La part de marché des compagnies aériennes françaises a encore reculé en 2013. Il est tombé à 48%. La vingtaine de transporteurs aériens français perd du terrain face aux low cost européennes et aux compagnies du Golfe. Alerté par la FNAM, le Conseil supérieur de l’aviation civile s’est saisi du dossier.
Les statistiques établies par la DGAC le confirment éloquemment : le transport aérien français subit une lente mais inexorable érosion face à la concurrence internationale. Le premier bilan de l’année 2013 révèle un nouveau recul de 2 points, à 48 % environ. Sont en cause les compagnies low cost, sans cesse plus puissantes, et celles battant pavillon d’un pays du Golfe, vis-à-vis desquelles la réaction française tarde à se concrétiser.
La FNAM, Fédération nationale de l’aviation marchande, prépare un rapport consacré à ce sujet de grave préoccupation, révèle Guy Tardieu, délégué général du groupement professionnel. Ce document sera remis dans quelques semaines au Conseil supérieur de l’aviation civile (CSAC), ce qui lui permettra aussi de mettre en évidence une réalité méconnue : à côté d’Air France-KLM, la France compte une bonne vingtaine de compagnies qui oeuvrent dans des conditions difficiles. Mais elles n’en affichent pas moins des ambitions bien réelles comme en témoignent, par exemple, les lignes transatlantiques de XL Airways ou encore l’annonce de la desserte prochaine de la Chine par Aigle Azur.
Bien qu’il représente 180.000 emplois, le secteur est politiquement peu écouté, support de la DGAC mis à part, regrettent les responsables de la FNAM. Alain Battisti, nouvellement élu à la présidence de la fédération (et par ailleurs président de Chalair) ne cache pas sa grande inquiétude. Il est vrai que les circonstances sont nettement défavorables, à commencer par le taux de TVA à 10 % dorénavant appliqué aux tarifs aériens intérieurs, dont on peut d’ailleurs se demander s’il est dûment acquitté par les compagnies étrangères qui, implantées en France grâce à la libéralisation, bénéficient d’une compétitivité tout particulièrement favorable, en termes de charges sociales et de fiscalité. Le rapport de la FNAM, dont les propositions seront connues à la fin du printemps, est attendu avec d’autant plus d’intérêt.
Gilles Savary, député de la Gironde, nommé président du CSAC pour 5 ans, connaît bien les difficultés de tous ordres du secteur aérien français, d’autant qu’il avait été appelé, en 2010, pour mener une mission de conciliation après les mouvements sociaux liés au Fabec, Bloc d’espace aérien fonctionnel Europe centrale qui, au plan de la gestion de l’espace aérien et de la technique opérationnelle, avait rappelé à quel point il est délicat d’envisager la moindre réforme.
Le CSAC va maintenant tenter de simplifier le fonctionnement des interfaces entre l’administration et les opérateurs, supprimer les doublons, alléger le millefeuille des taxes et redevances. Les pistes de réflexion ne manquent pas mais il conviendrait à présent de tenter de passer de la théorie à la pratique. En cherchant à assurer un coût zéro pour l’Etat, il s’agira de faire un pas dans la bonne direction, c’est-à-dire à forger les conditions d’un souffle nouveau qui manque dangereusement au pavillon français et handicape lourdement son avenir. Vœux pieux ? Réalité sur le point de s’exprimer ? La réponse à ces questions pourrait être connue dès les quelques mois à venir.
Pierre Sparaco
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Le pavillon aérien français sous la barre des 50%
Puisque les conditions d'exploitation sont beaucoup plus favorables à l'étranger qu'en France et que le ciel est déreglementé, pourquoi nos compagnies et AF en premier, ne vont-elles pas opérer à l'étranger ? et nous prouver leur capacité à concurrencer leurs rivales. Pourquoi AF n'envoie pas Transavia faire du Dublin-Berlin ou Manchester-Florence par exemple. Pourquoi nos collectivités locales subventionnent-elles Ryanair pour faire la tournée des sous-préfectures? Beaucoup de choses à revoir je crois, entre autres la politique d'AF
Le pavillon aérien français sous la barre des 50%
Normal, quand on cède des créneaux aériens et quand on réduit les destinations aériennes des compagnies telles qu'Air France, pour les donner à Emirates et autres pour vendre des A 380...
Normal, quand sur l'Amérique du Nord on se prive de destinations rentables pour les laisser gérer par des membres de skyteam,
Normal quand seules les compagnies aériennes françaises payent la Taxe Chirac, et autres taxes spécifiquement françaises...
Normal quand le gouvernement français et Bercy prennent l'activité de nos compagnies pour une vache à lait inépuisable... Quand on tire trop sur la ficelle elle se rompt... et cela fait du chômage en plus...Très social tout cela!!!
Le pavillon aérien français sous la barre des 50%
Predictable...!
Ite missa est...:(