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Transport Aérien

Le marathon de la classe Eco

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Gil Roy

Il n’y a pas besoin que le vol dure plus de dix heures pour que « l’expérience », expression chère aux compagnies aériennes, apparaisse interminable. Il suffit d’un voisin de siège agité, d’un siège déréglé, d’un enfant turbulent ou d’une hôtesse acariâtre…  Du fond de la classe Eco, qui n’a jamais trouvé le temps long ?

Il y a cette vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. On y voit un passager exaspéré qui craque. La longue chevelure de la passagère du siège de devant n’en finit pas de lui cacher son écran. Il a beau lui demander de faire attention, rien n’y fait. A bout de patience, il finit par lui coller un chewing-gum dans les cheveux.

On ne sait pas si le différend se termine en pugilas. On ne sait pas non plus jusqu’à quel point cette vidéo n’est pas du bluffe, mais une chose est sûre, en classe Eco, l’enfer c’est souvent les autres.

L’agence de communication Onclusive a exploré les discussions sur les réseaux sociaux et la couverture médiatique de huit compagnies aériennes. Le cabinet a fait un classement des mots clés ou hashtags qui reviennent le plus souvent pour ces compagnies.

S’il n’est pas surprenant que le vol Singapore Airlines #sq32, victime le 21 mai 2024 de graves turbulences, figure dans le top 5, en revanche pour British Airways par exemple, le hashtag #flightdelay est l’un des hashtags les plus utilisés ; « le voir en cinquième position n’est jamais bon signe. », souligne les auteurs de l’étude qui se sont également penchés sur les posts des passagers sur les réseaux sociaux.

Les posts concernant les bagages arrivent en tête. En deuxième position arrive le comportement des équipages de vol et des passagers. « Ces conversations incluent des remarques négatives sur l’amabilité des membres d’équipage, des retours positifs sur leur gestion des passagers difficiles, ainsi que des commentaires sur le mauvais comportement ou l’agressivité d’autres passagers. La qualité de la nourriture et le confort des sièges sont des sujets majeurs de discussion. Ce sont les services les plus commentés sur les médias sociaux, dépassant même le divertissement à bord. »

Ce qui ressort également de cette étude est l’écart « significatif » entre les priorités des clients exprimées sur les réseaux sociaux et les sujets abordés par les compagnies aériennes sur leurs plateformes sociales. « Les clients mettent en avant leurs besoins et préoccupations, cherchant des réponses rapides, tandis que les compagnies aériennes se concentrent sur les messages de marque et les mises à jour opérationnelles. »

Autrement dit, les voyageurs aériens sont moins préoccupés par les efforts que font les compagnies aériennes pour réduire leur empreinte environnementale par les actes d’incivilités lors de leurs vol. Opodo, leader européen des agences de voyages en ligne, s’est intéressé aux comportements les plus méprisés par les voyageurs lors de leurs déplacements en avion à travers une étude qui met en lumière les habitudes des voyageurs dans le monde entier.

Il en ressort qu’une majorité des Français (53%) sont agacés lorsque le siège devant eux est en position inclinée lors d’un vol. A peu près la même proportion (52%) détestent devoir se lever pour laisser passer son voisin. Près d’un tiers ne supporte pas quelqu’un qui fait la discussion tout au long du vol. Ils sont un quart à ne pas supporter les gens qui se lèvent dès que l’avion a atterri. 16% des passagers ne supportent pas non plus les gens qui applaudissent lors du décollage et de l’atterrissage.

D’après les sondés, le lancement de vols réservés aux adultes pourrait offrir une solution à divers comportements dérangeants. En effet, sans enfants à bord, les passagers adultes pourraient profiter d’un environnement plus calme, sans les cris ou pleurs.

Les Espagnols (56%) et les Anglais (51%) arrivent en tête des nationalités à être favorables au lancement de vols réservés aux adultes suivies des Portugais (45%), des Italiens (45%) et des Français (44%). En tête des plus favorables, on retrouve les 25-34 ans avec 55%.

Selon une autre étude, réalisée par celle-ci par Kayak.fr, le leader mondial des moteurs de recherche de voyages, 88 % des Français désapprouvent le fait de se curer le nez en avion. 90 % des Français estiment inacceptable de tousser ou d’éternuer sans se couvrir la bouche. 85 % pensent qu’il est impoli de ne pas dire « au revoir » ou « merci » en quittant l’avion.

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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