Bordeaux-Mérignac est le troisième aéroport français à se doter d’un terminal low cost. Il ouvrira en mai 2010. Ryanair sera la première compagnie à s’y installer.
A Marseille, le terminal low cost a été baptisé « MP2 » pour « Marseille Provence 2 » puisqu’il est la seconde aérogare mise en service. Lyon a fait encore plus simple en appelant le sien, « T3 ». Bordeaux a choisi de se distinguer en baptisant le sien « billi » par contraction de « Bordeaux Illico ». Un peu tiré par les cheveux…
« billi » est aussi la première aérogare dédiée au trafic low cost construit de toutes pièces. Marseille et Lyon ont en effet réaménagé des structures existantes. Bordeaux a sans doute voulu se distinguer de ses deux prédécesseurs. Mais il faut se méfier des communicants qui avec leurs idées fumeuses ne sont pas toujours les meilleurs conseillers. Lyon Aéroports en a fait la cruelle expérience récemment…
Mais revenons à « billi ». Si le fait de baptiser un concept d’aérogare peut apparaître comme un vecteur de communication vis-à-vis des compagnies aériennes, en revanche, rien ne dit que les voyageurs s’y retrouveront. Toutes les études le démontrent, les passagers demandent que les aéroports leur facilitent le voyage à travers, notamment, une signalétique explicite et une organisation des aérogares logique. Pour un passager (toujours plus ou moins stressé), il est rassurant de trouver le terminal 2 après le terminal 1. Où les clients britanniques de Ryanair iront chercher « billi » ?
Gil Roy
On peut lire dans le communiqué de presse de l’aéroport de Bordeaux (17 novembre 2009) : « La promotion de la future aérogare auprès des compagnies aériennes, en préambule d’une campagne grand public à partir du printemps 2010, s’appuie sur un nom et une identité visuelle traduisant les promesses de simplicité, de rapidité, d’accessibilité via la nouvelle infrastructure : une formule courte, mémorisable, attribuable à Bordeaux, compréhensible tant en France qu’à l’étranger, un nom cohérent dans le territoire global de communication du transport low cost ». Comme en termes ronflant ces choses-là sont dites ! Du pur dialecte d’agence de pub…
CommeMP2 à Marseille-Provence et le T3 de Lyon-Saint Exupéry, « billi » est une aérogare à services simplifiés qui permet de justifier des redevances passagers inférieures (moins 30% par rapport à celle des halls A et B, à Bordeaux). Elle permet aussi et surtout aux compagnies de réduire la durée d’escale à 25 minutes maximum, grâce notamment à la création d’espaces de pré-embarquement modulables et une coursive extérieure de gestion optimisée des flux de passagers à l’arrivée. Après s’être enregistré, le passager transporte lui-même ses bagages de soute jusqu’au contrôle. Le trajet de l’aérogare à l’avion est exclusivement piéton, sur le tarmac : pas de passerelle, pas de bus. Vous avez dit « simplifiés » ? Et, dans l’aérogare comme à bord de l’avion, tout est payant. C’est à ces conditions qu’il est possible de traverser l’Europe en avion pour 40 euros et que les aéroports s’en sortent quand Air France ne cesse de réduire son offre.
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Le terminal low cost de Bordeaux s’appellera… « billi »
Billi ? Kesaco ? Vous avez tout-à-fait raison, Gil Roy... Cette appellation est du "pur français d'agence de pub", totalement déconnectée du monde aéroportuaire. Pourquoi les bordelais n'ont-ils pas tout simplement appelé cette aérogare Hall C ? On aurait été plus près du C de low-Cost... si vraiment on souhaitait rappeler au voyageur qu'il entre dans une aérogare "bas de gamme"... Et il n'aurait pas été obligé, en arrivant à l'aéroport, d' "interpréter" ce sigle totalement abscons... Ce même voyageur a besoin, dans un univers qu'il fréquente parfois très peu, d'être orienté de façon rapide, simple et claire... on en est loin, avec ce Billi ! Peut-être les responsables vont-ils redescendre sur Terre, et se rendre compte qu'ils ont fichu l'argent des contribuables par les fenêtres en confiant à des créatifs (!) une réflexion absolument inutile : aux Pays-Bas, en Grande-bretagne, en Allemagne, et ailleurs dans le monde, nul besoin d'inventer des noms à dormir debout : les aérogares ont des numéros, des lettres, un point c'est tout . Quand cet esprit cartésien (celui-ci ne serait donc pas une spécialité hexagonale ? ) va-t-il imprégner les esprits de ces "hommes de pub" ?