Amsterdam-Schiphol (72 millions de passagers en 2019), le cinquième plus important aéroport européen, impose une limitation du trafic qui va entrainer des annulations de vols en juillet 2022. En cause, le manque de personnels de sûreté en nombre suffisant.
Alors que tous les aéroports à travers l’Europe ne cessent de mettre en garde les pouvoirs publics sur le chaos qui se profile à l’horizon, Schiphol passe à l’acte. Avant de se prendre le mur de plein fouet, l’aéroport d’Amsterdam décélère. « Cet été, nous voulons éviter le genre de situations auxquelles nous avons assisté ces dernières semaines, avec des files d’attente extrêmement longues et des personnes qui ont (presque) manqué leur vol. », explique l’aéroport sur son site internet.
Dans un premier temps, les mesures de limitation de l’activité concernent la période du 7 juillet au 31 juillet 2022. À la fin du mois de juin 2022, l’aéroport décidera s’il prolonge ou non la mesure.
« Dans les perspectives pour ces semaines de juillet, il y a en moyenne 13.500 sièges de trop chaque jour par rapport au personnel de sureté. En conséquence certains vols seront annulés. » Sans toutefois pouvoir dire combien…
Pendant ce temps, l’aéroport de Schiphol et les sociétés qui assurent le contrôle des passagers aux postes d’inspection filtrage adoptent de nouvelles mesures pour renforcer le personnel. Elles affirment faire « tout ce qui est en leur pouvoir pour conserver les employés, ainsi que pour recruter et former du nouveau personnel. Ces efforts sont soutenus par les dispositions salariales récemment prises par Schiphol, y compris un supplément estival. »
Cette décision n’est pas du goût de l’ACI Europe, l’association des aéroports européens. « À bien des égards, l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol est ce qui rend les Pays-Bas plus grands qu’ils ne le sont. De ce point de vue, il ne fait aucun doute que la décision du gouvernement de réduire considérablement la capacité de l’aéroport rendra les Pays-Bas plus petits. », a déclaré Olivier Jankovec, directeur général d’ACI EUROPE.
Les autorités néerlandaises ont pris une mesure qui risque de ne pas être comprise par les passagers qui vont voir leur vol annulé. La compagnie aérienne nationale condamne cette mesure : « KLM estime qu’il est inacceptable que les usagers de l’aéroport doivent supporter structurellement la charge des problèmes de capacité de Schiphol. » KLM est d’autant plus remonté contre le gouvernement que celui vient d’annoncer sa volonté de plafonner les mouvements à Schiphol à 440.000 par an contre 540.000 initialement négociés. Cette décision, indépendante de la pénurie actuelle de personnels, s’inscrit dans la volonté des Pays-Bas de limiter l’impact du transport aérien sur le réchauffement climatique.
Gil Roy
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