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Transport Aérien

La Réunion, plaque tournante du pont aérien de Mayotte

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Gil Roy

C’est par l’aéroport « Roland Garros » de la Réunion que transite le fret aérien en provenance de la métropole et à destination de Mayotte. Les passagers qui quittent le département meurtri aussi. Un regain exceptionnel d’activité que doit gérer la plate-forme réunionnaise, au cœur de la haute saison.

A un moment, il a même été envisagé de condamner une des deux pistes de l’aéroport de Saint-Denis-de-la-Réunion afin de pouvoir transborder, en bout de piste, le fret acheminé depuis la métropole en Antonov An-124 dans les A400M de l’armée de l’air et de l’espace à destination de Mayotte. L’idée a rapidement été abandonnée et les 90 tonnes embarquées sont déchargées du gros porteur sur le parking avion. Les équipes de l’aéroport jonglent avec les emplacements disponibles.

C’est la haute saison à la Réunion. Les compagnies régulières ont renforcé leurs programmes. Et tous ces gros porteurs (A330ceo, A330neo, A350XWB et B787) pour l’essentiel) arrivent le matin et repartent généralement le soir. La journée, ils occupent des places de parking, si possible au large.

Chargement de l’hôpital de campagne à bord de l’An-124, sur la base aérienne 125 d’Istres. © Armée de l’air et de l’espace

La première rotation de l’An-124 a eu lieu dès la mise en place du pont aérien. La deuxième rotation de l’An-124 a eu lieu dimanche 29 décembre 2024, en fin de journée. Entre temps, le 28 décembre une An-12 a effectué une rotation.

A bord du deuxième An-124, il y avait des véhicules, la suite de l’hôpital de campagne ainsi que du matériel pour les équipes d’intervention d’Enedis. 1.200 tonnes de fret ont transité par l’aéroport réunionnais, la semaine écoulée.

L’arrivée du deuxième vol assuré en An-124, le dimanche 29 décembre 2024, en fin de journée, à l’aéroport Roland Garros. © Aéroport de la Réunion

Le fret arrive par des charters An-124 (90 tonnes de charge utile) et Boeing 777F (80 t). Mais également dans les soutes des avions de ligne qui desservent la Réunion au départ de la métropole. Il est traité par les deux assistants aéroportuaires (A2R et Samsic) de la plate-forme, ainsi que par le personnel de la base aérienne 181, située sur l’aéroport.

Côté aéroport civil, les magasins fret débordent, d’autant que c’est actuellement, à la Réunion, la pleine saison du litchi et de l’ananas, exportés par avion vers la métropole. En cette période de fêtes de fin d’année, il y a également du poisson en partance.

Le fret destiné à Mayotte est traité en fonction de son degré d’urgence. Le plus urgent est embarqué à bord des quatre A400M de l’armée de l’air et de l’espace qui assurent les rotations. Le moins urgent est acheminé vers le port et embarqué sur les porte-containers de CMA-CGM qui assurent les rotations régulières avec Mayotte : 4 à 5 jours de mer contre deux heures de vol.

Deux vols quotidiens sont également assurés par des A220 d’Air Austral pour le compte des autorités françaises. Leur mission est de rapatrier les personnes (touristes ou visiteurs) qui se sont retrouvées bloquées sur Mayotte après le passage de la tempête Chido.

Ces gens sont pris en charge, à leur arrivée à la Réunion, par une cellule d’assistance psycho-sociologique mise en place par la Croix Rouge dans un bâtiment de l’aéroport. L’aéroport propose à ceux qui le souhaitent un hébergement d’urgence (50 places environ), à Sainte-Marie, commune sur laquelle est située l’aéroport. Dans les premiers jours, des couchages étaient proposés dans l’aérogare même, aux personnes rapatriées à bord des avions militaires. A noter que l’aéroport a fait un don de 80.000 euros à la Croix-Rouge.

Les vols gouvernementaux doivent également être gérés par l’aéroport de la Réunion, en parallèle du mont aérien. © Aéroport de la Réunion

Le pont aérien entre la Réunion et Mayotte représente une dizaine de vols par jour en A400M de l’armée de l’air et de l’espace, Dash-8 de la Sécurité Civile et A200 d’Air Austral. En marge de ce pont aérien qui fonctionne désormais à pleine puissance, les équipes de l’aéroport de Saint-Denis-de-la-Réunion doivent également compter avec les visites gouvernementales. Elles sont généralement programmées avec peu de délai. Elles font l’objet de changements incessants, sur les dates, les demandes spécifiques, les types d’avions et leur nombre. Là encore, le rôle de l’aéroport est de mettre de l’huile dans les rouages pour que tout se passe bien. Ce pont aérien est appelé à durer.

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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