La croissance supérieure à 10% enregistrée par l’aéroport de Genève en 2011 (13 millions de passagers) relance le débat sur la saturation de la plate-forme. Une chose est sûre, la solution ne passera pas par Lyon-Saint Exupéry.
Au cours de l’année 2011, Genève Aéroport a accueilli très précisément 13.130.222 passagers, soit 10,52% de plus qu’en 2010. La direction de l’aéroport savoure ce résultat inattendu. Elle avait en effet tablé pour 2011, sur une croissance de seulement 2,5%. Le secteur du fret a connu, pour sa part en 2011, une croissance de 7,8%, avec quelque 46.000 tonnes de fret avionné et 19.200 tonnes de fret camionné.
Pour la direction de l’aéroport, « les bons résultats de Genève Aéroport en 2011 sont pour une part le fruit du dynamisme de l’attraction naturelle du bassin genevois en tant que place industrielle, économique, financière, politique, diplomatique et touristique. Par ailleurs, l’ouverture de nouvelles routes et l’augmentation des fréquences sur certaines lignes existantes ont dopé la fréquentation de la plate-forme à l’arrivée (incoming) comme au départ (outgoing) ». L’aéroport genevois assure notamment 4.200 accueils diplomatiques par an, soit le double de New York.
Avec une telle croissance, l’aéroport de Genève sera confronté, à terme, à un engorgement du trafic. La plate-forme, située à cinq kilomètres seulement du centre-ville, ne possède en effet aucune réserve foncière pour s’étendre. Pas question de construire une seconde piste et il sera difficile d’agrandir le tarmac. C’est surtout ce second point qui pose problème. Avec une seule piste, Gatwick traite, en effet, 35 millions de passagers. Genève a de la marge. En revanche, il va arriver un moment où les parkings avions ne suffiront plus.
La saturation de l’aéroport de Genève est un sujet récurrent. Il a été relancé, entre Noël et le Jour de l’an par Pierre-François Unger, président du Conseil d’Etat génévois, qui a émis l’idée de relier les aéroports de Genève et de Lyon par une ligne souterraine de train à grande vitesse. Ce n’est pas la première fois qu’est évoquée cette hypothèse d’un train magnétique circulant à plus de 400 km/h à l’intérieur d’un boyau. La déclaration du président du Conseil a néanmoins déclenché une polémique du côté suisse. Du côté français elle n’a pas été relevée. Les deux aéroports n’entretiennent pas de relations particulièrement cordiales. Lyon jalouse Genève et ses liaisons intercontinentales directes. Lyon n’apprécie pas non plus que Genève vienne chasser sur ses terres. Les zones de chalandises des deux aéroports se recoupent au bénéfice de l’aéroport suisse dont l’offre est plus alléchante. En conséquence, il y a peu de chances que Lyon-Saint Exupéry accepte de devenir le trop-plein de Genève en partageant ses 900 hectares de réserves foncières qui constituent un atout sur le long terme.
Gil Roy
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Jusqu’où peut se développer l’aéroport de Genève ?
Tout-à-fait d'accord avec Turbinator au sujet d'un second aéroport romand à Payerne. C'est le meilleur endroit, avec une longue piste déjà existante. On pourrait transférer les avions de l'armée p.ex. vers Sion (qui sera toute contente), réserver déjà les terrains nécessaires autour de la piste, et créer pourquoi pas une ligne de Swissmetro qui ferait p.ex. Berne-SBB - Payerne-Aéroport - Lausanne-CFF - Cointrin.
Jusqu’où peut se développer l’aéroport de Genève ?
Cointrin a la chance de viser une clientèle internationale Saint Ex ( Lyon) doit subir le centralisme parisien qui l'empèche de se développer .
La gare TGV aurait du être un atout indéniable, malheureusement la SNCF et Air RANCE ont tout fait pour empêcher une coopération intelligente .
Je ne sais si la Direction de St Ex manque de perspicacité mais dans ces conditions il est très difficile d'attirer des compagnies .
Easy Jet est bien gentille mais elle a labourée les destinations à fort potentiel en concurrence avec AF au lieu de lancer des routes intéressantes ( Naples, Gênes, Glascow ou des villes de l' Euripe de L'est par exemple) .
Vu la situation d' AF à l'heure actuelle il y a rien à attendre d'elle et la Direction de LYS devait se toutner vers d'autres low cost tel WIZZER par exemple .
Jusqu’où peut se développer l’aéroport de Genève ?
En ouvrant un peu les yeux ou en consultant une carte, on s’aperçoit immédiatement que la seule solution existe déjà!
L'aérodrome de Payerne possède:
- Une piste de 9500FT (2900m) par 45m de large (il lui manque l'équipement CATIII)
- Aucun obstacle environnant en dehors de quelques vaches
- Une autoroute avec sortie déjà construite
- Une ligne ferroviaire existante
- Environ 300 hectares de surfaces équipable
- Peu de riverains
- Une localisation située à 45mn de Genève, 30mn de Lausanne, 1 heure de Sion, 30mn de Neuchâtel, etc... bref central.
Il faudra encore 10-20 ans pour que les irréductibles paysans (que je comprends) cèdent leurs terres contre espèces trébuchantes, et un aéroport de délestage pourra alors voir le jour.
A moins que le monde ne vise tout à coup des objectifs de déflation économique volontaire...!
On peut rêver!
Turbinator