Avec la volonté affichée de réduire son empreinte CO2, Finnair annonce qu’elle complétera ses liaisons aériennes vers Turku et Tampere par des correspondances en bus à partir de l’été 2022. ATR va devoir réviser sa communication.
ATR pris à son propre jeu. Le 4 novembre 2021, à l’occasion de ses 40 ans, le constructeur franco-italien y allait de son refrain : « Consommant 40 % de carburant de moins, émettant 40 % de CO2 de moins que les jets régionaux, et capables de desservir les pistes les plus difficiles au monde, les ATR s’imposent comme des avions indispensables pour assurer une connectivité essentielle, de manière durable. » Sauf qu’en poussant ce raisonnement plus loin, il est possible de trouver mieux. Et c’est ce que vient de réussir Finnair.
A l’occasion de la remise en service de ses vols vers deux destinations domestiques, Turku et Tampere au départ d’Helsinki, au printemps 2022, la compagnie finlandaise va offrir une alternative à ses passagers soucieux de leur bilan carbone. En lieu et place d’un vol en ATR-72, elle va proposer un trajet en bus.
Finnair écorne, sans le vouloir, l’image qu’ATR polie à longueur de communiqués de presse.
La durée prévue des vols à destination de Turku et Tampere est de 35 minutes, mais la durée réelle du vol est encore plus courte : environ 25 minutes. Des vols aussi courts ne sont généralement effectués que dans les régions où le terrain est difficile et où les vols traversent des zones maritimes ou montagneuses par exemple. « L’intermodalité est une tendance croissante et un débat plus large a déjà lieu en Europe sur la manière de limiter le nombre de vols court-courriers. », souligne Finnair.
« Nous voulons offrir aux voyageurs la possibilité de réduire leur empreinte carbone en optant pour une correspondance en bus. Nous garantissons la poursuite de la correspondance vers la destination finale, même en cas de perturbation éventuelle de la liaison par bus » explique Perttu Jolma, directeur du réseau de Finnair.
Selon une étude basée sur les données clients de Finnair, la majorité des voyageurs au départ de Turku ou de Tampere ont déjà utilisé une connexion non-aérienne pour arriver à l’aéroport d’Helsinki en 2019, lorsque les vols étaient assurés avec plusieurs fréquences quotidiennes. « Une connexion en bus fluide offre la possibilité aux voyageurs qui choisiraient l’alternative de la voiture pour se rendre à l’aéroport d’Helsinki, de réduire leurs émissions de CO2. », précise la compagnie finlandaise.
Heureusement pour ATR, dans l’immense majorité des cas, il n’y a pas d’alternative à l’avion. Dans les archipels, il existe le bateau. Mais dès que les passagers peuvent prendre l’avion, ils ne s’en privent pas. C’est une constante dans toutes les régions inhospitalières du globe. Reste que Finnair met ATR en pote-à-faux, avec un argument qui pourrait faire le bonheur des détracteurs de l’avion.
Gil Roy
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Petite recherche sur google maps :
Turku = 167km, 2h25 en bus ou 2h en train
Tampere = 179km, 1h35 en train
Dans ce contexte effectivement, ça se discute
Oui, et pour poursuivre dans le "bon sens", la marche à pieds est encore plus écologique.... Enfin les morts polluent très peu selon Roblot !