La fermeture anticipée (16 mars 2020) et sans préavis des stations de sports d’hiver françaises a déclenché une vaste opération de rapatriement des touristes (principalement vers la Grande-Bretagne) débarqués quelques heures plus tôt sur les aéroports de Grenoble (Isère) et Chambéry (Savoie) de Vinci Airports.
L’annonce en soirée du Premier Ministre Edouard Philippe (14 mars 2020) sur l’interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes a sonné, en quelques minutes, la fin de la saison de ski dans les Alpes françaises (déjà terminée pour les mêmes raisons bien avant dans les pays voisins). Sur l’aéroport de Chambéry, 3.250 passagers, essentiellement britanniques, avaient débarqués quelques heures plus tôt. Ils n’ont pas eu le temps de défaire leurs bagages. Le problème est que leurs avions de retour n’étaient prévus que le week-end suivant… A Chambéry-Savoie Mont-Blanc comme à Grenoble-Isère, tout le trafic se concentre sur douze à quatorze week-ends seulement entre mi-décembre et mi-avril.
C’est ainsi que pour la journée du samedi 14 mars 2020, 23 vols commerciaux étaient au planning des rotations sur l’aéroport de Chambéry Savoie Mont-Blanc soit 6.500 passagers (la moitié d’arrivants et l’autre de partants). En outre, 65 vols d’aviation d’affaires étaient aussi prévus sur tout le week-end. Tous se sont posés bien avant les annonces du gouvernement sur les nouvelles interdictions relatives au coronavirus.
Dès le dimanche, il a donc fallu trouver des solutions pour rapatrier les vacanciers, comme l’explique Mathilde Cachart, responsable communication de l’aéroport (réseau Vinci Aiports), interrogée par Aerobuzz.fr. « 11 vols étaient planifiés le dimanche 15 mars, mais ils étaient déjà bien remplis par les 3.250 pax qui terminaient normalement leur séjour. Nous avons ainsi décidé de faire repartir la moitié d’entre eux de Lyon Saint-Exupéry et Grenoble. Les vols étant moins remplis le lundi 16 mars, d’autres ont pu repartir ce jour-là de Chambéry. »
Aux côtés des deux compagnies régulières (British Airways et Transavia), une quinzaine de tours operators (TUI, Crystal, Danski, Skibound…) affrètent les charters des neiges chaque hiver.
« L’autre solution était de faire affréter des avions supplémentaires, encore fallait-il qu’ils soient disponibles sur des délais si courts et avec les équipages qualifiés pour se poser à Chambéry », rajoute Mathilde Cachart. En effet, cet aéroport a la particularité d’être « coincé » entre le lac du Bourget, la ville d’Aix-Les-Bains, et l’environnement montagneux tout autour (et parfois un brouillard particulièrement épais en hiver). En d’autres termes, pour poser leur avion sur la piste 18-36 de 2.020 mètres de long, les pilotes des compagnies aériennes doivent être titulaires d’une autorisation de site.
Ces dispositions sont applicables à tout opérateur d’avions de plus de 19 places à des fins commerciales et non commerciales : « il est nécessaire que les pilotes soient familiarisés avec les procédures d’approche, d’approche interrompue, de même qu’aux manœuvres à vue et aux procédures de départ. En conséquence, les opérateurs concernés doivent établir des consignes spécifiques à l’utilisation de l’aérodrome de Chambéry ainsi que les dispositions relatives à la formation de leurs pilotes. »
Sur l’aéroport dauphinois situé à Saint-Étienne de Saint-Geoirs, près de Grenoble, les approches sur la longue piste 09-27 de 3.020 mètres sont moins contraignantes malgré les massifs du Vercors et de la Chartreuse tout proche. 43 vols étaient au planning rien que le samedi 14 mars 2020 avec 3.933 passagers. « Nous avons moins été affectés car il y avait beaucoup de retours, avec des avions qui venaient presque vides. Le dimanche, 16 vols étaient prévus, un seul a été rajouté pour rapatrier des skieurs . » , nous explique Delphine Pouliquen, responsable de la communication de Aéroport Grenoble Alpes Isère (réseau Vinci Aiports).
Grenoble a également pu récupérer des passagers initialement prévus sur Chambéry. Un seul vol était au planning le lundi 16 mars, « mais les tour-opérateurs ont réussi à affréter 6 appareils et équipages supplémentaires » précise Delphine Pouliquen. « A final, cela nous a permis de rapatrier 1.400 vacanciers entre le dimanche 15 et mardi 17 mars ».
La saison d’hiver s’arrête donc aussi pour ces deux aéroports. A Grenoble, 300.000 passagers voyagent avec les charters des neiges, et quelques 200.000 à Chambéry en moyenne chaque hiver. Le début de la saison d’été est d’ores et déjà reportée, notamment à Grenoble où la liaison vers Porto au Portugal devait commencer fin mars.
Jérôme Bonnard
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
Il était le candidat malheureux de Sikorsky et Boeing face au V-280 Valor de Bell… Read More
View Comments
Pourquoi ne pas permettre à tous vos lecteurs l’accès aux articles liés au Covid19?
C'est amusant parce que moi, je demanderais plutôt à la Rédaction d'Aerobuzz de nous parler que de choses touchant l'Aviation HORMIS ce qui est en rapport avec ce virus, tant on est saoulé avec le bla bla bla de toutes les chaines TV et des médias en général.
pas seulement l'aviation
Vous ne pensez que l'impact sur l'aviation va être énorme ?
Et pour quelle raison ?
L'effort de guerre à CMF, on doit savoir ce que c'est...
C'est une méthode de managment et de gestion des passagers, si l'on s'en tient aux retours sur les réseau sociaux.
Pour l effort de guerre !! ;)
Je ne l'avais pas vu sous cet angle ! ?