Une page de l’histoire de la conquête spatiale se tourne avec le transfert vers le musée Smithsonian de la navette spatiale Discovery. Fin d’un chapitre passionnant de la conquête spatiale…
Cette fois, l’histoire est bien finie. Le 18 avril dernier, la navette spatiale Discovery, perchée sur son Boeing 747 de transport a rallié Washington avant d’être exposée au musée Smithsonian, non loin de là.
Discovery fut le bon soldat du parc de navettes spatiales, construite en 1984 elle a effectué 39 vols, et elle a eu le privilège de mettre en orbite le télescope Hubble en 1990.
Le programme de navette spatiale, lointain dérivé du projet militaire Dyna Soar visait à donner aux USA les moyens d’aller dans l’espace et d’en revenir dans un véhicule réutilisable. Pendant trois décennies, et malgré les drames de Challenger et de Columbia, le parc de navettes a contribué au rayonnement des USA à travers le monde, sans parler des expériences menées à bord et des satellites lancés.
Aujourd’hui, force est de constater que la sacro sainte logique financière qui prévaut a eu raison d’un programme de haute technologie alors même qu’aucun programme crédible ou équivalent n’a vu le jour.
Pour ce programme, qui faisait suite au brillant Apollo, les USA sont repartis d’une page blanche. Il a fallu créer un nouveau véhicule capable de décoller comme une fusée et de se poser comme un planeur.
Il a également fallu trouver le moyen de déplacer les navettes du site d’atterrissage vers le Kennedy Space Center pour y être reconditionnées.
Pour cela, Boeing et la Nasa se sont retroussés les manches dans les années 70 et ont modifié deux Boeing 747-100 d’occasion pour convoyer sur leur dos l’imposant Space Shuttle.
La trainée de ce tandem composite était telle que l’autonomie du Jumbo passait alors de 5000 miles à moins de 1000 miles.
Ces avions eux aussi ont à ce jour rejoint les musées aéronautiques pour toujours.
Les Etats unis ont perdu le feu sacré des années 60. Le pays a renoncé à sa grandeur au nom de l’austérité budgétaire. Désormais l’espace est perçu comme un coût et non comme un investissement. Du coup aujourd’hui le trajet vers la station spatiale internationale s’effectue en vaisseau russe Soyouz tandis que des modules internationaux automatisés (dont certains européens) assurent le ravitaillement de l’ISS.
Ce renoncement fait suite à l’arrêt des programmes lunaires, au glissement des programmes martiens…
Les vols habités sont-ils « has been » ? Pas pour tout le monde, et il y a fort à parier que d’ici quelques années, nous nous endormions sous une Lune… chinoise ou indienne.
La rédaction
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