Le trafic passager sur les aéroports français en octobre 2008

Après le violent coup d’arrêt constaté en septembre 2008 sur les aéroports français, octobre 2008 affiche des résultats en hausse. Il faut toutefois se garder de tout triomphalisme. Ces bons scores s’apparentent plus à un sursaut mécanique. En octobre 2007, le trafic avait en effet connu un recul sensible lié à une grève particulièrement suivie des hôtesses et stewards d’Air France. Le trafic domestique avait été particulièrement impacté. Le détail du trafic d’octobre 2008 confirme cette analyse. Exceptionnellement ce mois-ci, le domestique enregistre une hausse alors que l’international baisse sensiblement et en particulier, au niveau intra-européen. C’est le cas, par exemple, à Toulouse, où le trafic intérieur progresse de +9,4% quand le trafic européen recule de -3,1%. Sur les aéroports parisiens, la hausse du trafic global est de +2,9% à 7,3 millions de passagers. Le domestique pogresse de +3,8%, alors que l'Europe baisse très légèrement de -0,3%. Le recul est plus sensible à l'intérieur de l'espace Schengen (-0,8%) et surtout sur le Royaume-Uni et l'Irlande (-5,7%). Alors que l’effet Ryanair est digéré à Marseille (-0,2% en octobre 2008), l’effet easyJet fonctionne encore à plein à Lyon (+12,5%). Toutefois, les difficultés rencontrées par les compagnies low cost, commencent à se faire sentir sur les aéroports régionaux français. Biarritz perd toutes ses liaisons internationales cet hiver à l’exception de deux lignes (Londres et Birmingham) assurées par Ryanair. A noter que la concurrence que se livrent Air France et esayJet sur le marché intérieur français dope certaines liaisons où les deux sœurs ennemies se retrouvent en face-à-face. C’est le cas sur Biarritz-Orly qui progresse de 35,62 % en octobre 2008, comme sur les transversales Lyon-Bordeaux et Lyon-Toulouse, où les bonds sont respectivement de + 71% et +57%. La guerre des prix profite aux voyageurs. En dépit de ce redressement mécanique du trafic enregistré en octobre 2008, les aéroports français se préparent à affronter des mois délicats à gérer. Gil Roy