Bien que la production de carburant d’aviation durable (SAF) ait doublé entre 2023 et 2024, les volumes produits restent sensiblement inférieurs à ce qui était attendu. L’Association du transport aérien international (IATA) encourage les investisseurs dans les producteurs de carburants de nouvelle génération à passer à la vitesse supérieure.
En 2024, les volumes de production de SAF ont atteint 1 million de tonnes (1,3 milliard de litres), soit le double des 0,5 million de tonnes (600 millions de litres) produits en 2023. Le SAF représentait 0,3 % de la production mondiale de carburéacteur. Ce chiffre est nettement inférieur aux estimations précédentes qui projetaient la production de SAF en 2024 à 1,5 million de tonnes (1,9 milliard de litres), car les principales installations de production de SAF aux États-Unis ont repoussé leur cadence de production au premier semestre 2025. En 2025, la production de SAF devrait atteindre 2,1 millions de tonnes (2,7 milliards de litres), soit 0,7 % de la production totale de carburéacteur.
Ce constat est dressé par l’IATA qui déplore que « Les gouvernements envoient des signaux contradictoires aux compagnies pétrolières qui continuent de recevoir des subventions pour leur exploration et leur production de pétrole et de gaz fossiles. Et les investisseurs dans les producteurs de carburants de nouvelle génération semblent attendre des garanties d’argent facile avant de se lancer à fond. »
Pour Marie Owens Thomsen, vice-présidente principale du développement durable et économiste en chef de l’IATA, « La décarbonisation du secteur aérien doit être considérée comme un élément de la transition énergétique mondiale, et non comme une question de transport. »
Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, l’analyse de l’IATA montre qu’il faudra construire entre 3.000 et plus de 6.500 nouvelles centrales à carburants renouvelables. Ces centrales produiront également du diesel renouvelable et d’autres carburants pour d’autres industries. « Dans le meilleur des cas, les dépenses d’investissement annuelles moyennes nécessaires à la construction de ces nouvelles installations sur une période de 30 ans s’élèvent à environ 128 milliards de dollars par an. », estime IATA. « Il est important de noter que ce montant est nettement inférieur à la somme totale estimée des investissements dans les marchés de l’énergie solaire et éolienne, qui s’élève à 280 milliards de dollars par an entre 2004 et 2022. »
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