La France championne d’Europe du zèle

En verrouillant une partie de son espace aérien et en interdisant de fait même le vol des avions à hélice, une fois de plus, la France tombe dans l’excès… et se distingue de ses homologues européens.

Vendredi 16 avril 2010, en début de matinée, alors que le trafic aérien était toujours suspendu en Grande-Bretagne – comme dans plusieurs autres pays européens, y compris en France – l’école de pilotage anglaise Oxford opérerait en VFR (vol à vue) jusqu’à 2.500 pieds d’altitude. Au même moment, de l’autre côté de la Manche, à Merville, les 30 avions à piston de la flotte de l’EPAG étaient cloués au sol… sous le soleil. La veille, alors que la DGAC décrétait le black out sur 25 aérodromes de la moitié nord, la Belgique fermait son espace aérien tout en autorisant la poursuite l’activité VFR.

Sans aucun discernement, les fonctionnaires français ont interdit jusqu’au tour de piste. La décision aurait été prise à l’échelon supérieur, celui du cabinet ministériel. Cela ne dédouane pas pour autant la DGAC qui, en tant qu’expert aéronautique, aurait du expliquer aux conseillers du ministre la différence entre un réacteur et un moteur à piston. Les cendres peuvent retombées en pluie fine, les « responsables » de l’aviation civile française sont à l’abri sous leur parapluie !

Ce n’est pas parce que la situation est exceptionnelle, qu’il faut perdre tout discernement. Au contraire. Sutout si elle doit se prolonger dans les heures et les jours à venir ou mieux encore, si le volcan islandais continue à cracher pendant des semaines, voire des mois. L’autorité britannique de l’aviation civile a émis un Notam pour recommander la prudence aux pilotes VFR dans cette période particulière. Pourquoi ne pas s’en inspirer ?

Gil Roy