Un an après le retrait définitif du supersonique, de nouveaux produits haut de gamme apparaissent sur cette niche.
En juillet prochain, le constructeur canadien d’avions d’affaires Bombardier, lance un nouveau service baptisé Bombardier Transatlantic Express. Il s’agit de vol à la demande, entre l’Europe de l’ouest et la côte Est des Etats-Unis, opérés par des exploitants européens de biréacteurs Bombardier Global Express. » Contrairement à d’autres programmes d’aviation d’affaires transatlantiques où les clients doivent acheter une part d’avion ou une carte de membre avec un bloc d’heures, ce service est offert par vol et disponible à tous. C’est un programme simple et linéaire « , affirme Judith Moreton, directrice générale de Bombardier Flexjet Europe.
Quel que soit le nombre de passagers (jusqu’à dix), la ville de départ et celle d’arrivée, le prix est forfaitaire ; 150 000 euros. Il est valable pour l’aller retour et le client peut conserver l’avion deux nuits au maximum. Le forfait inclut un service de limousine ou de navette d’affaires à destination et en provenance, l’enregistrement prioritaire avec traitement accéléré aux contrôles de sùreté sur 500 aéroports européens et un service à bord personnalisé.
L’aviation d’affaires haut de gamme déploie son savoir-faire et met en avant la rapidité, la souplesse et la confidentialité des jets privés pour séduire l’ancienne clientèle Concorde. » C’est un marché de niche, mais c’est un marché appelé à se développer « , estime Judith Moreton. Une analyse partagée par Greg Thomas, le président de Privatair, pour qui » voler en première classe n’est pas la même chose que voler en Concorde « .
Fort de son partenariat avec Lufthansa, il a proposé à British Airways et à Air France de mettre en place des vols réguliers, assurés non pas par des Boeing 737 ou Airbus A319 de 48 sièges comme pour la compagnie allemande, mais avec des biréacteurs d’affaires configurés en 16 sièges. » L’idée est de proposer quatre à cinq rotations quotidiennes « , explique Greg Thomas. Pour l’heure, ni l’une, ni l’autre n’a donné suite à cette proposition. » Il est intéressant de noter que ces deux compagnies ont une perception radicalement différente des attentes des anciens passagers Concorde. Pour British Airways, ils étaient essentiellement intéressés par le fait de pouvoir rejoindre New York en 3h30 alors que, pour Air France, au moins la moitié de cette clientèle recherchait le côté prestigieux de voler à bord de l’avion le plus rapide « . Privatair demeure néanmoins convaincu que sur ce créneau, l’aviation d’affaires à une carte à jouer.
Gil Roy. Tour Hebdo N°1141 / Juin 2004
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