Ingénieux ingénieurs. Pour ses avions d’affaires Falcon 2000 DX/EX/LX, Dassault a mis au point un astucieux système de freinage automatique, transparent pour le pilote.
Avec le système de freinage automatique développé par Dassault, à l’atterrissage, l’équipage peut choisir de débuter le freinage dès le toucher du train principal, gagnant ainsi une cinquantaine de mètres. L’objectif est de pouvoir se poser sur des pistes plus courtes et, en particulier, sur celle de l’aéroport de London City. Un aéroport aussi exigeant que prisé de la clientèle « affaires », puisqu’il se situe au coeur de Londres.
Pendant l’approche, l’équipage doit simplement activer la fonction « autobrake ». Sur le tableau de bord, cette fonction ajoute un bouton près des commandes du train d’atterrissage. Le freinage débute dès que les roues du train principal (celles équipées de freins) entrent en contact avec le sol. Soit de 1 à 1,5 seconde plus tôt que dans la procédure habituelle.
Dès que le pilote touche ses pédales de frein, l’automatisme est désactivé. Le pilote freine alors normalement. Les passagers ressentent tout de même une décélération de 0.4 g, comme dans tout atterrissage « haute performance sur piste courte », indique un pilote d’essais.
Le gain en distance d’atterrissage est de l’ordre de 150 pieds (45 mètres). Dassault insiste sur le fait qu’il s’agit là d’un ordre de grandeur, pas d’un chiffre précis et publié. A London City, on gagne encore quelques longueurs grâce à la méthode de calcul des distances d’atterrissage, où la forte pente d’approche est un facteur favorable.
Dans la procédure normale de freinage, le pilote attend que la roulette de nez touche le sol avant de commencer à freiner. Autrement, sa tâche serait trop compliquée. Il faudrait actionner le palonnier tout en appuyant, du bout des pieds, sur les pédales de frein.
Avec le freinage automatique, tout se passe comme si on atterrissait avec les pieds sur les freins. Les avions étant tous équipés de systèmes antiblocage, on ne laisse pas plus de gomme sur la piste que d’habitude. Les Falcon 2000 actuels sont déjà certifiés pour les approches à forte pente. Dassault attend donc le feu vert des autorités de London City d’ici à la fin du mois.
Thierry Dubois
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Le Falcon 2000 freine sans les pieds
L'ABS est bien obligatoire sur les voitures de série. Il ne suffit qu'en fait de remplacer le pied du conducteur par quelque système intelligent qui détecte le meilleur début de freinage, pour donner l'ordre de freiner au système de freinage et gérer le glissement de chaque roue de l'avion pour obtenir sa meilleure décélération physique. Ce que fait nettement mieux un système électronique avec tous les capteurs corrects et les réglages corrects du PID du calculateur (s'il ne s'agit pas d'une autre fonction plus physique), qu'un être humain, aussi meilleur pilote qu'il ne soit. Automatiquement, le système tient compte des paramètres extérieurs, comme les conditions de piste, de vent, de portance des ailes, de l'état des pneumatiques et du tarmacadam. Le gain sur le freinage est certainement le chiffre que vous annoncez. Vous savez pourquoi l'ABS est obligatoire sur les voitures de série ? Et de voir déjà quelque constructeur d'automobile s'intéresser à la présence de quelques obstacles fixes ou mobiles devant la voiture pour décider de freiner le véhicule, et éviter le choc dramatique.
Le chef de projet de Dassault a très simplement concrétisé une vieille idée avec des technologies modernes et fiables. La Formule Un est l'autre exemple parfait (et n'est pas la seule) de l'application de telles technologies de contrôle de systèmes pilotés. Ce qui me renforce dans le courage humain des pilotes d'Apollo avec leur "AGC" (Apollo Guidance Computer) de quelques kilo-octets de mémoire par rapport à la technologie de nos systèmes embarqués d'aujourd'hui qui en plus, calculent à très haute fréquence. Et c'est génial car en plus, ils sauvent des vies.
cordialement. Noël Cavey
Le Falcon 2000 freine sans les pieds
Certes l'autobrake existe déjà sur les avions de ligne mais sans gains opérationnels. Le système certifié sur les 2000 EASy apporte un bénéfice de 150 ft min. reconnu.
Le Falcon 2000 freine sans les pieds
Que le système soit déjà existant, c'est une chose, qu'il soit utilisé réellement par les compagnies cela en est une autre ... Et d'ailleurs, je me demande pourquoi Dassault aurait investit tant d'argent en R&D pour un système existant déjà ... à croire que l'aéronautique française a du temps à perdre ...
Bon point pour Dassault, London City, un marché florissant, déjà conquis par l'A318 dans la catégorie "liners"
Le Falcon 2000 freine sans les pieds
Pas mal, sauf que le système, tel que décrit, existe déjà sur avions de lignes depuis plusieurs décennies...
Le Falcon 2000 freine sans les pieds
Renseignement pris auprès d'un pilote de ligne, l'autobrake existe en effet depuis des décennies sur avions de ligne. Les ingénieurs Dassault n'ont donc rien inventé. Il n'empêche qu'ils ont réalisé un vrai travail de mise au point. Et l'autobrake est un système méconnu !
Thierry Dubois
Le Falcon 2000 freine sans les pieds
N'existe-t-il pas de "conditions ? Amortisseur en compression depuis un minimum de temps ou vitesse de rotation minimum des roues ? Que se passe-t-il en cas de rebond ; les freins se désactivent à partir de quels critères ?