Les aéroports français doivent bâtir une nouvelle offre face à des compagnies aériennes, en particulier des low cost, qui font jouer la concurrence entre aéroports européens. © Gil Roy / Aerobuzz.fr
« La connectivité aérienne de la France est détruite », affirme Thomas Juin, président de l’Union des Aéroports Français (UAF&FA). « Cela ne veut pas dire que nous allons mettre trente ans pour la reconstruire, mais il va y avoir une attrition de l’offre du fait de la concurrence entre les aéroports. Les compagnies vont viser les aéroports les plus compétitifs du point de vue de leur potentiel touristique, mais aussi du coût de touchée. » 2021 et 2022 vont être deux années cruciales...
9 commentaires
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Je propose d’apporter quelques éléments vécus au débat qui n’est pas prêt d’être clos.
Le transport aérien, en France, n’a que le reflet virtuel d’un secteur dit concurrentiel. Le low cost en Europe est parti de l’Angleterre, qui a vraiment libéralisé. Ceci explique pourquoi les régions se sont tournées vers ces compagnies, qui acceptaient, elles d’écouter leurs visions, leurs rêves, leurs ambitions.
Le rôle d’ADP, qui a oublié l’origine génétique de ses 2 plateformes. L’une pour l’international, l’autre pour le national.
ADP n’a jamais été capable de se raccorder de façon efficiente à la capitale, faisant ainsi le jeu trouble de son adversaire partenaire la sncf. Vous vouliez de la destruction de valeur…
Sur le maillage aéroportuaire, il n’y a de controverse, que pour ceux qui veulent ferrailler.
Comparez le nombre de gares tgv sur l’axe Paris Méditerranée et celui des aéroports…
Rappelons nous quelques instants l’origine de la création du tgv et surtout de son positionnement sur l’axe PLM, seule réponse politique au déclin redouté du ferroviaire.
On pourra abonder encore au débat, d’autres le feront mieux que moi.
Bonjour M.Petit,
Votre analyse me parait tout à fait juste.
Les grandes décisions d’état, disons depuis Mitterand et l’accouchement aux forceps d’une Europe libérale avec vingt foetus prématurés sur vingt six a donné le lamentable résultat d’aujourd’hui pour la France.
-Vous citez ADP, n’oubliez pas que la ligne ferroviaire Orly/CdG qui aurait dû conforter la France comme plateforme incontestée de l’aérien en Europe. (A l’époque du projet, la densité des zones habitées impactées par son tracé était bien moindre qu’aujourd’hui, mais ça allait faire concurrence aux taxis G7, compagnie n’employant que des chinois sous-payés mais indispensable a la richesse personnelle du beauf (le frère de Madame …) par ailleurs talentueux interprète d’un commissaire fameux…
-On peut ajouter Air Inter, compagnie « intelligente » qui avait le mérite de permettre à tout homme d’affaire efficace de faire dans la journée le voyage entre ses usines (il yen avait plein, en France, à l’époque, depuis les chaussures en passant par l’automobile et jusqu’aux porcelaines et aux vêtements) , en passant par Orly au début et puis en ligne directe quand la clientèle était au rendez vous..
Les tailles d’ avions étaient adaptées et ils étaient construits en France …(Caravelle, Airbus, Mercure !)
Et pour les familles, les « vols bleus », c’est à dire des billets à pas cher pour que se retrouvent facilement des personnes pour qui les horaires de retour à vide des avions payés par les hommes d’affaire à l’aller n’étaient pas des contraintes.
…..Et les avions étaient pleins dans les deux sens, et pour les zones très enclavées le maillage du chemin de fer permettait à tous de se retrouver, en très peu de temps, d’un bout a l’autre du pays. (On est loin du dogmatique « trois heures de train » qui permet , pour ceux qui veulent faire le même trajet aujourd’hui, de ne mettre que deux jours pleins, confinés dans une cabine aux sièges inconfortables ou à attendre des heures sur des sièges encore pire, au froid, pour faire l’avant-dernier bout du voyage avec la seule rame du jour qui rapproche à moins de quarante cinq minutes de taxi de la destination finale)
Je sais, ça fait « vieux con » de mettre en valeur cette régression sociale et économique perceptible partout au nom d’un libre-échangisme imposé par les financiers Européens sans considération pour les populations.
Mais pour être juste, je me dois de citer quand-même l’apport extraordinaire que cette politique imposėe aux Français a gėnéré : Aujourd’hui, vous pouvez aller à Barcelone depuis Beauvais pour moins de trente Euros, à l’heure qu’a choisie pour vous la compagnie Irlandaise qui vole uniquement en Boeing, qui ne paye pas ses hotesses (on s’en fout, elles ne sont pas Françaises…) et qui ne paye pas non plus de taxes d’aėroport (c’est le contribuable Français qui s’en charge, quand il ne lui donne pas, en plus, quelques Euros pour la remercier d’être venue…
Vous pouvez ainsi avoir la chance inouïe de partager votre rangée de siège avec quelques jeunes chevelus dont le sac à dos indispensable à leur » trek écologique » en Espagne vous interdit de ranger votre petite valise au dessus de vous et vous bénéficiez, en prime d’un discours « responsable » sur l’inutilité de l’automobile (eux sont venus en stop, les cars « Macron » étant incompatibles avec leur budget voyage)….
Coluche nous aurait régalė de cette extension moderne de son célèbre sketch !
Moralité :
-il n’y a plus de trains (à part les grandes lignes) et vous êtes invités, par la presse « aux ordres » des gouvernements eux mêmes aux ordres de Bruxelles, à fustiger les privilèges des richissimes cheminots Français qui sont bien-sûr responsables de l’ėtat de la SNCF.
-Il n’y a plus d’avions , vous verrez votre famille une autre fois, les transports aériens c’est juste bon pour les « trekkeurs » écolos cités plus haut ou pour les indispensables réunions internationales de scientifiques sauveurs de la planète.
-Il n’y a plus non plus de gestion « humaine » de la santé (on paye des milliers d’agents administratifs pour enregistrer et compiler les fichiers éléctroniques de votre carte vitale au lieu de payer des infirmières et des lits de réanimation équipės pour le cas très improbable d’une ėpidémie majeure…)
-On n’apprend plus rien d’autre, à l’école, que la couleur des poubelles et la tolérance qu’on doit avoir pour ceux qui, eux, ne tolèrent pas notre (très) ancienne liberté de penser. (Sauf en ce moment, on y apprend aussi à se laver les mains ….) ….mais on s’obstine à les laisser ouvertes pour permettre au virus de circuler plus facilement !
-Et vous, je ne sais pas, mais pour moi les impôts n’ont jamais cessé d’augmenter depuis qu’on a perdu tout ça !
Quelle avancée sociétale !
….Et je crains que tous ces dirigeants qui ont « plié » la France en trente ans de cette façon n’aient pas encore montrė tout ce dont ils sont capables ! même s’ils se surpassent en ce moment !
Les amis: je suis comme vous ,j’ai été biberonné à l’aviation. et il y a de bons arguments et des moins bons, pardonnez moi. Fin des années soixante, j’étais chef d’escale et ma Cie m’avait demandé d’étudier avec mes chefs la possibilité de créer une ligne Haut Rhin /Nord pour satisfaire les besoins des cadres et techniciens du textile et des colorants. (Oui, comme dit le collègue ..on avait encore de l’industrie) Ca a été fait mais je ne vous dis pas le prix des billets. Ensuite plus tard est venu la ligne Mulhouse Rennes pour le groupe PSA.. en BE1900D , pour Peugeot bien sur .. là non plus avec le prix du passage ,vous alliez en vacances. Mais ça évitait de transiter par Paris ce qui a toujours affolé les passagers. (on les comprend d’ailleurs, car Roissy comme bordel , il n’y a pas mieux, contrôle, police , transferts etc , ce sont les architectes qui se font plaisir : c’est tout). Nous avons un maillage d’aérodromes en Europe sans comparaison, et qui attire (la preuve même les teutons achètent des aérodromes pour venir voler paraceque chez eux , c’est bâché avec les Grunns)
Lors de la loi de décentralisation de 2007 , beaucoup de collectivités ont décliné la gestion offerte par l’Etat- via les préfets de régions- et se retrouvent avec du béton dans tous les coins. C’est un choix. D’autres ont choisi la mise en valeur et s’en trouve fort bien d’avoir une zone verte et naturelle aux portes de leur bled. De plus comme nous n’avons pas vu la vague verte arriver (tout du moins à ce point là de ridicule parfois) il est bon pour les gestionnaires actuels de ces terrains d’en faire état dans les commissions d’usagers , ou vous vous demandez parfois s’il y a des fous parmi nous . Mais bon! les préfets et sous prefs sont là ,pas pour palabrer mais pour appliquer les consignes d’en haut , c’est comme ça , on y peut plus rien ,ces gens là ont la loi pour eux. Donc il faut faire avec ,vendre notre camelote,: lire nos aérodromes et nos activités ,, qu’elles soit commerciales ou générales afin que nos gamins puissent encore voir un machin qui vole et qu’ils puissent envisager des carrières professionnelles dont ils rêvent dans un pays qui a -quand même- été pionnier de tout ce qui vole. Il y a encore des possibilités pendant quelques décennies pour qu’on leur laisse un peu d’optimisme. Je suis consterné de voir l’heure actuelle des gamins et des filles faire du Leclerc Drive alors qu’ils se sont foutus des sommes astronomiques sur le dos , voire vendu leur maison pour certains , parce qu’on les a viré des cockpits pour cause de pandémie ,ou prenant la pandémie comme prétexte. Alors des lignes aériennes ,oui, mais par à n’importe quels prix, sinon comment expliquer que qu’une cie fasse payer un Paris Lisbonne 20 balles et que des jeunes doivent payer pour aller faire leurs heures chez eux..? Je ne sais pas si le transport aérien reviendra tout de suite (j’en doute un peu pour le moment ) mais il faut réorganiser tout ça et revenir à la raison, en ayant à l’esprit qu’il y a des pays qui n’attendent que ça pour pouvoir remanger donc avoir des lignes longs courriers qui ramènent des passagers clients. Et eux se foutent bien de nos soit disant vols a 2H30, sauf le train, car ils doivent manger aussi.
Autrefois les industries lourdes (oui il y a bien longtemps il y en avait en France) s’installaient près des lignes de chemin de fer et elles avaient leur propre embranchement au réseau de voies ferrées. Quelqu’un vient de nommer Lannion. Au début des années 60 s’est installé en bordure de ce terrain un centre de recherche dans les télécoms ce qui avait entraîné l’installation de plusieurs entreprises. La ligne Orly-Lannion était d’un intérêt évident pour ces installations à cet endroit. Tout cela fit de cette région un haut lieu des télécoms aujourd’hui en perte de vitesse par manque de continuité dans les projets et à cause de la concurrence d’autres lieux. Mais cela reste un moyen évident pour disperser avec bonheur l’activité humaine dans ce pays, au lieu de concentrer cette activité aux mêmes endroits. C’est du bon sens donc impensable.
Lannion,Morlaix,Brest,Quimper,Lorient…
Nîmes,Montpellier,Béziers, Carcassonne,Perpignan… Gérone en espagne!
Ne croyez vous pas qu un minimum de RATIONALISATION de nos plateformes s impose AVANT de promouvoir le débat de la compétitivité entre aéroports de province et étrangers et encourager sans le dire les subventions des CCI aux low Cost type Ryanair ( à la politique sociale plus que questionnable) avec des billets à 20€ qui ne représentent même pas la part variable des coûts du vol. Un provincial très « Aero » pourtant.
N’oublions pas que les aérodromes ne sont pas utilisés QUE par des lignes aériennes commerciales.
Ce maillage fin des aérodromes pourra être un plus dans le cadre des taxi-drones électriques et des micro-lignes aériennes zéro-émissions (mais à faible autonomie). Sans parler de faire connaitre et naître des vocations aéros partout en France par la pratique locale ?
Alors il faut bien faire attention à ce que l’on appelle « rationalisation ».
Que celle-çi soit avec une vue au minimum à moyen terme, et pas « épidermique » en fonction de la mode du moment, qui ne sera pas la même dans 10 ans.
C’est court 10 ans, mais un aérodrome stratégique comme Sallanches qui a été fermé en 2020 ne pourra jamais être ré-ouvert, car la zone va être (est déjà) phagocytée par d’autres choses. Quid d’une évacuation rapide en hélico quand il n’y a plus d’héliport ? Quid d’une livraison rapide de médicaments en hiver par avions légers sur petits aérodromes quand les routes sont enneigées, mais qu’il n’y a plus d’aérodromes ?
Quid de ces aérodromes très proche des centre-villes, ou en descendant d’avion il suffit de prendre le bus pour aller en centre ville, comme l’était Angers-Avrillé ? Comme l’est London-City ? Comme l’est Nice ? La mode actuelle est de délocaliser les aérodromes le plus loin possible des villes.
Ainsi, maintenant, l’aéroport d’Angers-Marcé, magnifique, grand, dégagé, est à 30km du centre-ville, en pleine campagne. Posé à Marcé, il ne vous reste qu’a commander un taxi, ou louer une voiture, et prendre l’autoroute à péage ! Et cet aéroport se meurt de n’avoir jamais une ligne qui y vienne, car il ne dessert… personne ! Autant prendre le train… Et c’est triste. On a remplacé un petit aérodrome (Avrillé) qui avait une grosse activité, par un aéroport (Marcé) qui parait vide !
Heureusement que l’Espace Air Passion et les autres associations font très joliment vivre cet endroit. A noter que ces associations (EAP, vol à voile, aéro-club, Stampe) ont perdus une partie de leurs membres qui n’ont pas suivis ce déménagement trop lointain pour leurs maigres moyens de déplacement (bus, vélo, retraités…). Et qui n’ont pas comblé cette perte en recrutant en local, étant donné la très faible densité de population autour de Marcé.
Marcé me fait aussi penser à Vatry, situé à 165km de Paris (soit 2h30 de route), qui se veut un aéroport « Parisien » ! Si si ! Et qui se voulait prendre le trafic « fret » et alléger Roissy et Orly de cela… Or, qui livre du Fret à Vatry pour devoir réaffecter un camion 40T qui emmenera le fret au dispatch de la Courneuve ? C’est un exemple d’un projet qui se voulait rationnel, mais qui était à coté de ses pompes.
Alors je dis attention aux « rationalisations » qui semblent de bon aloi au temps présent mais qui déjà à court terme ont des impacts délétères.
Tiens, ça me rappelle une mission pour le boulot, ou en partant le matin d’Orly nous allions en réunion chez Alcatel, puis retour le soir. Donc ligne jusqu’à Nice, puis location d’une voiture pour aller… sur l’aérodrome de Cannes-Mandelieu ou se trouvent les locaux d’Alcatel…
Comme nous étions en plein festival de Cannes, les autoroutes locales étaient blindées, et nous avons perdu « un temps certain » dans ces bouchons.
Alors qu’une micro ligne Nice-Canne pour nous transférer eut été géniale, nous aurions pu faire ce transfert… à pied ! Et les moults festivaliers « pressés » aussi…
(et économiser la loc d’une voiture pour 5, et le CO2 qui va avec dans les bouchons, et le temps pour percevoir et rendre tout ça…)
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/comment-reconstruire-la-connectivite-aerienne-devastee-par-le-covid-19-863231.html