Grégoire est français. Il a été embauché en 2007, par Ryanair, comme copilote, avec seulement 200 heures de vol à son actif. D’ici un an, il deviendra commandant de bord. Il parle de ses conditions de travail, de sa rémunération, de son bouillonnant patron, Michael O’Leary.
« Je comprends que le système Ryanair puisse choquer ou déranger parce qu’il bouscule l’industrie. Chez Ryanair, l’humain n’est pas au centre du système mais c’est le business : les salariés ne bénéficient pas d’avantages particuliers et les navigants payent leur uniforme. J’ai mon café lyophilisé dans ma sacoche et les jump-seats gratuits ne sont pas autorisés pour partir en vacances. On nous demande d’être flexible, travailleur, autonome, débrouillard, humble… On n’aime pas les râleurs. Ces qualités sont, en principe,...
25 commentaires
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Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Excellent information, je partage les mémes idées ! Merci pour ce genereux partage.
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@ moi même
Il est vrai qu’après relecture, mon propos était pour le moins maladroit.
Je souhaiterais m’excuser auprès de tout ceux que j’ai pu froisser.
Ceci dit, les deux articles, d’hier et d’aujourd’hui sont vraiment passionnant !
Merci de nous faire partager ce point de vue de l’intérieur.
@ Charles
C’est la passion qui a parlé… Pas de problème. G.R.
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Article très intéressant. Enfin la vision de la compagnie par quelqu’un de l’intérieur. Au delà du beau parcours de Grégoire, je trouve quand même qu’il a eu beaucoup de chance. Formation en partie payée par un Fongécif après 10 ans de carrière puis sortie de formation dans les années fastes. Ce parcours serait aujourd’hui, je pense, beaucoup plus différent.
Une chose me choque cependant. Dans ses propos, il affirme que le business est au centre et l’homme au service de ce business. Je trouve cela dégradant. Monsieur O’Leary vient de donner tout son sens au terme « ressource humaine ». L’homme est une ressource, une machine comme une autre au service d’un business. Il est donc jetable et remplaçable comme n’importe qu’elle machine. Cette machine coûte trop cher ? Ryanair demandera à Boeing des avions sans pilotes . . .
Qu’on ne s’y trompe pas, je souhaite intégrer la compagnie. Comme le dit Grégoire, le réseau est très technique, les machines sont récentes et l’expérience monte en flèche. Malheureusement il n’est pas si simple de rentrer. J’ai postuler en sortie de formation (en pleine crise, début 2009, pas de chance, formation débutée en 2007 . . .) comme tout le monde avec mes 200 heures, jamais un mail pour prise en compte de ma candidature. Aujourd’hui largueur para avec 380 heures au compteur et 40.000€ de formation à rembourser j’aimerais toujours ma place à droite d’un 737-800, je suis encore prêt à m’endetter de 30.000€ mais nous ne sommes plus en 2007 . . .
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
La formation d’un pilote est tellement bon marche que je me demande pourquoi certains en font un foin! Sept annnees de medecine, plus six annees de chirurgie comme « assistant » (= salaire de misere et journees de 12-14 heures minimum plus les gardes de nuit et week-ends), combien ca coute cela ces …13 annees de formation???
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
D’accord pour relativiser… mais à condition d’aller au bout du raisonnement.
Et après « ces treize années de formation » quel est le retour sur investissement pour les médecins ? G.R.
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Vraiment intéressant votre article et encore plus les jeunes en formation GRATUITE à l’énac.
Je commencerai juste par féliciter l’EPL qui à dit « nous ne sommes pas des étudiants en Fac de Nanterres » … sympa !!! On voit déjà l’élite.
C’est curieux, mais vous êtes en droit de postuler chez Ryanair, comme tout les autres pilotes (vous cherchez un job de pilote ou vous attendez AF?), cadets et privées (qui ont EUX payé une formation entre 40 000e (comme moi actuellement) et 70 000e) et faire les sélections.
Certe il faut payer le Type Raiting, encore pour certains 30 000e, mais vous payerez le type raiting en ayant réussis les tests de sélections et en 6 mois c’est remboursé. Donc généralement avec une promesse d’embauche, vous obtiendrez votre prêt.
Il y aura toujours la guerre entre Cadets,Enacs,Privées c’est malheureux à dire, mais c’est bien la vérité.
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Bonjour,
Nous vous remercions pour votre temps, et votre réponse.
Vous ne souhaitez pas citer vos sources, et nous le comprenons. Vous affirmez cependant que Ryanair est venue et vient régulièrement présenter ses opportunités de carrière à l’ENAC. Sans nommer aucunement vos sources, nous vous encourageons donc, dans l’intérêt de l’information, à citer ici la dernière date où se serait tenue une réunion à l’ENAC entre des EPL et des représentants de Ryanair.
Ce n’est pas un avis, une opinion ou une quelconque critique de la filière EPL que nous contestons dans votre dernier article, mais bien la réalité de l’information et la véracité des propos présentés.
Puisqu’il s’agit d’être brefs: Nous sommes rentrés à l’ENAC en Août 2008, et nous n’y avons jamais rencontré de responsables de Ryanair. Jamais. Et encore moins sifflés, conspués, ou mal reçus d’une quelconque autre manière.
Nous souhaiterions donc avoir plus d’informations sur cette réunion, notamment la date où elle s’est tenue, car si réunion il y a eu lieu, nous n’en avons pas été informés. Il ne s’agit pas là de débattre de points de vue, mais d’établir la réalité ou non d’évènements factuels. Dans l’intérêt de l’information, puisque vous en parlez.
Vous regrettez également que toutes les réactions se focalisent sur le même point, et vous parlez même de corporatisme avant l’heure. Qu’y voulez vous?
Les termes que vous employez dans votre article (« […] les élèves pilotes de ligne qui conspuaient littéralement les représentants de Ryanair », « Ces jeunes n’ont pas conscience qu’aujourd’hui, en Europe, les compagnies low cost sont devenues les rares transporteurs aériens à embaucher. », ou encore « Malgré les sifflets qui résonnent dans l’amphithéâtre de l’ENAC […]» ) font passer une promotion entière de jeunes pilotes pour une bande d’adolescents irresponsables et inconscients, au comportement hautain et méprisant. Sincèrement, quelle réaction attendiez-vous de la part des professionnels que vous présentez ainsi?
Enfin, pour commenter la réponse faite à Sophie, nous ne répondons pas ici pour nous lamenter sur la situation économique du moment. Nous sommes parfaitement conscients du contexte actuel de l’aérien, et nous sommes tous motivés pour y faire carrière tout de même, dans quelque compagnie que ce soit. La levée de boucliers qu’a provoqué la publication de votre article est, à notre avis, due à l’image détestable que vous donnez des EPL vis-à-vis de leurs potentiels futurs employeurs, et ceci en vous basant sur une réunion dont nous n’avons jamais entendu parler.
Quant au reste de votre article, nous l’avons lu avec intérêt, puisque, comme une majorité d’autres EPL, nous serions ravis de voir les relations entre Ryanair et l’ENAC/SEFA se développer au mieux.
Dans tous les cas, nous espérons pouvoir un jour vous rencontrer, car nous trouvons extrêmement dommage que, visiblement, la seule image que vous ayez des EPL à ce jour, est celles de jeunes déjà aigris à vingt-cinq ans par la prétendue amertume de ne pas avoir tout, tout de suite. Nous persistons à penser tout de même que l’aéronautique reste plus belle que cela, et qu’elle mérite mieux que de tels préjugés.
Dans l’attente de votre réponse,
@ Quentin, Pierrick et les EPL en général
D’accord pour une rencontre dans le but de faire un état des lieux. G.R.
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Bonjour Gil,
Je ne souhaite pas connaitre votre sources à l’ENAC, par contre je vous recommande la plus grande prudence quant aux informations qu’elle vous fournit.
Je peux écrire avec aplomb et certitude qu’aucun responsable de chez Ryanair n’a franchi le seuil d’un amphi de l’ENAC depuis la création de la compagnie.
J’abonde par ailleurs dans le sens de mes collègues qui affirment qu’aucun EPL n’a sifflé et ne sifflera un quelconque représentant faisant l’effort de venir nous rencontrer. Bien au contraire nous sommes demandeur au plus au point de démarches en ce genre.
L’AGEPAC est prete à vous rencontrer pour vous faire connaitre l’ensemble des mesures prises pour favoriser l’employabilité des EPL à l’intérieur et en dehors du groupe Air France et pour vous permettre, si vous le souhaitez, d’affiner votre approche sur les cursus dit « ab-initio » en général.
Salutations aéronautiques,
jerome walrave
OPL 330-340
Promo ENAC 2001
responsable communication AGEPAC (Association Générale des Eleves Pilote de L’Aviation Civile)
http://agepac.org
Vue d’EPL
Non mais là c’est le Ponpon!!
Moi qui pensait qu’aérobuzz était une « revue » sérieuse, je suis extrèmement déçu par cet article!
Ryanair à fait une seule apparition devant des EPL (ils devaient être une vingtaine à tout casser) et ce n’était en aucun cas à l’ENAC mais au SEFA Saint-Yan. C’était avant la crise et les représentant de Ryanair, il me semble voulaient instaurer une sorte de contrôle en vol pour les EPL et ainsi instaurer une filière priviligiée pour nous au sein de la compagnie irlandaise, et ce après le succès des EPL intégrés à la compagnie au trèfle. Ces EPL intégrer chez RYR d’ailleurs ne révaient peut être pas de rentrer à AirFrance, en effet, la perspective d’évolution de carrière d’un pilote de se résume pas à faire copi 320, copi 777, captain 320, captain 777 pendant ses 40 ans de carrières, de jeunes ambitieux (dont j’espère faire partie) souhaite un avenir où d’anciens ont réussi : Cumulant des dizaines de QT différentes, aussi bien sur turbo-prop, jet d’affaires et avions de ligne.
Le rêve de tout EPL n’est pas seulement de rentrer à Airfrance, en tout cas ce n’est pas le mien, pas tout de suite !
Je vous demanderais aussi de vérifier vos sources… Les EPL ne sont pas à la Fac de Nanterre, ce sont des jeunes sérieux, qui pour la plupart savent la chance qu’ils ont de recevoir ce « cadeau » de l’état français.
Il m’est insupportable de voir écrire que nous serions à même de siffler un représentant d’une quelconque compaqnie, ni qui que ce soit d’ailleurs!
Les EPL, qui oui, avaient des promesses de se retrouver dans le siège de droite de la compagnie code barre sont maintenant comme tout les autres jeunes pilotes, ils remorquent des planeurs pour un salaire de misère, ils larguent des paras, certains ont en effet la chance d’accéder à un cockpit mais pas celui d’Air France.
Si les EPL ne postulent pas tous chez Ryanair, c’est que la plupart ont peur d’emprunter 30.000€ pour éventuellement, un jour, pouvoir opérerer en tant que copi chez Ryanair. Ce n’est en aucun cas un rebus des méthodes Ryanair, même si l’ont pourrait en discuter dans un autre sujet…
J’espère M. Roy que vous serez à même de rectifier ces dires…
Charles.
@ Charles
Je maintiens mes affirmations. Mes sources sont fiable. Je sais aussi que Ryanair « est passé » au SEFA.
Ce qui m’afflige dans cette suite de réactions, c’est qu’elles focalisent toutes sur le même point. La série d’articles concerne, je vous le rappelle, le témoignage d’un pilote de Ryanair. Elargissez votre point de vue SVP ! Ne sombrez pas dans le corporatisme avant d’avoir débuté votre carrière… Evitez cet écueil qui n’est pas une fatalité. Je suis bien placé pour le savoir. Côté corporatisme, les journalistes n’ont rien à envier aux pilotes de ligne d’Air France.
Enfin, je suis d’accord avec vous sur le fait que 30.000 euros pour une qualification de type est un investissement important. Il y a une part de risque évidente que tout le monde n’est pas prêt à assumer.
G.R.
Re : @ Charles
Je pense en fait que les différentes réactions viennent d’un sentiment erronné de Grégoire :
Les pilotes de chez Ryanair sont tout aussi méritant que les autres pilotes, voire plus à en croire votre article, cependant, est incertain ce sentiment que les pilotes français (EPL en ligne de mire) prennent ces pilotes pour des sous-pilotes !
Les nombreuses réactions d’EPL montrent qu’un article bénin cf: « les conditions de travail chez Ryanair » tire encore une fois à coups de boulets rouges sur les EPL.
Alors certes, notre formation est gratuite ce qui est un fort avantage, mais sur notre CV c’est écrit EPL en grosses lettres rouges. Cette étiquette qui nous « colle » à la peau, on est obligé d’essayer de la soigner. Et ce pour ne pas subir le préjugé que les EPL sont de jeunes cons autains et imbus de leurs personnes qui ne souhaitent qu’une seule chose au monde : Se la couler douce dans un cockpit de la compagnie tricolore.
Nombres d’EPL se sont vus refuser un poste par peur que le pilote parte chez AF dès que cette dernière recruterait…
Vous ne faites que citer vos sources, et le problème vient justement de cette dernière, qui s’avère erronnée… Nous connaissons des personnes de l’encadrement à l’ENAC qui ont 10.000 heures de vol sur Concorde. Et qui ont aussi fait Paris-Munich sur le dos, en Caravelle avec un moteur HS… C’est malheureux à dire… Mais tout le monde n’est pas forcément de bonne foi à l’ENAC, ni ailleurs d’ailleurs…
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
bonjour,
Je suis franchement déçue par l’existence d’un tel article.
Je suis EPL, en toute fin de formation. Je suis rentrée en 2007, et n’ai jamais vu ne serait ce qu’un représentant de Ryanair, que ce soit à l’ENAC, ou au SEFA. A l’issu de ma formation sur Beech 58 je n’ai eu l’opportunité d’être testée que par Air France. Aucune autre compagnie a répondu à l’appel. Et pourtant, nous sommes demandeurs.
Dans un peu plus de deux semaines, je commencerai ma recherche d’emploi, et croyez moi, si j’avais la moindre opportunité de voler pour RyanAir, ou d’une quelconque manière, je foncerai.
Vous dites, Giles Roy, que vous tenez les propos relatés dans l’article de faits réels. Mais n’est ce pas de l’hypocrisie de faire d’un fait isolé, une généralité, et d’ainsi remettre en question la motivation d’EPL, qui, aujourd’hui, plus que jamais se battent pour vivre leur passion, pour trouver des solutions pour continuer à voler? J’ai souvent entendu des critiques par rapport à notre formation, et je ne comprend pas pourquoi le monde aéronautique a besoin de se diviser ainsi, pour servir les vues d’individus isolés. A mes yeux, une passion, ça se partage, quels que soient les chemins empruntés, avec tous ceux qui vibrent pour les mêmes choses.
J’aurai encore beaucoup de choses à redire sur cet article, mais je pense que pour une partie, ça a déjà été évoqué par mes collègues, notamment quant à l’éducation des epl par pierrick et quentin, et que pour le reste, c’est tellement évident, que ça ne mérite pas d’être commentés.
A l’heure où le milieu aéronautique devrait être uni, voir de telles divisions me peine énormément.
Bons vols à tous.
@ Sophie
Qu’est ce qui vous déçoit dans cet article ? Que vous n’ayez pas eu la possibilité de rencontrer un représentant de Ryanair à l’ENAC ? Que vous doutiez du fait ? Je n’ai rien inventé. Pas plus l’intérêt de Ryanair pour les EPL de l’ENAC que de la présence d’anciens EPL dans les cockpits de la compagnie irlandaise.
Je comprends votre angoisse face à l’avenir. Elle est légitime. Elle résulte, en partie du fait, que vous êtes victime de promesses qui ne seront pas tenues. Des promesses faites notamment, en amont, lorsque vous étiez encore au lycée et que l’ENAC était présentée comme la voie royale pour entrer à Air France. Une filière hyper sélective, réservée aux meilleurs élèves des classes préparatoires, mais qui vous promettait une belle carrière dans une entreprise prestigieuse.
Avec de telles promesses, il est logique que vous soyez amer aujourd’hui, surtout que pour décrocher le concours de l’ENAC, il vous a fallu consentir des sacrifices. Pendant longtemps, réussir ce concours revenait à signer un contrat de travail à vie avec Air France (et pour les « moins chanceux » avec Air Inter, voire UTA). Ce n’est plus le cas. Il est grand temps que les professionnels de l’orientation scolaire, mais aussi le milieu aéronautique, en prenne conscience.
Dernière remarque : ce n’est pas parce que vous n’avez pas eu la possibilité de rencontrer les porte-paroles de Ryanair à l’ENAC que vous en pouvez pas postuler. Cette année, la compagnie irlandaise recrute 500 pilote. C’est pour attirer l’attention sur cette réalité que nous avons choisi de publier ce témoignage d’un pilote français chez Ryanair. Je vous donne rendez-vous demain (jeudi 3 juin 2010) pour découvrir les conditions matérielles proposées par Ryanair.
Gardez le moral. Vous avez choisi un métier passionnant, vous réussirez.
Gil Roy
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Bonjour.
Réactions passionnantes à l’article de Grégoire.Dans une moindre mesure nous voyons ceta chaque jour sur les rails français et européens.Les privés sont « aux cotés » des cheminots SNCF.Les parts du gâteau ne sont pas les mêmes!L’ambiance itou.Il y va des rails comme du ciel.Ils seraient à tout le monde.JM cheminot passionné d’aéronautique.
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Deux commentaires à cet intéressant article pour appuyer le propos de Reno:
1/ Oui les compagnies low cost font peur.
D’ailleurs si les grandes compagnies dites « major » contre-attaquent c’est qu’elles sont menacées. On ne peut pas le leur reprocher, c’est la loi de la jungle économique. Et dans cette guerre, chacun fourbit ses armes: exonérations plus ou moins légales de taxes et subventions d’un coté, utilisation à outrance d’une ancienne position dominante et procès de l’autre.
Comme le dit « Grégoire », ce sont deux modèles différents. Ils ont chacun droit à exister et à être respecter. Mais l’histoire est en marche et l’évolution actuelle fait qu’un jour viendra sans doute où le premier modèle supplantera le deuxième. Doit-on s’en réjouir? Certainement pas du coté des employés qui n’auront plus le choix d’aller ou non dans une compagnie aux « exorbitants avantages ».
En attendant ces compagnies aux « exorbitants avantages » existent encore. De plus en plus, elles recrutent parmi les pilotes issus des low cost et s’inspirent de leurs expériences pour s’enrichir. Alors tant que cette situation existe encore, profitons en et arrêtons ces guéguerres fratricides. Ceci amène mon deuxième commentaire.
2/ Je n’ai jamais entendu un pilote d’Air France traité un pilote de Ryanair de « plouc ».
Je ne nie pas qu’il puisse exister une forme de complexe de supériorité chez certains. Mais permettez moi de douter que vous n’ayez pas ce genre d’individu dans vos compagnies.
La méthode qui consiste à conspuer un type de population en prenant prétexte du comportement de quelques individus a des relents malsains. C’est ce qui est fait assez régulièrement sur ce blog, pas seulement, mais particulièrement à l’encontre des pilotes issus des filières directes de la formation pilote de ligne en France. Alors remettons les choses à leur place. Ils existent dans toutes les compagnies des pilotes aux comportements critiquables et ceci quelle que soit leur filière de formation. Cela ne donne pas le droit de généraliser. Un pilote n’est pas plus ou moins respectable parce qu’il a suivi tel ou tel parcours ou parce qu’il appartient à telle ou telle compagnie. Partout il existe des pilotes flexibles, travailleurs, autonomes, débrouillards…. et même parfois humbles! S’ils le sont c’est d’ailleurs qu’ils ne viennent pas s’étaler dans la presse pour critiquer les autres.
Encore une fois, nous faisons partie d’une même famille, avec les mêmes difficultés, face aux mêmes personnes qui ne veulent qu’une seule chose : voir notre profession laminée. Alors ne nous laissons pas faire. Ne nous laissons pas attirer par des médias qui se délectent de ce genre de polémique et qui ne demandent qu’une seule chose pour pouvoir vendre : du sang et des larmes. Restons solidaires et respectons nous.
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Bonjour,
Je suis actuellement élève au SEFA, et je voudrais simplement faire part de ma grande surprise à la lecture de cet article.
Je ne parlerai pas ici des informations douteuses qui y sont relatées, mais de la motivation qui est le socle du parcours de la plupart des jeunes qui suivent la même formation que moi.
Qu’il s’agisse d’Air France ou de Ryanair, de la France en général ou de tout autre pays étranger, d’un aéroclub ou d’une compagnie aérienne, je ne demande qu’à vivre au maximum ma passion pour l’aviation par le biais du métier de pilote. Crise ou non, je pense qu’un cadet ou un EPL, au même titre qu’un élève issu du privé, doit savoir faire preuve d’ouverture. Et que c’est justement dans cette ouverture qu’il trouvera la richesse du métier !
Alors si demain Ryanair m’offre l’opportunité de rejoindre le cockpit de l’un de ses avions, je ne réfléchirai pas longtemps ! De même que pour tout autre opportunité d’exercer en tant que pilote. Je ne demande que ça.
Et je ne suis pas le seul!
J’espère que vous comprendrez la vivacité de nos réactions.
@ Antoine
Antoine, je comprends la « vivacité » de votre réaction. Elle est légitime et salutaire. Nous avons la chance d’être animés par la passion. C’est elle qui nous entraîne dans des voies que beaucoup jugent sans issue. C’est elle qui nous pousse à surmonter les obstacles réputés infranchissables. C’est elle qui nous fait atteindre notre but. C’est la passion qui donne un sens à notre vie, c’est elle qui vous permettra de devenir pilote quoi qu’il vous en coûte.
Bon courage
Gil Roy
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Bonsoir,
Très intéressant cet article. Il serait bien d’en faire de même pour les techniciens/mécaniciens dans l’aéronautique.
Cordialement
Pascal
@ Pascal (mécano)
Je vous prends au mot ! G.R.
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Bonjour,
Nous sommes EPL en cours de formation au SEFA, lecteurs réguliers d’Aerobuzz, et nous souhaiterions faire quelques remarques sur votre article, qui nous choque à bien des niveaux.
Vous affirmez que « les élèves pilotes de ligne […] conspuaient littéralement les représentants de Ryanair qui viennent régulièrement présenter les opportunités de carrières de pilotes de ligne offertes par la compagnie irlandaise ». Serait-il possible de connaître vos sources?
En effet, cela paraît presque irréaliste. Les élèves de notre promotion sont entrés à l’ENAC en Août 2008, et nous n’avons jamais depuis cette date entendu parler d’une quelconque visite d’un représentant de Ryanair ou d’une autre compagnie low cost à l’ENAC. Du reste, nous sommes persuadés que tous les EPL seraient heureux de telles ouvertures d’emploi en fin de formation. Contrairement à ce que vous présentez, nous sommes tous conscients de la mauvaise passe que traverse le secteur de l’aérien en ce moment, et les difficultés qu’éprouvent les promotions d’EPL précédentes à trouver un emploi sont là pour nous le rappeler, comme à tous les jeunes pilotes des autres FTO.
Vous citez également « les sifflets qui résonnent dans l’amphithéâtre de l’ENAC ». Encore une fois, je souhaiterais connaître vos sources, car non seulement je n’ai pas eu connaissance d’une telle réunion, mais ce n’est plus seulement l’intérêt de jeunes en formation pour le milieu aéronautique en général que vous contestez là, mais bien l’éducation de ces mêmes élèves. Je crois pouvoir dire que nous sommes tous suffisament mûrs et sérieux pour rester courtois avec quiconque viendrait nous rencontrer pour échanger sur le milieu aéronautique, à quelque niveau que ce soit.
De plus, comme le rappelle Reno, le SEFA offre la possibilité à toutes les compagnies aériennes de venir tester le niveau des EPL en fin de formation en vue d’éventuelles embauches. Jusqu’à présent, seule Air France a saisi cette opportunité. Croyez-nous, en ces temps difficiles, nous serions plus qu’heureux que d’autres compagnies viennent évaluer notre travail, et nous offrir d’autres possibilités d’emploi.
Le débat sur la pertinence d’une formation d’état dure depuis longtemps déjà, et la filière a ses détracteurs comme ses sympathisants, mais je trouve extrêmement dommage de donner ainsi sans raison apparente une image déplorable de jeunes motivés pour faire carrière dans l’aéronautique, à Air France ou ailleurs.
Bons vols à tous.
Pierrick B. et Quentin M.
@ Pierrick et Quentin
Pierrick et Quentin, il est bien évident que je ne vous dirai pas qui sont mes sources, mais je peux vous affirmer que mes affirmations ne reposent pas sur des ouï-dire. Je me suis rendu à l’ENAC (je ne me contente pas de reprendre des infos sur des sites internet…) pour faire le point sur divers sujets d’actualité avec les responsables de l’école. Je ne veux mettre personne en porte-à-faux, ni tarir mes sources d’information…
Par ailleurs, loin de moi l’idée de dénigrer Air France, les EPL ou encore les Cadets. Air France connaît actuellement de graves difficultés plus structurelles que conjoncturelles. Sa réforme va être douloureuse. Air France demeure pour moi une grande compagnie dont nous pouvons être fiers et je conserve toute mon admiration à Jean-Cyril Spinetta qui a su la redresser en imposant, en interne, une véritable révolution culturelle. Quant à la filière EPL, elle s’apparente plus, aujourd’hui que par le passé, à une école d’ingénieur classique. Ce qui signifie notamment que la garantie d’un emploi n’est plus un du. A ce niveau aussi, les mentalités doivent évoluer. Enfin, les cadets… Je me suis déjà fait accuser de tous les maux parce que j’avais émis des critiques sur le comportement de certains jeunes élèves. J’ai répondu sur ce site… chaque fois que les critiques provenaient d’auteurs qui avaient eu le courage de s’identifier. A l’image d’Air France, la plupart des grandes compagnies aériennes proposent des formations de cadets pour faire face à leur besoins. C’est tout à leur honneur. Et la formation cadets, comme celle des EPL, est d’un très haut niveau technique. Le comportement préjudiciable de certains individus peut ternir une belle idée…
En résumé, je n’ai rien contre Air France, contre les EPL ou encore contre les Cadets. Cela ne m’interdit pas la critique. Ne pas confondre critique et condamnation !
En revanche, ce que je combat, c’est le corporatisme et force est de reconnaître que dans l’aéronautique nous sommes champions en la matière !
Un dernier point : Pierrick et Quentin, je vous remercie d’avoir pris le temps d’écrire ce commentaire, d’avoir argumenté votre point de vue et d’avoir signé votre contribution. Parce qu’à mes yeux, il s’agit véritablement d’une contribution qui apporte un éclairage sur le sujet.
Internet offre aux lecteurs cet immense avantage par rapport à la presse papier de pouvoir réagir instantanément à un article. Les commentaires sont encore trop souvent vindicatifs et haineux (cf les multiples forums) pour être utiles. Quand, en revanche, ils sont réfléchis et qu’ils émanent de lecteurs sensés, ils contribuent à l’information. Un des objectifs que je poursuis avec AeroBuzz.fr est de pouvoir réunir autour d’un sujet donné des points de vue éclairés de professionnels. Ensemble, nous sommes sur la voie…
Bon courage à tous.
Gil Roy
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Bonjour,
Je suis actuellement en formation EPL.
Je n’ai malheureusement jamais vu de représentant de Ryanair.
Néanmoins je serais très intéressé par cette voie.
Bons Vols
Mathieu
Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
Etant ancien EPL je suis extrêmement surpris de tels propos.
Je n’ai jamais assisté à aucun « sifflement » ni même aucune remarque négative de la part des EPL de l’ENAC envers Ryanair, Easyjet ou même toute autre compagnie.
Il est de bon ton de rappeler que certains instructeurs du SEFA sont d’anciens de compagnie aérienne (qu’il s’agisse de l’aviation d’affaire, du charters ou de la ligne régulière) et qu’ainsi est offert aux EPLs durant leur formation une vision autre que Air France comme seule compagnie à la fin du cursus.
Certes Air France offre des avantages non négligeables (flotte, escales, évolution de carrière…) mais ceux-ci sont comparables aux avantages de n’importe quelle autre compagnie major (comme British Airways, Lufthansa etc…) cependant elle n’est pas la seule compagnie à offrir le travail passionnant de pilote de ligne.
Le SEFA (organisme de formation vol de l’ENAC dans lequel les EPLs font leur formation) offre la possibilité aux compagnies aériennes de venir tester les EPLs sur Beech 58 et sur simulateur A320 dés la fin de leur formation. Ainsi il est plus pratique pour les testeurs des compagnies de se faire une idée du niveau du candidat. Cependant beaucoup d’entre elles préfèrent ne pas profiter de cette offre et renvoient un courrier de refus au SEFA. Seule Air France accepte de venir faire passer ces tests avant d’inclure les EPLs dans son processus de sélection classique.
Je pense pouvoir parler au nom de tous les EPLs en disant que nous sommes admiratifs de tous les pilotes qu’ils soient de ligne, d’affaire, de chasse ou même privé. La bannière importe peu du moment que la passion et le goût de son travail y est.
Enfin je tiens à rappeler que des EPLs travaillent pour Ryanair, Easyjet, XL Airways, ou des compagnies d’aviation d’affaires et ils s’y plaisent.
Les aventures que nous vivons dans l’aéronautique et l’échange humain que nous y trouvons ne dépendent pas de la couleur de la dérive.
Bon vols à tous.