Dans un rapport sur la compétitivité de la réglementation du transport aérien en France, l’Association du transport aérien international (IATA) propose trois recommandations pour « améliorer la connectivité en France et accroître les possibilités économiques et sociales du pays ». Une intervention d’IATA bienvenue, au moment où la filière française peine à se remettre de sa déception générée par les Assises nationales du transport aérien.
« Les Assises du transport aérien n’ont pas abouti à des mesures significatives permettant au transport aérien français de redevenir compétitif face à ses concurrents. Le poids des taxes, des redevances spécifiques au secteur et celui des charges sociales en France est encore bien supérieur à la moyenne européenne et constitue toujours un lourd handicap pour les compagnies aériennes basées en France . », répète Alain Battisti, Président de la FNAM (Fédération nationale de l’aviation marchande) et de Chalair Aviation. Et de rajouter que « le déficit de compétitivité de la France est estimé à 2 milliards d’euros si l’on se compare à l’Allemagne ou le Royaume-Uni ». Selon IATA, la France est classée 81ème sur 148 (derrière notamment le Portugal, l’Italie ou la Suisse) en ce qui concerne le poids des charges et des taxes des aéroports. Le montant de la taxe sur la solidarité par exemple est proche des 200 millions d’euros par an.
Ce constat est partagé par IATA, dans son récent rapport sur la compétitivité de la réglementation du transport aérien en France, rendu public le 13 mai 2019, à Paris, soit à peine plus de deux mois après que la ministre des Transports ait provoqué la déception dans les rangs des compagnies aériennes françaises.
En présentant la synthèse du rapport, Rafael Schvartzman, vice-président régional de l’IATA pour l’Europe, a déclaré : « La position compétitive de la France au sein de l’Europe est faible en ce qui concerne les coûts d’infrastructures, l’efficience de la gestion du trafic aérien, la qualité de la réglementation et les coûts des charges sociales. Il y aurait d’énormes possibilités de création d’emplois et de croissance économique si ces faiblesses étaient corrigées. Les Assises nationales du transport aérien ont exploré ces enjeux, mais il n’y a pas eu de mesure de suivi substantielle pour stimuler la compétitivité. Le lancement de ce rapport sur la compétitivité, en collaboration avec la Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM) et BAR France, est l’occasion de renforcer les fondations de la Stratégie nationale du transport aérien 2025 annoncée par la ministre des Transports, Mme Élisabeth Borne, aux Assises », a déclaré Rafael Schvartzman, vice-président régional de l’IATA pour l’Europe, en présentant la synthèse du rapport.
Selon les économistes d’IATA, actuellement, l’aviation contribue pour environ 100 milliards d’euros au PIB et elle procure 1,1 million d’emplois en France. En optimisant la compétitivité du secteur aérien, on pourrait voir ces chiffres augmenter à près de 160 milliards d’euros et 1,6 million d’emplois d’ici 2037. Pour Brian Pierce, chef économiste à IATA : « La France doit absolument réduire ses coûts. Les entreprises et les usagers sont impactées, cette situation les empêche de profiter au mieux des bénéfices socio-économiques que peut apporter le transport aérien à l’économie française… »
Dans son rapport, IATA fait trois recommandations principales :
Il est clair que IATA prend les devants en proposant une alternative à la taxation du kérosène réclamée par certains. « L’aviation doit gagner son permis de croître en faisant la preuve de son respect de l’environnement. Nous avons des cibles mondiales ambitieuses, à savoir une croissance neutre en carbone dès l’an prochain, et la réduction de moitié de nos émissions nettes d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 2005. » A la taxe qui affaiblirait le pavillon français, IATA préfère logiquement le système de compensation CORSIA des émissions de CO2 qui est entré en application expérimentale le 1er janvier 2019, en France notamment.
A ce sujet, Alain Battisti rappelle l’un des défis auquel fait face le transport aérien en France est celui de l’acceptabilité de l’industrie par l’opinion publique : « Aujourd’hui en terme de pollution, sur 100 km parcourus par passager, nous sommes deux fois plus performants qu’il y a 15 ans… Le bilan est flatteur et nous est favorable, malgré cela on continue de penser que la transport aérien est un transport de riches… On ne combat pas le réchauffement climatique avec des taxes ! »
Selon Alain Battisti tout est question de courage : « Notre industrie présente un fort potentiel pour créer de l’emploi (du peu au très qualifié) et donc de la richesse. L’effet serait immédiat à partir du moment où on augmente le volume de passagers transportés. Un long courrier de type A350 ou B777 opéré par un opérateur français peut générer 100 emplois sur le territoire contre 25 pour un opérateur étranger. »
Pour IATA, « une stratégie gouvernementale d’amélioration de la compétitivité du secteur aérien français pourrait générer 500.000 emplois supplémentaires et augmenter de près de 60 milliards d’euros le PIB du pays d’ici 2037.» La FNAM n’aurait pas dit mieux, BAR France non plus. « La capacité du ciel aérien et la connectivité sont deux éléments essentiels au développement économique et touristique d’un pays. L’enjeux est économique et politique » dit Jean-Pierre Savage, Président du BAR France.
Jérôme Bonnard
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