Pendant des années, les expéditions de Beaujolais nouveau par avions cargos spéciaux ont été mises en scène. La médiatisation de la logistique participait de la montée en puissance de l’événement. Aujourd’hui que le vin français se vend moins bien à l’export, les négociants beaujolais optent pour le bateau au détriment de l’avion. Ces économies pourraient leur coûter cher…
Le Beaujolais nouveau est en perte de vitesse sur ses deux marchés phares à l’export. Cette année, les Japonais vont boire 8,3 millions de bouteilles contre 11,5 millions en 2007 (-28%). Quant aux Américains, ils se conteront de 2,5 millions (-10%). Le Beaujolais nouveau est devenu un produit cher. Et même si l’envol des vagues d’avions-cargos pour l’Asie et l’Amérique du nord a fait jusqu’à présent partie du folklore, pour sa campagne 2008, le primeur a du se contenter du bateau, du train et même du camion, chaque fois que le report modal était possible.
Quand les négociants n’avaient qu’une semaine pour distribuer leur production hors de l’Europe, la filière logistique devait chaque année relever un défi. Des millions de bouteilles étaient pré-acheminées sur les aéroports dans la semaine précédente. Elles étaient palettisées et sécurisées. Il fallait attendre le jour-J, pour les charger à bord de vols spéciaux. Le compte à rebours était alors enclenché devant les caméras de télévision du monde entier.
Les compagnies aériennes, les aéroports, les transitaires et les sociétés de handling en tiraient une gloire personnelle et avait l’impression de participer à un événement mondial : l’arrivée du Beaujolais nouveau, le troisième jeudi de novembre à 0h00.
Cette année, pas de quoi en faire un sujet au journal de « 20 Heures ». Le Beaujolais Nouveau s’est envolé en catimini. Lyon-Saint Exupéry, l’aéroport de référence du Beaujolais Nouveau, n’a géré que trois vols cargos opérés par Bristish Airways à l’aide de 747-400. On est loin des 17 cargos des années passées. A Roissy-CDG, Air France n’a traité que 1,2 million de bouteilles dont 840.000 à bord de six vols spéciaux vers le Japon, contre 3,5 millions de bouteilles et 10 vols spéciaux dont un 747-400 au départ de Lyon pour Osaka, en 2004. Vatry et Châteauroux ont été privés de Beaujolais Nouveau.
Même si la course se juge sur la ligne d’arrivée, le marathon de New York ne serait pas un événement universel sans les images télévisées du départ sur le pont Verazzano. En cherchant à rogner sur le coût de transport, les viticulteurs beaujolais viennent de commettre une erreur stratégique qu’ils risquent de payer au prix fort. Sans les reportages sur le chargement des avions cargo, le Beaujolais Nouveau perd de sa primeur.
Gil Roy
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Le Beaujolais Nouveau n’a plus les moyens de prendre l’avion
Ayant travaillé a Lyon Bron au debut des Années 70,au Bourget puis a Roissy ,je dois vous dire en ce qui concrne le cout du transport il ne faut pas considerer simplement le prix de la tonne transportée ,mais le cout global;immobilisation ,assurance,etc......et la on s'aperçoit que souvent le fret aerien peut etre moins cher.En ce qui concerne l'assurance deja c'est certain car le fret aerien en general est manipulé avec soin et sur palettes avec moins de risque de casse que les autres moyens de transport.Et pour les ecolos ,il faut savoir que le transport maritime emet 2 a 3 fois plus de co2 que le transport aerien.