Le directeur de l’aéroport d’Abidjan fait le ménage sur ses parkings

L’aéroport d’Abidjan a éliminé la dizaine d’épaves qui encombrait ses parkings depuis des années. Les avions de ligne vont revivre sous une autre forme, à 25 km de la capitale ivoirienne, sur l’aérodrome de Dagbe.

L’aéroport d’Abidjan a fait le ménage. La dizaine d’avions de ligne qui encombrait ses parkings vient d’être évacuée. Ce nettoyage fait partie d’un projet de mise aux normes de la plate-forme ivoirienne, mais c’était aussi « un projet patrimonial », affirme Gilles Darriau, nouveau directeur de l’aéroport, depuis août 2012. Ces avions n’ont pas été ferraillés, mais déplacés sur l’aérodrome privé voisin de Dagbe où ils vont être remontés pour accueillir du public.

Les épaves omniprésentes sur aéroports africains sont l’illustration des difficultés du transport aérien local. A Abidjan, il y a avait deux Fokker 27 d’Air Inter Ivoire, trois Fokker 28 d’Air Ivoire, deux compagnies aériennes qui ont fait faillite. Il y avait aussi un DC10, bloqué depuis 2002, par décision de justice. Et d’autres avions rappelant les déboires d’entrepreneurs malchanceux… Rien d’extraordinaire sous ces latitudes… Mais ces ruines ne faisaient pas seulement désordre, ils gênaient les mouvements.


« Cette année, nous tablons sur une croissance du trafic, à Abidjan, comprise entre 15 et 20% », explique le directeur. « L’évacuation de ces épaves, redonne de la flexibilité dans l’affectation des postes de stationnement ». Les avions abandonnés occupaient en effet beaucoup de places sur le tarmac. Il a fallu retrouver les propriétaires et dénouer quelques situations inextricables avant de pouvoir envisager toute action.

Pour Gilles Darriau, authentique passionné d’aviation (il est le créateur de la Coupe Breitling 100-24), il n’était pas question de ferrailler ces appareils. Il a d’abord fallu leur trouver un point de chute avant d’envisager la manière de les transférer. « Aucun avion n’a été broyé. Ils ont été tronçonnés afin de pouvoir les remonter et les utiliser pour organiser des visites et aménager des salles de réunion ». Le transport s’est fait par la route.

Abidjan s’est donné un nouveau visage plus conforme à ses ambitions. Fin janvier 2013, juste avant le grand déménagement, l’aéroport de la capitale Ivoirienne, désormais géré par Aeria (filiale d’EGIS) a passé avec succès l’audit sureté de l’OACI.

Gil Roy