La compagnie tchèque, très diminuée depuis la crise du Covid, a cessé ses opérations ce weekend après une ultime liaison entre Paris-Charles de Gaulle et Prague sur son dernier Airbus A320. C’est une entreprise centenaire qui s’efface du paysage aéronautique mondial assez discrètement mais sans disparaître totalement.
Depuis plusieurs mois, CSA n’exploitait plus qu’une paire d’A320, dont un en leasing, sur une ligne unique entre l’aéroport Vaclav Havel de Prague et Charles-de-Gaulle à Paris. Ce 26 octobre 2024, le vol OK767 assuré par l’A320 OK-IOO entre LFPG et LKPR a donc été le dernier effectué sous ce pavillon 101 ans après sa création, lorsqu’un aviateur tchécoslovaque, à l’époque, a relié Prague et Brastislava à bord d’un monomoteur Aero A-14 avec un unique passager et 15 kg de courrier.
Compagnie nationale jusqu’en 1991, CSA se scinda en Czech Airlines d’un côté et Slov Air de l’autre, préfigurant ainsi la séparation à l’amiable des deux pays deux ans plus tard. A partir de ce moment-là, les avions russes sur lequel elle avait volé depuis la fin de la guerre mondiale furent progressivement remplacés par des appareils occidentaux.
En 1994, CSA comptait 4200 employés et 28 avions (ATR 72, Tu-134, Boeing 737-300, Tu-154M, A310 et Il-62) et à la fin de la décennie, seuls quatre TU-154M demeuraient en service aux côtés de Boeing 737-400/500, d’ATR 42/72 et des A310. En 2003, la compagnie qui annonçait toujours autours de 4000 salariés, comptait 35 avions (ATR42/72 B737-400/500 et 3 A310) et continuait de s’agrandir puisqu’elle s’approchait des 50 appareils en 2007 avec l’arrivée de plusieurs A319 et A320 venus s’ajouter aux flottes précédentes. En 2012, après une longue période dévolue aux vols courts et moyens courriers, elle reprit les longs courriers grâce à l’arrivée d’Airbus A330.
La compagnie, dont l’actionnariat avait maintes fois changé de mains, fut reprise par la Low Cost Smartwings, à l’activité de plus en plus intense, en 2017. Alors que CSA voyait ses résultats s’éroder progressivement, elle se trouva confrontée à une double difficulté, celle de ne pouvoir remplacer ses A320 de première génération par des 737Max puis par la crise du Covid qui l’entraînèrent à la faillite en 2021. La compagnie aérienne fut restructurée et relancée plus modestement mais sans pouvoir se développer ce qui entraîna l’arrêt de son activité.
L’Airbus A320 OK-IOO, toujours aux couleurs de CSA, a effectué dès le lendemain de son vol historique une rotation vers Madrid mais désormais sous un numéro de vol Smartwings ! Car CSA ne disparaît pas, elle devient une holding dont les moyens aériens sont opérés par la compagnie low-cost.
En juin 2023, CSA avait signé un contrat de location pour quatre A220-300 neufs auprès de la société de Leasing ALC Corporation. Par pure coïncidence, le premier de ces avions, déjà aux couleurs CSA, a fait son vol d’essais initial au Canada le jour où la compagnie cessait son activité. Ces appareils seront donc opérés ultérieurement par Smartwings et pourraient garder les couleurs de leur commanditaire.
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