Avec plus de 2.100 exposants originaires de 45 pays, le salon aéronautique du Bourget qui débute le 20 juin 2011, établit un nouveau record historique. Il bénéficie d’une conjoncture porteuse. Les avionneurs, les équipementiers et leurs sous-traitants promettent, eux aussi, d’importantes commandes.
« La crise a laissé des traces et la plupart des grandes sociétés ont réduit leur budget de l’ordre de 10 à 30%, laissant ainsi la place à de nouveaux venus ou aux équipementiers qui souhaitent renforcer leur présence », explique Louis Le Portz, commissaire général du salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE). Après les années terribles qu’ils viennent de traverser, les industriels aéronautiques seraient-ils entrés dans un cercle vertueux qui les encourage à plus d’humilité ? Nous aurons la réponse, dès lundi matin, avec les premières annonces de signatures de contrats. S’ils n’en font pas trop, la réponse sera « oui ». Si au contraire, ils pavoisent et surtout, si Boeing et Airbus se lancent dans une surenchère médiatique, la réponse sera « non »… Le marché est cyclique et les acteurs ont la mémoire courte !
Le salon du Bourget est en effet le lieu de tous les excès en termes de communication. Les avionneurs retiennent les signatures pendant les semaines qui précèdent la biennale pour créer l’événement au moment du salon, tentant au passage de faire croire que des contrats de dizaines, voire de centaines de millions de dollars, se négocient dans un chalet du salon du Bourget. A chaque édition, les médias grand public tombent dans le piège. A croire que pour une large partie de la presse, l’aéronautique se résume à des « contrats du siècle » et des crashs…
Dans les jours qui ont précédé l’ouverture du salon du Bourget, les services de presse des compagnies aériennes et ceux des constructeurs ont fixé des rendez-vous aux journalistes en promettant des annonces spectaculaires. Il reste plus que quelques heures avant de savoir… Wait and see. ATR, plus disert que ses collègues, a annoncé qu’il tablait sur 25 commandes durant le salon. Le constructeur franco-italien a le vent en poupe. Compte tenu du prix du carburant, les turbopropulseurs offrent des atouts. Du coup ATR a prévu de passer ses cadences de production de 51 avions en 2009, à 70 en 2012. Pour une entreprise qu’on donnait mourante il y a une dizaine d’années, c’est effectivement une belle revanche.
ATR n’est pas le seul à avoir revu à la hausse ses cadences. Boeing vise deux 737NG par jour ouvrable d’ici au premier semestre 2014, alors que les cadences actuelles se situent à 31,5 avions par mois. Airbus qui produit actuellement 36 A320 par mois table, pour sa part, sur 42 au quatrième trimestre 2012.
Ces montées en puissance se traduisent par des embauches aussi massives que soudaines. En 2010, les industriels français de l’aéronautique et de l’espace ont recruté environ 8.000 personnes, soit 15% de plus qu’en 2009. Ils tablent sur le même nombre cette année. Airbus à lui seul a prévu d’embaucher 3.000 personnes cette année, dont 1.500 en CDI (contrat à durée indéterminée) sur Toulouse. Les entreprises recherchent en priorité des ingénieurs et cadres, mais également des techniciens et des ouvriers qualifiés. Elles s’investissent également dans la formation. Fin 2010, elles avaient recruté plus de 3.000 jeunes en contrats d’apprentissage (+ 10% /2009).
Les difficultés rencontrées par l’industrie aéronautique et spatiale pour recruter expliquent la place accordée cette année, au salon du Bourget, au Forum Air et Espace (24, 25 et 26 juin 2011). Lieu d’information sur les métiers et les formations de l’aéronautique et du spatial, il pourrait se transformer en bureau de recrutement. Et du point de vue de la formation et de l’emploi aussi, la 49ème édition du plus grand salon aéronautique du monde, s’annonce sous les meilleurs auspices aussi.
Gil Roy
Photos : © Alain Ernoult /SIAE
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Le 49ème salon du Bourget s’ouvre sous de bons auspices
787 et 747-8 absents aux journées grand public, A400M et A380 hors service... les bons auspices tournent au mauvais sort !
Le 49ème salon du Bourget s’ouvre sous de bons auspices
Hélas par pour tout le monde car ce salon pourrait être le dernier pour beaucoup d'opérateurs de voilures tournantes si la tendance anti-hélicoptère actuelle ne s'inverse pas ! Il est inadmissible que la France, premier producteur mondial de ces appareils, leur fasse une telle chasse !
[->www.ufh.fr]