Situation singulière que celle qui lie deux concurrents sur des projets communs d’intermodalité.
Quand Jean-Cyril Spinetta, le PDG d’Air France déclare que son principal concurrent n’est pas les low cost qui viennent chasser sur ses terres, mais le train, il est difficile d’imaginer, que dans un tel contexte, une coopération puisse exister, en France, entre le train et l’avion, dans le but de développer l’intermodalité. D’autant que le TGV sur lequel repose la complémentarité avec l’avion est un concurrent redoutable pour la compagnie nationale française.
En 1980, à quelques mois de l’entrée en service du premier TGV, Air Inter transportait 1 million de passagers entre Paris et Lyon. Au début des années 2000, l’avion ne représentait plus que 10% du marché sur cet axe, avec 700.000 passagers contre 6,5 millions pour le train. Avec le TGV Méditerranée qui circule depuis 2001, la SNCF revendique aujourd’hui 70% de part de marché sur l’axe Marseille-Paris et l’aérien évalue son manque à gagner à 1 million de passagers par an. Entre Strasbourg et Paris, la SNCF estime être en mesure de capter 80 à 90 % de parts de marché, rapidement après la mise en service prochaine du TGV Est, alors qu’actuellement Air France, occupe 60%. Après Lille, Nîmes, Saint-Etienne et Chambéry, Metz-Nancy s’apprête à perdre à son tour sa desserte aérienne en gagnant le TGV.
Avec le développement du réseau à grande vitesse, la concurrence désormais s’étend au-delà des limites territoriales de la France. La mise en service du Thalys entre Bruxelles et Paris en 1994 a contraint Air France à supprimer sa liaison aérienne. Dès l’année prochaine, le train pourrait représenter 80% du trafic sur Londres et 60% sur Amsterdam. En guise de riposte, le patron d’Air France a averti que dès que le transport ferroviaire de passagers serait ouvert à la concurrence, sa compagnie affrèterait des TGV. Air France et la SNCF sont engagés dans un bras de fer musclé et pourtant, quand leurs intérêts économiques convergent, ils sont capables de collaborer ensemble.
Le TGV Air est un exemple. Air France utilise cette formule imaginée par la SNCF pour rabattre du trafic sur sa plate-forme de correspondances de Paris-CDG. De même, des partenariats ponctuels sont mis en place en région Rhône-Alpes pour inciter les voyageurs de la vallée du Rhône à penser TGV pour rejoindre l’aéroport Lyon-Saint Exupéry. Dans ce cas, il s’agit pour l’aéroport et la compagnie aérienne d’aller chercher des passagers tentés d’aller prendre l’avion ailleurs en Europe. L’aérien mise sur le train pour optimiser le remplissage des liaisons aériennes existantes et envisager l’ouverture des dessertes long courriers (notamment sur les Etats-Unis) qui font encore défaut à Lyon. Une preuve que le TGV et Air France peuvent aussi avoir des intérêts communs.
Gil Roy. Entre Voisins – Théma N°11 / Mai 2007
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