Le Beaujolais nouveau n’est plus ce qu’il était !

Finie la mobilisation générale des avions-cargos du monde entier, le beaujolais nouveau est désormais écoulé dans les soutes régulières…

En avançant de deux semaines la date de « libération » des expéditions de beaujolais nouveau, les autorités ont offert plus de souplesse aux négociants. Avant, ceux-ci n’avaient pas le choix. Il leur fallait affréter des avions-cargos pour réussir le tour de force d’expédier des millions de bouteilles à travers la planète en quelques jours seulement. « Il n’y a plus la même urgence qu’auparavant quand tout devait être bouclé en une semaine », souligne Giobatta Giusto, directeur commercial de l’aéroport Châteauroux-Déols, l’une des quatre plates-formes traditionnelles d’expédition du beaujolais-nouveau. Depuis la modification de la réglementation, plus aucune bouteille de beaujolais nouveau ne part de Châteauroux.

Les négociants beaujolais peuvent désormais recourir au bateau pour l’Amérique du nord et surtout disposent de temps devant eux, pour écouler leurs productions sur les vols réguliers, passagers et fret. « Le beaujolais nouveau profite notamment des soutes vides des cargos qui repartent vers l’Asie. Ils divisent ainsi la facture par trois ou quatre par rapport à un vol charter spécial », explique Giobatta Giusto.

Cette année, Lyon-Saint Exupéry a été le seul aéroport français à traiter des charters beaujolais nouveaux. Il s’agissait de trois cargos 747-400 de British Airways World Cargo à destination d’Osaka, Nagoya et Sendai. On est loin de la quinzaine de gros porteurs de la grande époque qui se croisaient sur la plate-forme la plus proche du vignoble. A ce moment-là, la « libération » du beaujolais nouveau était un événement qui permettait de faire monter la pression, à quelques heures du troisième jeudi de novembre, date immuable à partir de laquelle, le millésime nouveau peut être découvert… A Lyon-Saint Exupéry, la dernière grande opération beaujolais nouveau remonte à 2007.

Gil Roy