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Le SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne) renonce in extremis à la grève qui aurait du débuter samedi 3 mai pour une durée d’un mois. Les élus du syndicat ont estimé acceptables, les avancées obtenues auprès du secrétariat d’Etat aux Transports.
C’était la seule issue raisonnablement possible : vendredi, la SNPL a renoncé à déclencher une grève perlée d’un mois, estimant que les avancées obtenues au cours de ces derniers jours auprès du secrétariat d’Etat aux Transports annonçaient une réponse crédible à ses revendications. La décision a été prise à la quasi unanimité des 80 élus du syndicat, largement majoritaire (72 %) au sein de sa profession.
En adoptant in extremis cette attitude conciliante, le SNPL sauve aussi la face, dans la mesure où le mouvement envisagé aurait sans doute coûté plusieurs centaines de millions d’euros à Air France, actuellement en phase difficile de lent redressement, et fragilisé davantage les autres compagnies aériennes françaises.
Dans le même temps, le secrétaire d’Etat aux Transport, Frédéric Cuvillier, s’offre une sortie de crise acceptable, après avoir longuement négligé les requêtes qui s’accumulaient sur son bureau. On s’interroge d’ailleurs, plus que jamais, sur ses silences prolongés, comme s’il n’avait pas pris la vraie mesure des problèmes qui se posent au transport aérien français. La même remarque s’applique à d’autres sujets difficiles, à commencer par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, que l’on sait potentiellement condamné, mais sur lequel le secrétaire d’Etat ne s’est jamais prononcé. Sans doute parce qu’il s’agissait d’une chasse gardée de l’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
En supposant que les « avancées significatives » deviennent rapidement des réalités, y compris l’obtention d’une manière élégante de contourner la loi Diard, qu’une convention collective propre aux pilotes soit mise au point, etc., reste le fait que les relations entre le SNPL, les autorités gouvernementales et Air France appellent d’urgence un retour à un dialogue de qualité. Or, ces derniers jours, il s’est gravement détérioré, les torts étant largement partagés. Ainsi, Frédéric Gagey, président d’Air France, a utilisé des mots très durs à propos des pilotes, des excès de langage inutiles qui ont fait mal, compte tenu de la grande susceptibilité propre aux cockpits. Dans le même esprit, Frédéric Cuvillier a choqué les responsables du SNPL par son inertie.
Inversement, le SNPL a retrouvé le comportement excessif qui fut le sien à plusieurs reprises, dans un passé récent et lointain. Le seul fait d’annoncer une grève perlée d’une durée de près d’un mois était extravagant, d’autant qu’Air France est en convalescence et que tous les membres de la FNAM, Fédération nationale de l’aviation marchande française, sont très inquiets à propos de leur avenir.
Frédéric Cuvillier devrait maintenant faire un geste rapide dans leur direction, par exemple en proposant sans plus attendre la suppression de ce qu’il est convenu la taxe Chirac. Laquelle repose sur de bons sentiments tiers-mondistes à vrai dire hors propos dans les circonstances actuelles.
A partir du moment où la grève est annulée, les conditions sont réunies pour rétablir le dialogue. Encore faudra-t-il vraiment le vouloir.
Pierre Sparaco
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Le ciel français échappe à la grève des pilotes de ligne
Passant 44 n'a pas sans doute bien appréhendé le problème...S'il faut croire que nos responsables politiques travaillent dans l'ombre pour faire avancer les choses comme il semble le croire, reste quand même la vitesse d'avancement...En effet, le temps de la politique n'est pas celui du monde de l'industrie. Pendant que les commissions "commissionnent" les groupes de travail " travaillent en groupe", les industries perdent de l'argent, des marchés jusqu'au jour où elles disparaissent à la grande surprise des commissions et divers autres groupes de travail qui n'ont toujours pas rendu leurs conclusions...Mr Passant 44, si les pilotes travaillaient à ce rythme là, vous auriez du souci à vous faire en tant que passager. Par ailleurs, je remercie Bernard qui fait très justement remarquer que les pilotes de ligne ne s'expriment pas sous un pseudo car ils ont le courage de leurs opinions et ont l'habitude d'assumer...
Le ciel français échappe à la grève des pilotes de ligne
Bravo, M. Sparaco ! Belle analyse.
Et bravo Derry !
Alors... les journalistes ont-ils enfin compris les pilotes, ces hommes de cockpits susceptibles (bien vu ça aussi !) ?
Quant à Passant44, il dit quelques vérités, mais en passant seulement. Et puis, à notre différence, il avance masqué.
Pas les pilotes qui savent toujours prendre leurs responsabilités ! Et là, on pourrait débattre longtemps de leur compatibilité avec ce monde qui, justement, tourne de plus en plus le dos au souci des responsabilités... Le syndrome de l'albatros ?
Le ciel français échappe à la grève des pilotes de ligne
Ah M. Spacaro, n'est-il pas temps de laisser ces sujets "complexes" à d'autres ? Il y a peu vous vous ridiculisiez dans un article mêlant NDDL et menace de grève des pilotes.
Vous en prendre à M. Cuvillier, adopter ainsi la posture de contempteur tout puissant de l'Etat, était une facilité à laquelle vous ne vous sentiez pas capable de résister...
Force est de constater que vous aviez tout faux : le problème n'était pas "ignoré" par l'Etat, mais seulement traité en dehors des médias et loin des commentateurs comme vous.
Le ciel français échappe à la grève des pilotes de ligne
Deux bons articles sur le sujet, monsieur Sparaco. Vous avez bien pris la mesure de notre problème. Une tutelle incapable de prendre des décisions, qui ne s'intéresse pas au transport aérien ( 600000 emplois au total et presque 3% du PIB), qui dilapide par incompétence notre richesse nationale en surtaxant les compagnies aériennes qui ne sont pourtant pas bien en forme. Pourquoi AF devrait elle être quasiment la seule à payer cette taxe ( à hauteur de 78M€ quand même?) et la taxe carbone et bien d'autres encore? Pourquoi AF et pas TOTAL ou AIRBUS qui engrangent des bénéfices énormes? Taxe qui je le rappelle est destinée en partie à traiter le problème du sida en Afrique. Curieusement les grands groupes pharmaceutiques ne sont pas concernés...Et que fait notre patron, nommé par le gvt? Pas grand chose de ce coté là alors que cette taxe vient d'être augmentée cette année de 12%. C'est ça l'une des réalités du transport aérien en France, sans parler de la concurrence totalement déloyale des low-cost qui utilisent une partie de nos impôts pour casser le marché, ni des accords non équilibrés qui se négocient avec des compagnies du golfe qui n'ont pas non plus les taxes qui nous étouffent. On nous demande de courir le marathon avec un sac à dos bourré de cailloux et chaussés de godillots contre des adversaires en baskets et flottant...Alors oui, les pilotes de ligne en ont ras le bol et ils ne laisserons pas détruire AUSSI le transport aérien national sans réagir...Ceux qui ne comprennent pas cela ont du souci à se faire dans leurs entreprises...