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Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair

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Gil Roy

Grégoire est français. Il a été embauché en 2007, par Ryanair, comme copilote, avec seulement 200 heures de vol à son actif. D’ici un an, il deviendra commandant de bord. Il parle de ses conditions de travail, de sa rémunération, de son bouillonnant patron, Michael O’Leary.


« Je comprends que le système Ryanair puisse choquer ou déranger parce qu’il bouscule l’industrie. Chez Ryanair, l’humain n’est pas au centre du système mais c’est le business : les salariés ne bénéficient pas d’avantages particuliers et les navigants payent leur uniforme. J’ai mon café lyophilisé dans ma sacoche et les jump-seats gratuits ne sont pas autorisés pour partir en vacances. On nous demande d’être flexible, travailleur, autonome, débrouillard, humble… On n’aime pas les râleurs. Ces qualités sont, en principe, des pré requis pour tous les pilotes », résume Grégoire qui a souhaité s’exprimer à visage couvert, sous un pseudonyme. De part son contrat de travail, ce pilote de ligne n’est en effet pas censé s’exprimer sur le sujet.

Si Grégoire témoigne aujourd’hui, c’est parce qu’il en a assez d’entendre décrier le système Ryanair. « Ryanair n’est pas Satan, c’est juste un modèle différent. Et à l’Enac ou chez Air France, ceux qui prennent les pilotes de Ryanair pour des ploucs, devraient savoir que les pilotes du Royaume-Uni, nous respectent car ils savent que nous sommes de bons professionnels et que nous avons une technicité qui ne se résume pas à enquiller des ILS au pilote automatique. Nous allons partout ».

Lors d’une récente visite à Toulouse, un membre de la direction de l’ENAC reconnaissait qu’il lui arrivait d’être gêné par l’attitude des élèves pilotes de ligne qui conspuaient littéralement les représentants de Ryanair qui viennent régulièrement présenter les opportunités de carrières de pilotes de ligne offertes par la compagnie irlandaise. Ces jeunes n’ont pas conscience qu’aujourd’hui, en Europe, les compagnies low cost sont devenues les rares transporteurs aériens à embaucher. « Lorsque Air France recrute des cadets, il explique à ces jeunes qui n’ont pas encore une seule heure de vol qu’ils seront les futurs commandants de bord long-courrier de l’avion qui n’existe pas encore, les porte-drapeaux de l’entreprise, les futurs cadres d’Air France. On tire souvent à boulets rouges sur les cadets, mais à leur décharge, il faut bien reconnaître qu’entendre ce genre de discours à 20 ans peut donner la grosse tête ».

Malgré les sifflets qui résonnent dans l’amphithéâtre de l’ENAC, Ryanair recrute des EPL qui n’imaginaient pas travailler ailleurs que chez Air France. Aujourd’hui, la compagnie nationale n’embauche plus. Elle est en sur effectif (on évoque le chiffre de 400 pilotes) et les cadets attendent à la porte (ils seraient 200). Entre deux maux – entre le chômage de longue durée et piloter pour Michael O’Leary – il faut choisir. Grégoire ne s’est pas posé le problème dans ces termes. A l’issue de sa formation dans une école privée française, sa licence de pilote de ligne en poche (CPL-IR-MCC), il s’est lancé dans une recherche d’emploi. « C’était fin 2006, le marché était porteur et après trois à six mois, j’ai eu des opportunités d’entretiens chez Airlinair, Farnair, Aer Arann et Ryanair ».

Depuis 2007, date de son embauche par Ryanair, la compagnie irlandaise n’a pas cessé de se développer. Sa flotte qui va s’agrandir de 50 avions cette année en compte actuellement 232 avions dont la moyenne d’âge est de 2,7 années. La low cost qui emploie 2.500 pilotes opère 940 lignes à partir de 41 bases et entre 150 aéroports. Il a transporté l’année dernière 66,5 millions de passagers (+14%). « Le matin lorsque j’arrive sur ma base, à Girone, et que je voie les 10 avions alignés, ça en jette… », reconnaît Grégoire.

A suivre…

Gil Roy

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Lire la suite de ce témoignage

-** Comment ce passionné d’aviation est devenu pilote chez Ryanair après avoir débuté sa vie professionnelle comme ingénieur commercial.
-** Les conditions matérielles de travail des pilotes chez Ryanair

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PRECISION – Ce témoignage d’un pilote français de Ryanair a été recueilli bien avant que n’éclate l’affaire de la base Ryanair de Marseille. Il n’est ni à charge, ni à décharge, dans ce dossier qui est désormais entre les mains de la justice. Il ne s’inscrit pas non plus dans le prolongement des pressions politiques locales, ni de la prise à témoin de l’opinion publique par l’aéroport de Marseille (via Facebook notamment). La justice est saisie et nous ne voyons pas comment sa décision pourrait être différente de ce qu’elle a été dans l’affaire de la base easyJet d’Orly. Il n’est nullement question pour nous de nous immiscer dans le débat. Notre rôle se limite à informer. G.R.

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • @ moi même
    Il est vrai qu'après relecture, mon propos était pour le moins maladroit.
    Je souhaiterais m'excuser auprès de tout ceux que j'ai pu froisser.

    Ceci dit, les deux articles, d'hier et d'aujourd'hui sont vraiment passionnant !
    Merci de nous faire partager ce point de vue de l'intérieur.

  • Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
    Article très intéressant. Enfin la vision de la compagnie par quelqu'un de l'intérieur. Au delà du beau parcours de Grégoire, je trouve quand même qu'il a eu beaucoup de chance. Formation en partie payée par un Fongécif après 10 ans de carrière puis sortie de formation dans les années fastes. Ce parcours serait aujourd'hui, je pense, beaucoup plus différent.

    Une chose me choque cependant. Dans ses propos, il affirme que le business est au centre et l'homme au service de ce business. Je trouve cela dégradant. Monsieur O'Leary vient de donner tout son sens au terme "ressource humaine". L'homme est une ressource, une machine comme une autre au service d'un business. Il est donc jetable et remplaçable comme n'importe qu'elle machine. Cette machine coûte trop cher ? Ryanair demandera à Boeing des avions sans pilotes . . .

    Qu'on ne s'y trompe pas, je souhaite intégrer la compagnie. Comme le dit Grégoire, le réseau est très technique, les machines sont récentes et l'expérience monte en flèche. Malheureusement il n'est pas si simple de rentrer. J'ai postuler en sortie de formation (en pleine crise, début 2009, pas de chance, formation débutée en 2007 . . .) comme tout le monde avec mes 200 heures, jamais un mail pour prise en compte de ma candidature. Aujourd'hui largueur para avec 380 heures au compteur et 40.000€ de formation à rembourser j'aimerais toujours ma place à droite d'un 737-800, je suis encore prêt à m'endetter de 30.000€ mais nous ne sommes plus en 2007 . . .

  • Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
    La formation d'un pilote est tellement bon marche que je me demande pourquoi certains en font un foin! Sept annnees de medecine, plus six annees de chirurgie comme "assistant" (= salaire de misere et journees de 12-14 heures minimum plus les gardes de nuit et week-ends), combien ca coute cela ces ...13 annees de formation???

    • Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
      D'accord pour relativiser… mais à condition d'aller au bout du raisonnement.
      Et après "ces treize années de formation" quel est le retour sur investissement pour les médecins ? G.R.

  • Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
    Vraiment intéressant votre article et encore plus les jeunes en formation GRATUITE à l'énac.

    Je commencerai juste par féliciter l'EPL qui à dit "nous ne sommes pas des étudiants en Fac de Nanterres" ... sympa !!! On voit déjà l'élite.

    C'est curieux, mais vous êtes en droit de postuler chez Ryanair, comme tout les autres pilotes (vous cherchez un job de pilote ou vous attendez AF?), cadets et privées (qui ont EUX payé une formation entre 40 000e (comme moi actuellement) et 70 000e) et faire les sélections.

    Certe il faut payer le Type Raiting, encore pour certains 30 000e, mais vous payerez le type raiting en ayant réussis les tests de sélections et en 6 mois c'est remboursé. Donc généralement avec une promesse d'embauche, vous obtiendrez votre prêt.

    Il y aura toujours la guerre entre Cadets,Enacs,Privées c'est malheureux à dire, mais c'est bien la vérité.

  • Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
    Bonjour,

    Nous vous remercions pour votre temps, et votre réponse.

    Vous ne souhaitez pas citer vos sources, et nous le comprenons. Vous affirmez cependant que Ryanair est venue et vient régulièrement présenter ses opportunités de carrière à l'ENAC. Sans nommer aucunement vos sources, nous vous encourageons donc, dans l'intérêt de l'information, à citer ici la dernière date où se serait tenue une réunion à l'ENAC entre des EPL et des représentants de Ryanair.

    Ce n'est pas un avis, une opinion ou une quelconque critique de la filière EPL que nous contestons dans votre dernier article, mais bien la réalité de l'information et la véracité des propos présentés.
    Puisqu'il s'agit d'être brefs: Nous sommes rentrés à l'ENAC en Août 2008, et nous n'y avons jamais rencontré de responsables de Ryanair. Jamais. Et encore moins sifflés, conspués, ou mal reçus d'une quelconque autre manière.

    Nous souhaiterions donc avoir plus d'informations sur cette réunion, notamment la date où elle s'est tenue, car si réunion il y a eu lieu, nous n'en avons pas été informés. Il ne s'agit pas là de débattre de points de vue, mais d'établir la réalité ou non d'évènements factuels. Dans l'intérêt de l'information, puisque vous en parlez.

    Vous regrettez également que toutes les réactions se focalisent sur le même point, et vous parlez même de corporatisme avant l'heure. Qu'y voulez vous?

    Les termes que vous employez dans votre article (« […] les élèves pilotes de ligne qui conspuaient littéralement les représentants de Ryanair », « Ces jeunes n’ont pas conscience qu’aujourd’hui, en Europe, les compagnies low cost sont devenues les rares transporteurs aériens à embaucher. », ou encore « Malgré les sifflets qui résonnent dans l’amphithéâtre de l’ENAC [...]» ) font passer une promotion entière de jeunes pilotes pour une bande d'adolescents irresponsables et inconscients, au comportement hautain et méprisant. Sincèrement, quelle réaction attendiez-vous de la part des professionnels que vous présentez ainsi?

    Enfin, pour commenter la réponse faite à Sophie, nous ne répondons pas ici pour nous lamenter sur la situation économique du moment. Nous sommes parfaitement conscients du contexte actuel de l'aérien, et nous sommes tous motivés pour y faire carrière tout de même, dans quelque compagnie que ce soit. La levée de boucliers qu'a provoqué la publication de votre article est, à notre avis, due à l'image détestable que vous donnez des EPL vis-à-vis de leurs potentiels futurs employeurs, et ceci en vous basant sur une réunion dont nous n'avons jamais entendu parler.

    Quant au reste de votre article, nous l'avons lu avec intérêt, puisque, comme une majorité d'autres EPL, nous serions ravis de voir les relations entre Ryanair et l'ENAC/SEFA se développer au mieux.

    Dans tous les cas, nous espérons pouvoir un jour vous rencontrer, car nous trouvons extrêmement dommage que, visiblement, la seule image que vous ayez des EPL à ce jour, est celles de jeunes déjà aigris à vingt-cinq ans par la prétendue amertume de ne pas avoir tout, tout de suite. Nous persistons à penser tout de même que l'aéronautique reste plus belle que cela, et qu'elle mérite mieux que de tels préjugés.

    Dans l'attente de votre réponse,

    • @ Quentin, Pierrick et les EPL en général
      D'accord pour une rencontre dans le but de faire un état des lieux. G.R.

  • Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
    Bonjour Gil,

    Je ne souhaite pas connaitre votre sources à l'ENAC, par contre je vous recommande la plus grande prudence quant aux informations qu'elle vous fournit.
    Je peux écrire avec aplomb et certitude qu'aucun responsable de chez Ryanair n'a franchi le seuil d'un amphi de l'ENAC depuis la création de la compagnie.
    J'abonde par ailleurs dans le sens de mes collègues qui affirment qu'aucun EPL n'a sifflé et ne sifflera un quelconque représentant faisant l'effort de venir nous rencontrer. Bien au contraire nous sommes demandeur au plus au point de démarches en ce genre.
    L'AGEPAC est prete à vous rencontrer pour vous faire connaitre l'ensemble des mesures prises pour favoriser l'employabilité des EPL à l'intérieur et en dehors du groupe Air France et pour vous permettre, si vous le souhaitez, d'affiner votre approche sur les cursus dit "ab-initio" en général.
    Salutations aéronautiques,

    jerome walrave
    OPL 330-340
    Promo ENAC 2001
    responsable communication AGEPAC (Association Générale des Eleves Pilote de L'Aviation Civile)
    http://agepac.org

  • Vue d'EPL
    Non mais là c'est le Ponpon!!

    Moi qui pensait qu'aérobuzz était une "revue" sérieuse, je suis extrèmement déçu par cet article!

    Ryanair à fait une seule apparition devant des EPL (ils devaient être une vingtaine à tout casser) et ce n'était en aucun cas à l'ENAC mais au SEFA Saint-Yan. C'était avant la crise et les représentant de Ryanair, il me semble voulaient instaurer une sorte de contrôle en vol pour les EPL et ainsi instaurer une filière priviligiée pour nous au sein de la compagnie irlandaise, et ce après le succès des EPL intégrés à la compagnie au trèfle. Ces EPL intégrer chez RYR d'ailleurs ne révaient peut être pas de rentrer à AirFrance, en effet, la perspective d'évolution de carrière d'un pilote de se résume pas à faire copi 320, copi 777, captain 320, captain 777 pendant ses 40 ans de carrières, de jeunes ambitieux (dont j'espère faire partie) souhaite un avenir où d'anciens ont réussi : Cumulant des dizaines de QT différentes, aussi bien sur turbo-prop, jet d'affaires et avions de ligne.
    Le rêve de tout EPL n'est pas seulement de rentrer à Airfrance, en tout cas ce n'est pas le mien, pas tout de suite !

    Je vous demanderais aussi de vérifier vos sources... Les EPL ne sont pas à la Fac de Nanterre, ce sont des jeunes sérieux, qui pour la plupart savent la chance qu'ils ont de recevoir ce "cadeau" de l'état français.
    Il m'est insupportable de voir écrire que nous serions à même de siffler un représentant d'une quelconque compaqnie, ni qui que ce soit d'ailleurs!

    Les EPL, qui oui, avaient des promesses de se retrouver dans le siège de droite de la compagnie code barre sont maintenant comme tout les autres jeunes pilotes, ils remorquent des planeurs pour un salaire de misère, ils larguent des paras, certains ont en effet la chance d'accéder à un cockpit mais pas celui d'Air France.
    Si les EPL ne postulent pas tous chez Ryanair, c'est que la plupart ont peur d'emprunter 30.000€ pour éventuellement, un jour, pouvoir opérerer en tant que copi chez Ryanair. Ce n'est en aucun cas un rebus des méthodes Ryanair, même si l'ont pourrait en discuter dans un autre sujet...

    J'espère M. Roy que vous serez à même de rectifier ces dires...

    Charles.

    • @ Charles
      Je maintiens mes affirmations. Mes sources sont fiable. Je sais aussi que Ryanair "est passé" au SEFA.

      Ce qui m'afflige dans cette suite de réactions, c'est qu'elles focalisent toutes sur le même point. La série d'articles concerne, je vous le rappelle, le témoignage d'un pilote de Ryanair. Elargissez votre point de vue SVP ! Ne sombrez pas dans le corporatisme avant d'avoir débuté votre carrière… Evitez cet écueil qui n'est pas une fatalité. Je suis bien placé pour le savoir. Côté corporatisme, les journalistes n'ont rien à envier aux pilotes de ligne d'Air France.

      Enfin, je suis d'accord avec vous sur le fait que 30.000 euros pour une qualification de type est un investissement important. Il y a une part de risque évidente que tout le monde n'est pas prêt à assumer.

      G.R.

      • Re : @ Charles
        Je pense en fait que les différentes réactions viennent d'un sentiment erronné de Grégoire :
        Les pilotes de chez Ryanair sont tout aussi méritant que les autres pilotes, voire plus à en croire votre article, cependant, est incertain ce sentiment que les pilotes français (EPL en ligne de mire) prennent ces pilotes pour des sous-pilotes !

        Les nombreuses réactions d'EPL montrent qu'un article bénin cf: "les conditions de travail chez Ryanair" tire encore une fois à coups de boulets rouges sur les EPL.

        Alors certes, notre formation est gratuite ce qui est un fort avantage, mais sur notre CV c'est écrit EPL en grosses lettres rouges. Cette étiquette qui nous "colle" à la peau, on est obligé d'essayer de la soigner. Et ce pour ne pas subir le préjugé que les EPL sont de jeunes cons autains et imbus de leurs personnes qui ne souhaitent qu'une seule chose au monde : Se la couler douce dans un cockpit de la compagnie tricolore.
        Nombres d'EPL se sont vus refuser un poste par peur que le pilote parte chez AF dès que cette dernière recruterait...

        Vous ne faites que citer vos sources, et le problème vient justement de cette dernière, qui s'avère erronnée... Nous connaissons des personnes de l'encadrement à l'ENAC qui ont 10.000 heures de vol sur Concorde. Et qui ont aussi fait Paris-Munich sur le dos, en Caravelle avec un moteur HS... C'est malheureux à dire... Mais tout le monde n'est pas forcément de bonne foi à l'ENAC, ni ailleurs d'ailleurs...

  • Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
    bonjour,

    Je suis franchement déçue par l'existence d'un tel article.
    Je suis EPL, en toute fin de formation. Je suis rentrée en 2007, et n'ai jamais vu ne serait ce qu'un représentant de Ryanair, que ce soit à l'ENAC, ou au SEFA. A l'issu de ma formation sur Beech 58 je n'ai eu l'opportunité d'être testée que par Air France. Aucune autre compagnie a répondu à l'appel. Et pourtant, nous sommes demandeurs.
    Dans un peu plus de deux semaines, je commencerai ma recherche d'emploi, et croyez moi, si j'avais la moindre opportunité de voler pour RyanAir, ou d'une quelconque manière, je foncerai.
    Vous dites, Giles Roy, que vous tenez les propos relatés dans l'article de faits réels. Mais n'est ce pas de l'hypocrisie de faire d'un fait isolé, une généralité, et d'ainsi remettre en question la motivation d'EPL, qui, aujourd'hui, plus que jamais se battent pour vivre leur passion, pour trouver des solutions pour continuer à voler? J'ai souvent entendu des critiques par rapport à notre formation, et je ne comprend pas pourquoi le monde aéronautique a besoin de se diviser ainsi, pour servir les vues d'individus isolés. A mes yeux, une passion, ça se partage, quels que soient les chemins empruntés, avec tous ceux qui vibrent pour les mêmes choses.
    J'aurai encore beaucoup de choses à redire sur cet article, mais je pense que pour une partie, ça a déjà été évoqué par mes collègues, notamment quant à l'éducation des epl par pierrick et quentin, et que pour le reste, c'est tellement évident, que ça ne mérite pas d'être commentés.
    A l'heure où le milieu aéronautique devrait être uni, voir de telles divisions me peine énormément.
    Bons vols à tous.

    • @ Sophie
      Qu'est ce qui vous déçoit dans cet article ? Que vous n'ayez pas eu la possibilité de rencontrer un représentant de Ryanair à l'ENAC ? Que vous doutiez du fait ? Je n'ai rien inventé. Pas plus l'intérêt de Ryanair pour les EPL de l'ENAC que de la présence d'anciens EPL dans les cockpits de la compagnie irlandaise.

      Je comprends votre angoisse face à l'avenir. Elle est légitime. Elle résulte, en partie du fait, que vous êtes victime de promesses qui ne seront pas tenues. Des promesses faites notamment, en amont, lorsque vous étiez encore au lycée et que l'ENAC était présentée comme la voie royale pour entrer à Air France. Une filière hyper sélective, réservée aux meilleurs élèves des classes préparatoires, mais qui vous promettait une belle carrière dans une entreprise prestigieuse.

      Avec de telles promesses, il est logique que vous soyez amer aujourd'hui, surtout que pour décrocher le concours de l'ENAC, il vous a fallu consentir des sacrifices. Pendant longtemps, réussir ce concours revenait à signer un contrat de travail à vie avec Air France (et pour les "moins chanceux" avec Air Inter, voire UTA). Ce n'est plus le cas. Il est grand temps que les professionnels de l'orientation scolaire, mais aussi le milieu aéronautique, en prenne conscience.

      Dernière remarque : ce n'est pas parce que vous n'avez pas eu la possibilité de rencontrer les porte-paroles de Ryanair à l'ENAC que vous en pouvez pas postuler. Cette année, la compagnie irlandaise recrute 500 pilote. C'est pour attirer l'attention sur cette réalité que nous avons choisi de publier ce témoignage d'un pilote français chez Ryanair. Je vous donne rendez-vous demain (jeudi 3 juin 2010) pour découvrir les conditions matérielles proposées par Ryanair.

      Gardez le moral. Vous avez choisi un métier passionnant, vous réussirez.

      Gil Roy

  • Le quotidien d’un pilote de ligne français chez Ryanair
    Bonjour.

    Réactions passionnantes à l'article de Grégoire.Dans une moindre mesure nous voyons ceta chaque jour sur les rails français et européens.Les privés sont "aux cotés" des cheminots SNCF.Les parts du gâteau ne sont pas les mêmes!L'ambiance itou.Il y va des rails comme du ciel.Ils seraient à tout le monde.JM cheminot passionné d'aéronautique.

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