L’Association du transport aérien international (IATA) tient son assemblée générale annuelle du 1er au 3 juin 2014 à Doha (Qatar). Les prévisions de croissance entretiennent un relatif optimise des 240 compagnies membres qui doivent faire face à la nouvelle donne low cost.
Au sein de l’IATA, groupement professionnel à caractère résolument mondial, sérieux à souhait, voire sévère, on ne s’ennuie jamais. Son cheminement, en effet, est plein de rebondissements, comme en témoigne la confidence de Tony Tyler, directeur général, ce lundi : « nous sommes une industrie d’optimistes ». Une affirmation qui demande à être relue à deux reprises, pour s’assurer qu’il n’y a pas malentendu.
Tony Tyler est à Doha, en sa qualité de grand ordonnateur de l’assemblée générale annuelle d’une IATA optimisée par des statistiques au parfum de reprise : en avril, le trafic passagers de ses 240 membres a progressé, en moyenne, de 7,5 %. Et, fin décembre, ils annonceront un bénéfice de plus de 18 milliards de dollars sur un chiffre d’affaires de 746 milliards. On en oublierait les difficultés sans fin d’Air France, la lente agonie d’Alitalia et le trafic stagnant des compagnies américaines.
Est-ce l’annonce d’une ère nouvelle ? On s’interroge mais, à bien tendre l’oreille, aucun expert ne s’aventure sur ce terrain-là. Le secteur reste fragile, cyclique et souffre d’un handicap structurel : les compagnies aériennes ne contrôlent qu’une petite part de leurs prix de revient et, de ce fait, doivent vivre avec des marges de manœuvre ridiculement étroites. Elles n’ont pas prise, en effet, sur le prix des avions, celui du carburant, les taxes et redevances de tous ordres. Et les Etats les traitent comme des vaches à lait, tant leurs repères sont dépassés, ceux d’une époque où le voyage aérien était réservé à une élite prospère. Or, cette année-ci, les passagers seront 3,3 milliards.
Dans ces conditions, la vraie prospérité est peut-être hors d’atteinte. Théoriquement, les beaux jours reviennent mais les bénéfices engrangés correspondent tout au plus à 6 dollars par passagers. Qui plus est, sujet délicat que Tony Tyler s’efforce de ne pas mentionner dans ses discours, la déréglementation à peine digérée, il s’agit maintenant de créer des conditions de cohabitation acceptables avec les corsaires low cost. Qui ne respectent rien ni personne, s’arrogent des parts de marché grandissantes aux dépens des compagnies dites traditionnelles qui affichent une dangereuse inertie.
Au moment où se déroulent dans un environnement de grand luxe les états généraux de Doha – le Qatar a vu les choses en grand – le doute reste permis : la forte progression du trafic d’avril serait-elle un leurre ? Prudemment, dans l’immédiat, on se contentera de retenir qu’un taux de progression du trafic égal ou supérieur à 5 % est suffisant pour susciter l’optimisme. A 7,5 %, c’est le bonheur assuré des financiers. Mais le Cabinet ID Aéro, sans jouer les rabat-joie, n’en estime pas moins que le taux réel est de 6,7 %, ce qui n’en reste pas moins remarquable. D’autant que le coefficient moyen d’occupation des sièges frise les 80 %, illustration d’une demande soutenue et d’une solide maîtrise de la capacité offerte.
Le fret demeure le point noir : avec une progression limitée à 3,2 %, il se traîne et prive les compagnies d’un précieux complément de recettes. Sans compter qu’il reste (les avis sur ce point sont partagés) un baromètre de l’économie mondiale. Quand le fret va, tout va. La réalité est aujourd’hui moins simple.
Les responsables commerciaux d’Airbus et Boeing rodent à Doha, toujours prêts à vanter les grands mérites de leurs avions. Ce faisant, ils entretiennent l’optimisme ambiant. C’est de bonne guerre sans être tout à fait crédible.
Pierre Sparaco
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