Selon le New York Times, il n’y avait qu’un pilote à l’intérieur du cockpit de l’A320 de Germanwings qui s’est écrasé dans les Alpes, le 24 mars. L’autre aurait tenté en vain de regagner sa place. Le dispositif de verrouillage de la porte destiné à interdire l’accès au poste de pilotage à des personnes malintentionnées, a parfaitement fonctionné…
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, l’accès aux postes de pilotage des avions de ligne a été renforcé pour en interdire l’accès à des terroristes. La porte blindée est électriquement verrouillée. Pour pénétrer dans le cockpit, il faut y être autorisé, même pour les membres de l’équipage qui connaissent tous le code.
En vol, quand une des ces personnes se présente à l’entrée de cockpit, elle peut taper un code court de demande de déverrouillage de la porte. Les pilotes sont alors prévenus par une sonnerie. Ils peuvent alors ouvrir, ou refuser l’accès. « Souvent nous n’utilisons pas cette procédure à cause du son qui peut couvrir un échange radio », explique un pilote d’Air France. « On fait un signe de main devant la caméra située au-dessus de la porte. Les pilotes disposent d’écrans vidéo ».
Il existe aussi une procédure dite d’urgence qui permet d’ouvrir la porte avec un code plus long. Le son émis dans le cockpit est différent du précédent. Il permet ainsi aux pilotes de différencier une demande normale d’une demande d’urgence. Les pilotes sont prévenus qu’une personne va entrer. Une temporisation permet de lui refuser l’accès. Mais si cet accès n’est pas refusé, la porte se déverrouille automatiquement.
Le défaut de fonctionnement du système verrouillage électrique de la porte ne constitue pas un « no go », c’est-à-dire qu’il n’empêche pas d’entreprendre le vol. Une autre procédure doit alors être mise en œuvre par l’équipage. La porte est verrouillée manuellement. Mais cela implique que l’un des deux pilotes quitte son siège pour le faire, mais aussi pour ouvrir. Cela implique donc qu’il ait en permanence deux personnes dans le cockpit, les deux pilotes ne pouvant pas quitter les commandes ensemble. Si un des deux pilotes doit sortir, il est alors remplacé par une hôtesse ou un steward, qui s’occupera de verrouiller et déverrouiller la porte.
En résumé, pour empêcher quelqu’un d’entrer dans le cockpit, le pilote peut refuser chaque demande même s’il s’agit d’une demande d’urgence. Il peut aussi mettre en place le verrouillage manuel après avoir désactivé le verrouillage électrique. Cela signifie qu’il aura quitté son siège le temps de mettre en œuvre la fermeture.
Si, comme l’affirme le New York Times, l’un des deux pilotes s’est retrouvé seul dans le cockpit, c’est logiquement que l’autre l’a quitté. En principe, s’il a respecté les procédures, celui qui est supposé s’être retrouvé à l’extérieur, n’a pas pu sortir avant que le vol ne soit en croisière. L’A320 de Germanwings a commencé sa descente fatale une minute seulement après avoir atteint son altitude de croisière. Il serait donc sorti pendant cette minute. Si l’on se réfère aux affirmations du quotidien américain, à son retour, le pilote aurait tenté d’ouvrir la porte jusqu’à l’ultime seconde du vol.
Le BEA va devoir bousculer son programme pour rendre publique la transcription des échanges entre les pilotes et ainsi couper cours aux fuites et aux conjectures.
Gil Roy
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Germanwings : comment un pilote ne pourrait pas regagner son cockpit
Bien triste cette histoire, je voyage souvent avec Germanwings depuis Bastia, vers Berlin et Londres et bien sur cette histoire m'a bouleversée, une photo d'un airbus A320 de Germanwings, le vol de Berlin du 5 avril 2015 prise par moi même à l'aéroport de Bastia.
Germanwings : comment un pilote ne pourrait pas regagner son cockpit
Je ne suis pas certain que la réforme prioritaire du BEA soit une diffusion plus rapide du contenu des deux boites noires même si cela devra l'être un jour.
Pour ma part je suis convaincu que le BEA devrait être un organisme totalement indépendant des instances gouvernementales qu'elles soient législatives ou exécutives comme c'est la cas dans une majorité de pays.
Germanwings : comment un pilote ne pourrait pas regagner son cockpit
les déclarations du Procureur de Marseille ne sont pas contestables, et personne de sérieux ne les contestes
la retenue, oui, mettre en doute les déclarations d'une personne ayant le pouvoir d 'informer avec tout le sérieux lié à sa fonction, c'est aller un peu vite.
Germanwings : comment un pilote ne pourrait pas regagner son cockpit
Attention !
La pression médiatique ne doit pas faire faire n'importe quoi. Les enquêtes son en cours et il ne faut pas livrer en pâture aux médias les échanges dans le cockpit dans le seul but de réagir ultra-vite aux écrits d'un journal, fut-il le NY Times.
On vit dans un monde où il faut tout savoir tout de suite pour faire le buzz pour des raisons mercantiles. Ce n'est pas un temps compatible avec les enquêtes.
Je pense qu'on attends un peu plus de retenue de la part d'un site spécialisé à peine plus de 24 heures après un crash.
Germanwings : comment un pilote ne pourrait pas regagner son cockpit
Finalement, la presse porte bien son nom.