Comment voyagerons-nous dans 40 ans ? Qui pilotera ? En guise de réponse, l’Onera propose quatre scénarios en s’appuyant sur des options technologiques et organisationnelles, mais également sociétales, sans négliger le paramètre géopolitique.
Une chose est sûre, l’avenir du transport aérien ne passe plus simplement par le progrès technique comme cela a été jusqu’à aujourd’hui. L’aéronautique doit désormais tenir compte de nouveaux paramètres extérieurs pour continuer à se développer. Le premier qui vient à l’esprit est évidemment environnemental. Le transport aérien de demain sera vert ou ne sera pas. Si cette condition est nécessaire, elle n’est pas suffisante pour autant, et ce qui rend incertaine toute projection. Pourtant, l’avenir se prépare aujourd’hui.
« L’avenir d’un secteur de pointe est fortement lié aux options prises, plusieurs décennies en amont, dans les laboratoires et centres de recherche. Énergies, matériaux, configurations, systèmes embarqués, infrastructures, protection de l’environnement : autant de domaines technologiques sur lesquels il faut miser à bon escient », affirme l’Onera, en introduction de son étude sur le transport aérien en 2050. Compte tenu de la complexité de l’exercice, le « french Aerospace lab » a prudemment envisagé, non pas un scénario, mais quatre.
Scenario 1 – Un ciel sans limite (UnLimited Skies) : un secteur en pleine expansion, dérégulé d’un point de vue économique
Alors que l’espace aérien est sur-sollicité, on voit apparaitre une grande variété de véhicules aériens, des utilisations de transports de plus en plus diverses (loisirs, missions de surveillance, transport militaire) et des intervenants qui se multiplient (compagnies aériennes, systèmes de contrôle, infrastructures au sol).
Les défis à relever portent sur la conception de nouveaux véhicules, la refonte du système de gestion du trafic aérien et le développement de solutions d’inter-modalité.
Scenario 2 – Un ciel régulé (Regulatory Push Pull) : la régulation au service d’une approche globale du respect de l’environnement
La demande de transports est toujours aussi forte (aérien, terrestre, maritime) et les intervenants aussi multiples et diversifiés. Mais, simultanément, une prise de conscience de la nécessité de réguler l’offre émerge pour aller plus loin en matière de préservation des ressources énergétiques et de réduction de l’empreinte environnementale.
Dans ce contexte de « ciel régulé », de nouveaux véhicules, de nouvelles infrastructures et de nouvelles procédures (trajectoires vertes, phase d’approche…) voient le jour ; tous devront être respectueux de l’environnement, avec des valeurs limites d’émissions et de nuisances sonores.
Scenario 3 – Retour sur terre (Down to Earth) : un monde qui fonctionne quasiment sans énergies fossiles et ne rejette rien
La société exprime une volonté forte : limiter la consommation des ressources énergétiques, que ce soit pour des raisons environnementales ou économiques. Par conséquent, l’espace aérien est réservé aux missions prioritaires et la mobilité se limite aux missions d’intérêt général.
Ce scenario pousse les acteurs du Système de Transport Aérien à développer des véhicules spécialisés pour des missions de sûreté ou de surveillance. Ces véhicules sont pensés avec des technologies propres et ont notamment recours à l’automatisation. Le transport terrestre se développe et de nouvelles alternatives à la mobilité apparaissent (ex. moyens de communication virtuelle). Enfin, l’aérien dédié aux missions autres que prioritaires est contraint d’utiliser des aéronefs non polluants.
Scenario 4 – Un monde fracturé et cloisonné (Fractured World) : une juxtaposition de mondes autarciques au développement très contrasté
Juxtaposition des trois précédents scenarios, ce dernier présente un monde fragmenté en plusieurs blocs. Ces blocs observent des scenarios différents, fonction de leurs spécificités et besoins propres.
Le développement du Système de Transport Aérien passe donc nécessairement par une offre distincte pour chaque bloc. La conception d’aéronefs se fait au niveau local et chaque bloc mise sur des formes et des technologies différentes. Les vols internationaux entre blocs sont en déclin, mais les vols régionaux au sein d’un même bloc se développent. En raison de tensions entre les blocs, on pourrait assister également au développement d’agressions entre les blocs ou de terrorisme. De fait, l’exigence de sûreté est renforcée.
Quel que soit le scénario, l’Onera a d’ores et déjà identifié les constantes et axes de recherche communs sur lesquels investir prioritairement. Ils concernent les aéronefs, la gestion du trafic et le pilotage, les infrastructures aéroportuaires ainsi que les outils de conception, d’évaluation et de validation.
Gil Roy
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L’Onera imagine le transport aérien de 2050
je suis d accord avec papa2fois!!! du n importe quoi des avions civils sans pilote!!
fin bref ils realiseront bien tot ou tard leur erreur!!
quand a moi jee vais faire un petit tour en p2002 en attendant :)
La technologie, une fatalité ?
...et l'homme dans tout çà ? des avions sans pilote, des tours de contrôle sans contrôleurs, des aéroports sans personnel au sol ? et une Terre sans Homme, pendant qu'on y est ? Les ingénieurs de tout poil sont prêts à sacrifier les désirs humains sur l'autel de la technologie, de l'efficience, du zero défaut... et seront un jour victimes à leur tour de cette fuite en avant, lorsque nos ordinateurs n'auront plus besoin d'eux.
C'est marrant, on dirait un scénario à la Skynet dans Terminator....
Allez bonne journée, profitons de ces derniers moments d'humanité. Je m'en vais faire un tour en DR-400 et boire un café avec mes amis pilotes pendant qu'il est encore temps ;-)
PaPa2Fois. Techno-reac' !