle donne.
Au cours du premier semestre 2018, Tahiti-Faaa a accueilli 613.000 passagers (4,3%) répartis de manière quasiment égale entre l’international et le domestique (respectivement 48,4% et 51,6%). Mais le fait marquant est l’inversion des rythmes de croissance entre les deux segments due à une offre internationale en développement plus important. Cette tendance est appelée à s’accentuer encore dans les mois à venir avec la montée en puissance de French Bee.
Le mois de juin permet d’avoir un premier aperçu de l’impact de l’arrivée de cette nouvelle compagnie française sur le marché polynésien. Avec plus de 5.700 passagers traités, et alors que la filiale du groupe Dubreuil n’a débuté sa troisième fréquence que le 21 juin, son taux de pénétration sur ce seul mois s’établit à 10% des passagers transportés de et vers Tahiti Faa’a, tous faisceaux confondus. French Bee entre ainsi directement à la troisième place du classement des compagnies aériennes de Tahiti Faa’a en s’intercalant entre Air France et Air New Zealand.
« Cette entrée ne va pas sans générer quelques remous au sein des compagnies historiques implantées sur le faisceau Tahiti-USA-Métropole. » fait remarquer Aéroport de Tahiti (ADT). En comparaison avec le mois de juin 2017, c’est Air France qui perd la part la plus significative avec une baisse de -11,1% représentant 846 passagers sur le mois. Air Tahiti Nui semble mieux résister avec une baisse de -3,6% soit 1.203 passagers de moins qu’en juin2017.
« Ces reculs viennent matérialiser la part inévitable de cannibalisation provoquée par l’arrivée d’un nouvel entrant qui, dans le cas présent, reste cependant largement inférieure à la part de stimulation du marché puisque le bilan global du trafic international sur ce seul mois de juin reste très positif avec une croissance de 4.077 passagers soit +7,8% par rapport à juin 2017. », analyse ADT qui souligne que l’impact de French Bee ne pourra être évalué avec précision, qu’à l’issue de la saison haute seulement.
Sur le premier semestre 2018, Air Tahiti Nui parvient à progresser de +2,8%, alors qu’Air France recule de -4,9%. « Ce recul a été marqué par un pic au mois de mai (-15,3%) expliqué en partie par l’annulation d’un vol lié à la grève qui touche la compagnie », commente ADT. L’effet French Bee pourrait se faire ressentir également sur Air New Zealand (+11% en 2018) par un détournement du trafic. Les offres tarifaires proposées aux polynésiens sur San Francisco pourraient en effet venir concurrencer la destination Nouvelle Zélande, d’autant qu’à partir du 30 octobre 2018, United Airlines lancera un vol entre Papetee et San Francisco, à raison de trois fréquences hebdomadaires assurées en 787-8 (219 sièges).
« Le positionnement de United Airlines va immanquablement générer une nouvelle recomposition du marché qui pourrait impacter davantage les deux opérateurs historiques que ne le fait French Bee. », estime ADT. « En effet, la compagnie low cost devrait surtout stimuler le segment « economy » du marché Métropole, alors que l’arrivée de United Airlines constitue une attaque plus frontale sur le segment de la clientèle américaine et notamment sur sa frange haute contribution qui constitue un levier majeur de rentabilité des oignes Air France et Air Tahiti Nui ».
Le positionnement de United sur la saison creuse va compliquer l’activité des opérateurs historiques qui avaient déjà des difficultés à remplir leurs avions à cette époque de l’année. La baisse attendue du prix des billets va immanquablement rogner leurs marges et donc inciter certaines compagnies à ajuster leur volume à la baisse. « Ce jeu concurrentiel mettra du temps à s’équilibrer, nous n’en sommes qu’au début de la partie », affirme Aéroport de Tahiti.
Gil Roy
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