Le secret des commandes de vol électriques

Le Falcon 7X est le premier avion d’affaires à commandes de vol électrique. Yves Kerhervé, pilote d’essais, directeur du personnel navigant de Dassault Aviation, explique le principe.

Schématiquement, l’architecture complexe des commandes de vol est organisée autour de trois calculateurs double chaîne, trois calculateurs simple chaîne et un calculateur d’ultime secours, alimentés électriquement par quatre sources indépendantes et informatiquement, par de nombreux capteurs redondants.

Les principes fondamentaux sont les suivants :

– Sur l’axe de tangage, il s’agit d’une stabilisation en pente, ce qui signifie que manche lâché, l’avion conserve sa trajectoire actuelle (alors qu’un avion  » classique  » conserve sa vitesse). Première conséquence de ce choix : l’avion est autotrimé.

– Sur l’axe de roulis, la stabilisation, jusqu’à 35° d’inclinaison est en vitesse de roulis : manche lâché, l’avion garde l’inclinaison actuelle. Au-delà de 35°, on crée une stabilité spirale positive : manche lâché, l’avion revient automatiquement à 35° d’inclinaison.

– Sur l’axe de lacet : c’est une simple coordination de virage : l’avion vole la  » bille au milieu  » sans que le pilote ait à mettre du pied.
Sur ces principes généraux, on applique des limitations automatiques qui visent à protéger l’avion du décrochage, de  » l’excès de vitesse  » ou de l’excès de facteur de charge.

Les commandes de vol électriques offrent ainsi au pilote une diminution de la charge de travail. Elles permettent également d’optimiser les performances de l’avion. Au bilan, elles concourent à une plus grande sécurité.

Propos recueillis pas Gil Roy. Aviasport N°603 / Février 2005