Contrairement à une idée reçue, il y a plus de chance de survivre à un accident que d’en mourir. Il existe même un club des survivants. Il compte désormais 150 membres de plus.
L’amerrissage de l’A320 d’US Airways, dans l’Hudson, jeudi 15 janvier, a été largement commenté dans les médias et sur le net. Compte tenu de l’issue heureuse, les commentateurs donnent même l’impression de se laisser aller et d’en faire encore plus que d’habitude. Les perles se lisent par chapelet. Il faudra, par exemple, expliquer à ceux qui s’inquiètent pour la récupération des boîtes noires qu’il suffira aux enquêteurs d’ouvrir une trappe dans le fuselage pour accéder aux deux enregistreurs de vol. Cela ne devrait pas poser trop de problème.
D’emblée, cet atterrissage forcé dans les eaux glacées de l’Hudson a été présenté comme un « miracle ». Et pourtant, à en croire le journaliste américain Ben Sherwood, qui a enquêté sur les accidents aériens, le bilan du crash de l’A320 de l’US Airways est dans la norme. Selon lui, « il y a de bonnes raisons pour que la plupart des gens pensent que tous les passagers meurent systématiquement dans un accident d’avion : les grandes tragédies sont gravées dans nos mémoires. Valujet 592 dans les Everglades (Floride). TWA dans l’Atlantique. Swissair 111 au large des côtes de la Nouvelle Ecosse. Pan Am 103 à Lockerbie ».
En fait, dans la majorité des cas, les passagers survivent à l’accident. « Selon le gouvernement américain, 95,7% des passagers impliqués dans un accident d’avion s’en sortent vivant. Le NTSB (National Transportaition Safety Board) a étudié les accidents survenus entre 1983 et 2000. Sur les 53.487 passagers impliqués, 51.207 ont survécu, soit 95,7%. Si l’on exclut les crashs dans lesquels tous les passagers sont morts, le NTSB affirme que, dans le cas des accidents les plus graves, le taux est de 76,6%. Autrement dit, si votre avion s’écrase, vous ne serez pas nécessairement condamné, comme les passagers du vol US Air 1549 ».
Ben Sherwood dément également le fait que la panique gagne systématiquement les passagers comme le pensent les scénaristes des films catastrophe. « Par bonheur, cette panique générale ne se produit jamais. Il n’y a aucune raison de hurler ou de pleurer quand on vous demande de vous préparer à l’impact. Pas plus que de se pousser ou de se piétiner pour rejoindre les issues de secours. En fait, les secours se sont souvent retrouvés en présence de passagers tétanisés attendant qu’on leur dise ce qu’ils avaient à faire. L’entraide existe aussi ».
« Lors d’un accident, beaucoup de gens pensent qu’il n’y a rien à faire pour tenter d’en réchapper. En réalité, vous avez votre vie entre vos mains. Certains experts estiment que 30% des morts auraient pu être évitées si les passagers avaient su quoi faire et s’ils avaient agi ».
Pour Ben Sherwood, il y a quatre règles à respecter pour entrer dans la catégorie des survivants d’un crash aérien.
La première est de ne pas s’asseoir à plus de cinq rangs d’une issue de secours. Au-delà, les chances de sortir d’un avion en feu sont très réduites. Il ajoute que « les gens assis côté allée, ont aussi plus de chance que ceux près des hublots ».
La deuxième est de suivre attentivement les démonstrations de sécurité faites par le personnel de cabine et d’imaginer ses propres Plan A et Plan B en cas d’urgence. « Comptez le nombre de rangs jusqu’à l’issue de secours la plus proche ».
La troisième règle est de rester attentif durant les trois premières minutes du vol et les huit dernières. « C’est à ces moments que surviennent environ 80% des accidents. En d’autres termes, avant le décollage et l’atterrissage, n’enlevez pas vos chaussures, ne mettez pas un masque devant vos yeux, ne portez pas d’écouteurs ».
Pour Ben Sherwood, le quatrième conseil est de rester détendu : « votre chance de mourir lorsque vous prendrez la prochaine fois un avion est de une sur 60 millions. Cela signifie que vous pouvez voler tous les jours pendant les 160.000 prochaines années en grignotant tranquillement vos cacahouètes sans que rien ne vous arrive ».
Au cours des deux dernières années, 2007 et 2008, les compagnies aériennes américaines n’ont enregistré aucun accident mortel.
Gil Roy
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