Dans une nouvelle étude, Eurocontrol estime que la reprise du trafic aérien à son niveau de 2019 pourrait avoir lieu en 2023 et non plus en 2025. Trois scenarii sont étudiés par l’organisme du contrôle aérien en Europe, dont le plus pessimiste n’envisage une reprise qu’en 2027 au plus tôt.Avec les dernières données recueillies par Eurocontrol, l’organisme européen du contrôle aérien a mis à jour ses prévisions du trafic aérien pour les six prochaines années. En mai 2021, Eurocontrol prévoyait une reprise en Europe en 2025 et table désormais sur 2023 pour retrouver le niveau d’avant la pandémie, en 2019.
« L’année passée, nous comptabilisions seulement 5 millions de vols » précise le directeur général d’Eurocontrol, Eamonn Brennan, « mais l’été 2021 a été très encourageant, avec un trafic proche de l’estimation haute de notre étude du mois de mai 2021. »
Conforté par ces bons chiffres, Eurocontrol estime comptabiliser 6,2 millions de vols sur l’année écoulée, au demeurant toujours 44% en-deça des chiffres de 2019. « Nous sommes optimistes quant à une reprise plus précoce que prévue du trafic aérien au niveau de 2019 avec 9,8 millions de vols estimés pour 2022, seulement 11% en dessous des chiffres 2019 » précise encore Eamonn Brennan qui tempère toutefois son optimisme : « Nous devons être conscients qu’il existe encore de multiples facteurs qui peuvent retarder la reprise d’une manière ou d’une autre. »
A l’instar de son étude datant du mois de mai 2021, Eurocontrol présente trois scenarii possibles qui prévoient une reprise entre 4 et 8 ans après l’année de référence 2019.
Le plus optimiste de ces scenarii envisage une campagne de vaccination se poursuivant en Europe et dans le monde, « avec des vaccins fiables qui continuent à être efficaces, y compris contre les variants. » Dans le cadre d’une coordination entre les différentes régions d’Europe, Eurocontrol estime dans cette hypothèse que les restrictions de voyage s’assouplissent progressivement, avec une large majorité des mouvements inter-régions reprenant au milieu de 2022.
Eurocontrol estime alors comptabiliser 10,3 millions de mouvements IFR en Europe, soit 93% du trafic recensé en 2019 (11,1 millions de mouvements IFR). Dans ce scenario, les voyages d’affaires reprennent rapidement. A la toute fin 2022, les trafics en Europe seraient proches de retrouver leur niveau d’avant pandémie pour le dépasser courant 2023. Eurocontrol envisage ainsi 11,6 millions de mouvement IFR en 2023, soit 105% des trafics de 2019. La courbe irait croissante jusqu’en 2027, pour atteindre 12,9 millions de mouvements IFR en Europe.
La France, qui comptabilisait 1,85 millions de mouvements IFR en 2021, retrouverait son niveau de 2019 (3,37 millions de mouvements) dans le courant 2023 pour le dépasser en 2024 avec 3,57 millions de mouvements IFR. L’année 2027 comptabiliserait près de 4 millions de mouvements IFR.
De la même manière, les services en-route de la navigation aérienne connaitraient la même courbe avec toutefois un décalage de quelque six mois en avance sur la reprise des trafics. En 2019, les services en-route avaient pris en charge 167 millions de mouvements en Europe. Dans ce premier scénario d’Eurocontrol, les prises en charge dépasseraient le chiffre de 2019 à la fin 2022 pour atteindre 187 millions de mouvements en 2023 et 208 millions à l’horizon 2027 (125% des mouvements pris en charge en 2019).
L’hypothèse la plus probable selon Eurocontrol est assez similaire à la première. Toutefois, l’Europe récupère moins vite, en partie à cause d’un manque de coordination entre les différentes régions.
La reprise se fait donc moins rapide pour atteindre 9,8 millions de mouvements en 2022, soit 89% de la totalité des mouvements IFR recensés en 2019. Il faudrait alors attendre 2024 pour retrouver le niveau de 2019. La courbe de progression serait dans ce cas plus aplatie que la première, atteignant 11,8 millions de mouvements en 2027, soit 107% des mouvements de 2019.
Dans ce scénario, la France ne dépasserait les chiffres de 2019 qu’en 2024 avec 3,3 millions de mouvements, atteignant seulement 3,5 millions en 2027 quand l’hypothèse la plus optimiste prévoit 500.000 mouvements de plus sur l’année.
Les mouvements pris en charge par les services en-route atteindraient la référence de 2019 à la fin 2023, pour la dépasser courant 2024 avec 172 millions de mouvements suivis.
Le scénario le plus pessimiste prend en considération l’impact de plusieurs facteurs négatifs, tels qu’un rythme de vaccination trop peu soutenu, le besoin de nouveaux vaccins pour lutter contre les variants ou la nécessité de devoir reconfiner une partie de la population. Les nouvelles restrictions de déplacements, associés à un coût de l’énergie allant croissant, impacteraient la reprise à long terme.
Dans cette hypothèse, le bon spectaculaire initié en 2022 n’aurait pas lieu, avec seulement 8,2 millions de mouvements (74% de l’année référente 2019) et la reprise n’interviendrait qu’en 2027.
La France ne dépasserait la référence de 2019 que 9 ans plus tard, au début de l’année 2028, totalisant en 2027 encore 65.000 mouvements en moins que sur l’année 2019.
De la même manière, les services de la navigation aérienne en-route ne comptabiliseraient en Europe que 168 millions de suivis en 2027, dépassant d’1 million le niveau référence de 2019.
Fabrice Morlon
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