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« Si l’on ne fait rien, il n’y aura plus de compagnies aériennes françaises dans 5 ans ». Une nouvelle fois, Alain Battisti, président de la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande tente d’alerter les pouvoirs publics sur la fragilité du pavillon français. Que peut attendre la FNAM de la mission Le Roux ?
Après avoir exprimé à plusieurs reprises leurs profondes inquiétudes sur les conséquences de leur perte de compétitivité et attiré l’attention des Pouvoirs publics sur les graves incertitudes qui pèsent sur leur avenir, les compagnies aériennes françaises passent à l’action, à l’intervention de la FNAM, Fédération nationale de l’aviation marchande. Son président, Alain Battisti, a obtenu l’aide combative du député PS de Seine Saint-Denis Bruno Le Roux. Ce dernier est non seulement pilote privé mais il maîtrise parfaitement bien les arcanes du secteur. Aussi a-t-il repris l’essentiel des propositions d’une commission, au demeurant très discrète, qui avait été créée par l’ancien secrétaire d’Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier.
Les propositions qui sont réactivées aujourd’hui concernent principalement les finances publiques (dont la sûreté que supporte intégralement la profession et ses passagers), les taxes de l’aviation civile intégralement reversées au budget de l’Etat ou encore des objectifs de simplification, notamment dans l’application de réglementations européennes. Le cas de la simplification, auquel l’équipe ministérielle actuelle fait volontiers référence, est exemplaire. Ainsi, exemple révélateur, des règles européennes ont été éditées dans le cadre des limitations des temps de vol des pilotes. La France a demandé une dérogation de 2 ans pour s’y préparer et rédige un document… de 900 pages. A titre de comparaison, le texte anglais comporte tout au plus une trentaine de pages ! Il y a là un vrai problème culturel.
On pourrait en rire si la situation n’était devenue dramatique. Alain Battisti n’hésite pas à affirmer que, si rien de concret n’est fait, « il n’y aura plus de compagnies aériennes françaises dans 5 ans ». D’autant que la croissance des compagnies low cost a été bâtie en jouant d’avantages fiscaux et un droit social avantageux. Ainsi, estime la FNAM, « parmi les low cost, certaines compagnies voyous construisent leur croissance en bafouant les règles européennes, en matière de droit social, de fiscalité et de droits des consommateurs ».
EasyJet a reconnu assurer ses vols français à moitié seulement avec des personnels établis dans l’Hexagone. Mais ses dirigeants n’en ont pas moins été reçus « en grandes pompes », en juin dernier, au secrétariat d’Etat aux Transports, en marge d’une nouvelle commande d’A320. Une manière de faire qui n’avait pas passé la rampe.
La FNAM a choisi de hausser le ton et exige à présent, à travers ce qu’il est désormais convenu d’appeler la mission Le Roux, une remise à plat du système français. « Le poids de la non réforme et des corporatismes entraîne la mort lente de l’économie et la disparition anticipée des secteurs les plus exposés à la concurrence. Les Pouvoirs publics ne peuvent rester indifférents et spectateurs de la mort du transport aérien français ».
Bien sûr, ce n’est pas le premier cri d’alarme du genre mais, compte tenu de l’importance des enjeux et de l’urgence des problèmes posés, il est possible que celui-ci soit entendu, in extremis.
Pierre Sparaco
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La FNAM mise sur la mission Le Roux
Mieux que personne, Piero, tu dois savoir le rôle que jouent les grèves dans la disparition de compagnies nationales (SABENA...). A côté des problèmes culturels (les 900 pages du rapport..), structurels (tradition nationale d'immobilisme) ou administratifs, il y a le respect dû à une clientèle qui a découvert le droit de choisir !
La FNAM mise sur la mission Le Roux
Bien, très bien, cet article ! Enfin, quelqu'un de bien placé dit des choses vraies… et dérangeantes. On en revient aux fondements de l'Europe, c'est-à-dire à la charrue avant les boeufs, l'euro avant l'harmonisation fiscale et sociale.
Je vous écris de Buenos Aires. Ici, ils avaient adopté le dollar. Une utopie ! Les niveaux de vie et les règles n'étant pas les mêmes, ce fut le séisme de 2001, avec des répliques régulières et d'amplitudes variées.
Nous, on a adopté le mark, rebaptisé euro. La France n'est pas l'Argentine, mais l'on décroche tout de même, lentement, sûrement.
Alors que ce grand voyageur de Max M. nous épargne ses états d'âme qui ne sont que le reflet de l'esprit franco-français : on dénigre facilement ses compatriotes.
Mais continuera-t-il de voyager, ce cher Max qui se réjouit de prendre les compagnies étrangères, quand toute notre industrie se sera effondrée ?
Gardons-nous de nous quereller ! Il faut faire front : Préférer acheter une automobile française, même construite à 80% chez les Roumains ou Tunisiens, manger des tomates de saison françaises et non pas toute l'année des importées du Sud, et… voyager avec des transporteurs français. Et, j'oubliais, lire tous les jours la lettre d'Aerobuzz faite par de bons Français. Cocoricohhhhhhh !!!
La FNAM mise sur la mission Le Roux
Bonjour,
Les compagnies aériennes low cost comme WOW proposent non seulement des vols mais répondent aussi à un besoin d'extension de mobilité comme les relais croisière ou des excursions en car (Greenline pour l'Islande par exemple). Cela ne plait pas aux navigants d'Icelandair que je comprends très bien. Mais lorsqu'un couple de touristes souhaite grouper les réservations sur un vol vers la destination principale, les divers hôtels, un avion relais qui permet des infos patrimoines et prises de vues de la banquise, voire une croisière vers un site classé du grand nord arctique, c'est très coûteux et peu accessible!
Cdt
La FNAM mise sur la mission Le Roux
A mes yeux les syndicats SNPL et le SPAF demeurent majoritairement responsables de la poursuite du cataclysme d'Air France. Par exemple depuis la grève de Septembre, j'en suis à mon 4éme long courrier (2 en Asie, 2 aux US) sous pavillons Air China, Emirates & Delta. Pourquoi ? Je ne veux plus confier ma vie à des gens ayant aussi peu le sens des responsabilités, et aussi corporatistes que les membres de ces organisations syndicales hors contextes. Aussi ces personnes m'ont fait découvrir le services d'autres compagnies... et leurs tarifs ! C'est un sujet qui me tient a cœur en tant que PAX Club 2000 depuis plus de 20 ans, et je parle de ce gâchis avec des hommes d'affaires "transnationaux" comme moi, qui sont très nombreux à partager ce point de vue. Alors à quand le siége d'Air France-KLM à Atlanta, chez Delta, ces messieurs du SNPL ? Vous pourrez toujours tenter de vous recaser chez Ryanair ou Easy-jet... sachant que dans les cockpits de Transavia d'excellents PNT de Jet Blue, Southwest ou Shandong Airlines feront très bien l'affaire. Je pense que le modérateur ne laissera pas sortir ce message, mais au moins je me serai défoulé ce soir depuis Qingdao sur un sujet qui ne me fait pas décolérer depuis plusieurs semaines ! Cordialement.
La FNAM mise sur la mission Le Roux
@max M. Monsieur, si vous connaissiez très bien le transport aérien de l'intérieur, vous n'écririez pas que vous volez avec Delta pour éviter le corporatisme des pilotes d'Air France. Parce qu'en terme de corporatisme, les pilotes d'AF n'arrivent pas à la cheville des pilotes de Delta.
La FNAM mise sur la mission Le Roux
Le député Bruno Leroux, fidèle parmis les fidèles du premier cercle des amis de Francois Hollande, connaisseur reconnu du transport aérien, aurait dû logiquement faire partie du premier gouvernement Ayrault, a la tête du ministère des transports. Au lieu de cela, logique subtile et incomprehensibles des petits calculs de synthèse du President Hollande, Leroux se morfond a l'assemblee nationale. Espérons que ce rapport lui apportera la visibilite sur ses compétences et qu'une fois aux responsabilités, il saura faire bouger les frontières.