Le 1er janvier 2011, l’Ecole nationale d’aviation civile et le Service de la formation aéronautique ne feront plus qu’un. Reste à souhaiter que la structure qui naîtra de la fusion de ces deux organismes publics de formation échappera au syndrome « Pole Emploi ».
Le rapprochement de l’ENAC et du SEFA répond à une double exigence. D’une part, la rationalisation des moyens de l’Etat, d’autre part la montée en puissance face à la concurrence internationale. En ce qui concerne le premier point, aucun service de l’administration française n’échappe à la réforme. Quant au second, il s’agit pour l’ENAC et le SEFA d’une question de survie.
Aujourd’hui, le marché français ne justifie plus de tels moyens de formation. Les débouchés sont à l’étranger. C’est déjà vrai pour les pilotes de ligne. L’été dernier, l’EPAG a accueilli sa première promotion d’élèves pilotes de ligne chinois d’Eastern Airlines. Début 2010, c’était au tour de l’ESMA avec ceux de China United Airlines. Les deux écoles misent sur la Chine, mais également sur le Vietnam. « Jusque-là, quand une compagnie étrangère sollicitait la France pour la formation de ses pilotes, il y avait un décalage entre la réponse de l’ENAC et celle du SEFA qui intégraient leurs propres contraintes », reconnaît-on du côté de l’ENAC. La complémentarité devrait être plus facile à organiser, l’une étant spécialisée dans la théorie, l’autre dans la pratique.
L’internationalisation sera également une réalité, dès 2015 pour la formation des contrôleurs aériens, le cheval de bataille de l’ENAC. La mise en place du FABEC, ce futur espace aérien cogéré par six pays (Allemagne, Belgique, France, Hollande, Luxembourg et Suisse) va donner naissance à un seul opérateur du contrôle. « A partir de 2015, cet opérateur pourra se tourner vers qui il souhaite pour former ses contrôleurs. Les écoles et centres de formation de chaque pays vont ainsi se retrouver en concurrence. L’enjeu est de taille pour l’ENAC sachant que la moitié de ses élèves sont de futurs contrôleurs aériens », précise Marc Houalla, directeur de l’ENAC.
En fait la création du FABEC vient s’ajouter à la fusion ENAC-SEFA. L’ENAC se retrouve sous pression. « Nous pensions avoir le temps de préparer cette fusion. Nous nous étions donné jusqu’en 2012 et en fait elle devra être effective au 1er janvier 2011 », explique Marc Houalla qui dirige aujourd’hui les deux services (ENAC et SEFA).
La manœuvre est d’autant plus délicate qu’en 2007, il a été décidé la suppression de 150 postes au SEFA et une augmentation de 50% des heures de vol (avion et simulateur). Aucun des huit centres sur lesquels se répartit l’activité du SEFA ne sera fermé dans l’immédiat. « Le rapprochement avec le SEFA va permettre de créer des synergies dans les formations en croisant les expériences professionnelles des uns et des autres ». Ce devrait être aussi le cas avec la formation des contrôleurs aériens, dans le cursus de laquelle, les instructeurs du SEFA pourraient jouer un rôle.
L’avenir de la formation aéronautique publique française se joue en ce moment.
Gil Roy
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Le SEFA est-il soluble dans l’ENAC ?
Bonjour,
Quelle est la source du dernier extrait cité le rapprochement avec le SEFA va permettre ..... experiences professionelles des uns et des autres ?
cordialement
Le SEFA est-il soluble dans l’ENAC ?
J'ai toujours trouvé bizarre qu'après avoir été refusé à l'ENAC, on ne puisse pas faire sa formation pratique CPL/IR au SEFA, même contre argent, alors que l'on peut y suivre une formation FI, après avoir fait son CPL ailleurs. On n'a pas le niveau pour être un bon pilote professionnel, mais on peut être instructeur??
Ca va peut-être changer...