En 2022, le trafic passagers des aéroports français était encore à près de 20% en-dessous de celui de 2019. Pour 2023, les prévisions viennent d’être revues à la baisse. Il manquera encore 10% pour revenir au niveau d’avant Covid.
En 2022, les aéroports français sont revenus au niveau du trafic 2013. Presque dix ans pour rien ! Ce n’est évidemment pas la réalité. En 10 ans, les aéroports français ont mené avec succès plusieurs chantiers que ce soit dans la modernisation de leurs infrastructures, le rehaussement de la qualité d’accueil, l’optimisation des surfaces commerciales et bien sûr dans la transition énergétique. Depuis deux ans, le ressort est cassé et la remise en mouvement de l’ensemble est plus laborieuse que prévue.
Bien qu’ils aient quasiment doublé leur nombre de passagers sur une année (+91,8% par rapport à 2021), en 2022 les aéroports français ont totalisé un peu moins de 174 millions de passagers, soit 18,8% de moins qu’en 2019. C’est moins bien que le Portugal (-5,8%) et l’Espagne (-11,4%). C’est presque aussi bien que l’Italie (-17,9%) ou la Pologne (-19%). Mais c’est sensiblement mieux que la Belgique (-21,3%), la Hollande (-25,1%), la Suisse (-25,4%) et surtout l’Allemagne (-34,9%). Globalement, au niveau européen, trafic est en retrait de -21% par rapport à 2019.
En France, la reprise est tirée par le trafic low cost qui représente 43% du trafic métropolitain, soit plus de 69 millions de passagers, alors qu’il représentait 35% de ce trafic en 2019. Il a pratiquement retrouvé son niveau de 2019 (1,7%), tandis que le trafic traditionnel reste en retrait de 28,8% par rapport à son niveau de 2019.
Les aéroports d’Outre-mer continuent d’enregistrer une meilleure reprise que les aéroports métropolitains. Leur trafic passagers est néanmoins en retrait de -11,7% par rapport à son niveau de 2019. Les aéroports d’Outre-mer ont accueilli en 2022 11,3 millions de passagers contre 12,9 millions en 2019. Parmi eux, 70% ont retrouvé en 2022 plus de 80% de leur niveau de trafic de 2019.
En métropole, dans le Top 10, la situation des aéroports est contrastée. Orly, Marseille et Beauvais sont repassés au-dessus de leur niveau de 2019 à respectivement +29,9%, +26,5% et +15,3%. En revanche, CDG est à -36,1%, Bâle-Mulhouse à -20,4%, Lyon à -17,1%, Toulouse à -17,2%, Nice à -9,7% et Bordeaux à -12,2%. Nantes est à l’équilibre.
La différence spectaculaire entre les deux aéroports français s’explique évidemment par la nature de leur trafic respectif. En 2022, Paris-CDG a encore été plombé par les marchés long-courriers perturbés, notamment du côté de l’Asie, alors qu’Orly a été porté par la forte reprise du court et moyen-courrier. Globalement, les deux plateformes parisiennes ont accueilli 87 millions de passagers, soit seulement 80% du trafic de 2019.
A moins de 500 jours de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, ce sont des aéroports fragilisés par la crise qui se mobilisent pour offrir le meilleur accueil aux athlètes et à leurs supporters. L’Etat a placé la barre haut, sans pour autant donner les moyens aux aéroports d’atteindre les objectifs fixés. Un nouveau défi pour les aéroports français.
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