Même si le nombre des victimes d’accidents d’avions de ligne est en hausse (786 morts en 2010), le transport aérien n’a jamais été aussi sûr… d’un point de vue statistique.
La froideur des grands nombres et l’inhumanité des statistiques permettent à IATA (association internationale du transport aérien) d’affirmer que le transport aérien n’a jamais été aussi sûr. Pourtant, en 2010, 786 passagers ont trouvé la mort dans un accident d’avions de ligne, contre 685 en 2009. En 2010, 23 accidents ayant entrainé des décès (contre 18 en 2009) ont été recensés. Mais, le taux d’accident est en baisse, avec un accident pour 1,6 million de vol en 2010, contre 1 pour 1,4 million en 2009. Il s’agit là du plus faible taux de tous les temps. En retenant uniquement la flotte des avions de construction occidentale, le taux est de 1 pour 4 millions de vol. Une fois de plus, les statistiques de IATA démontrent que tous les passagers ne sont pas égaux devant le risque.
En 2010, 2,4 milliards de passagers ont voyagé en avion de ligne. 36,8 millions de vols ont été comptabilisés dont 28,4 millions assurés par des avions à réaction et 8,4 millions par des turbopropulseurs. Si on se limite aux seuls avions de construction occidentale, on dénombre 17 accidents (contre 19 en 2009). Mais si on élargit à tous les types d’avions, le nombre passe à 94 (contre 90). On notera aussi que le risque d’avoir un accident est 12 fois plus grand en Afrique que dans le reste du monde.
| Region| 2010| 2009|
|Afrique|19|14|
|Asie-Pacifique|12|15|
|Commonwealth (états indépendants) |9|2|
|Europe|12|17|
|Amérique latine – Caraïbes|12|10|
|Moyen-Orient Afrique du Nord|9|15|
|Amérique du Nord|18|14|
|Asie de nord|3|3|
| Total|94|90|
Sur 94 accidents comptabilisés en 2010 :
-69 avions de passagers, 23 cargos et 2 convoyages
-59 jets et 35 turbopropulseurs
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Le transport aérien plus sûr, mais les morts en hausse
Bonjour Gil,
Connaissez-vous la part entre les différents constructeurs d'avion (Airbus, Boeing, Embraer...)? Existe-t-il une telle statistique?
@ DC3
Concernant les 17 avions de construction occidentale impliqués dans des accidents en 2010, voici le détail (entre parenthèses, nombre de morts) :
- Afrique : 727 (0), 737-800 (90), 737-200 (0), 737-700 (0)
- Amérique latine et Caraïbes : A300 (5), deux ERJ-145 (0), 737-700 (2)
- Amérique du nord : 747-400F (2)
- Asie-Pacifique : 737-300 (0), 737-800 (158), A321 (152)
- Asie du nord : Embraer 190 (42)
- Europe : A300 (0), MD-11F (0) A319 (0)
- Moyen-Orient et Afrique du Nord : A330 (103)
Source IATA
Le transport aérien plus sûr, mais les morts en hausse
Les opérateurs aéronautiques ne communiquent pas assez sur cette réalité objective, pourtant il est statistiquement beaucoup plus dangereux de prendre sa voiture ou un taxi pour aller à l'aéroport, que de faire ensuite son trajet en avion. Evidence confondante, la France espère descendre sous les 4.000 tués/an sur ses routes, face au décès de 800 pax en moyenne par an / Monde entier pour les cies IATA.
Petit clin d'oeil amusé de ma part sur les statistiques IATA très 'occidentales'. Seuls les 'western built' sont comptabilisés, alors que suite à une étude menée à titre privé, il est évident que certains 'Eastern built' ont des statistiques largement aussi bonnes que leur homologues B737 ou A320, voir des cargos. Reste que le couple "formation des pilotes/qualité de la maintenance" ressort comme un élément essentiel avant même la manufacture, la nature des rotations (court/moyen/long) et le contexte géographique (altitude, zone humide, climat agressif) qui n'interviennent qu'en 2éme causalité.
Il est donc préférable de voler sur un IL 96 d'Aeroflot piloté par des vieux de la vieille et maintenu par la cie, que sur un B 737-200 exploité par exemple par Trans Air Congo, de même qu'il est primordial de savoir quel MRO s'occupe de la maintenance, voire auprès de quelle cie concurrente la MRO est sous-traitée. Air France ou Lufthansa par exemple font la maintenance des appareils d'autres cie aériennes de leurs alliances, qui peuvent être plus petites ou moins 'célèbres' au titre des optimisations et économies d'échelle.