French Bee et Air Caraïbes réceptionnent chacune un A350-1000

Repoussée au maximum, cette double livraison aurait dû avoir lieu au cœur de l’été 2021. L’activité ne s’y prêtait pas. La demande ne la justifie toujours pas, mais le Groupe Dubreuil qui vient de recapitaliser ses deux compagnies, se dit « plutôt optimiste » pour 2022.

« Nous étions robustes avant la crise. Nous sortons affaiblis. Nous nous sommes battus pour conserver nos marges, et nous avons connu plusieurs redémarrages », résume Marc Rochet, président de French Bee et directeur général d’Air Caraïbes. Six vagues depuis début 2020. Six redémarrages des vols suivis de six arrêts brutaux. « A chaque fois, il a fallu reprogrammer des vols avant de clouer au sol, à nouveau, avions et équipages. Les six stops and go que nous avons eu à gérer ont été épuisants ».

« 2019 avait été une très bonne année », affirme Marc Rochet. « En 2020, nous avons perdu beaucoup. En 2021, nous allons perdre autant ». Pour rester en situation nette positive, le groupe Dubreuil, actionnaire principal des compagnies French Bee et Air Caraïbes a procédé à deux augmentations de capital de 15 millions d’euros chacune. Une pour chaque compagnie. Une somme versée directement pour offrir de la trésorerie.

Marc Rochet se veut « plutôt optimiste ». Son objectif est de revenir rapidement dans le vert, même s’il estime que les deux premiers mois de 2022 seront « mous » et que la hausse du prix du pétrole ne va rien arranger. Les Airbus A350XWB qui constituent désormais l’épine dorsale de la flotte des deux compagnies sont de ce point de vue un atout.

La flotte de French Bee se compose, à ce jour, de cinq appareils : quatre A350-900 et un A350-1000. Un deuxième A350-1000 est annoncé en 2022. Du côté d’Air Caraïbes, avec la livraison de ce nouvel A350-1000, la flotte compte désormais 6 A350 (3 A350-900 et 3 A350-1000) et 5 A330 (2 A330-300 et 3 A330-200). Initialement, le groupe Dubreuil avait prévu de réduire le nombre de ses A330, mais compte tenu des conditions avantageuses offertes par les loueurs, aucune sortie de flotte n’est désormais prévue en 2022. « Nous n’excluons pas d’en avoir besoin ».

French Bee va exploiter son nouvel A350-1000 sur la Réunion, au départ de Paris. Il offre 480 sièges (40 en classe Premium et 440 en classe Economique) et une capacité fret pouvant atteindre 20 tonnes. Dès que la compagnie aura réceptionné son second A350-1000, elle prévoit de les opérer simultanément, sur le principe de l’ascenseur. Avec ses 411 sièges (376 en classe Eco et 35 en Premium), l’A350-900 est suffisant pour les USA (New York depuis juillet 2021 et Los Angeles prochainement) et pour Tahiti via San Francisco.

Pour sa part, Air Caraïbes réserve ses A350-1000 pour la desserte des Antilles, et les A350-900 sur les USA. Les deux modules ont une capacité respective de 429 sièges (24 Premium, 45 Eco plus et 360 Eco) et 389 sièges (18 Premium, 45 Eco plus et 326 Eco).

Marc Rochet souligne que sur l’outre-mer, selon un schéma classique, la reprise du trafic a été amorcée par les passagers affinitaires, suivis des touristes. Il va falloir attendre encore pour voir revenir la clientèle Affaires. Quant aux USA, depuis l’ouverture des frontières le 8 novembre 2021, le coefficient de remplissage sur New York était remonté à 68%. La nouvelle vague liée au variant Omicron ne laisse rien présager de bon. Depuis le 14 juillet 2021, date du premier vol entre Paris et New York, la ligne totalise 70.000 passagers et surtout un important volume de fret dans le sens Europe-USA.

Le président de French Bee est convaincu que l’A350XWB est l’avion qui peut faire la différence. La rigueur de la gestion du groupe Dubreuil aussi, c’est évident.

Gil Roy