Hat-trick pour le constructeur brésilien Embraer qui vient d’obtenir une triple certification, au Brésil, en Europe et aux Etats-Unis, pour son nouveau modèle E190-E2. Le premier membre de la famille E2 va pouvoir entrer en service sur le marché du transport aérien régional sur lequel les CS-100 et CS-300 du canadien Bombardier l’ont précédé.
Il est de plus en plus fréquent que la FAA (Federal Aviation Administration) et l’EASA (European Aviation Safety Agency) s’entendent pour délivrer simultanément un certificat de type à un nouvel avion. Mais, à notre connaissance, c’est la première fois que trois autorités s’accordent pour offrir un triplé à un constructeur. Le 28 février 2018, Embraer a ainsi reçu les trois certificats de type d’un coup pour son E190-E2.
Le « E2 » est à la famille E-Jet, ce qu’est le « Neo » à l’A320 ou le « Max » au 737, autrement dit un avion éprouvé remotorisé pour offrir aux compagnies une économie substantielle en termes de consommations de carburant. Selon Embraer le gain est de 17,3% pour le E190-E2 par rapport à l’E190. Le nouvel avion n’a pas seulement été remotorisé avec le moteur PurePower PW1900 de Pratt&Whitney Canada. Il a également reçu une nouvelle aile et un nouveau train d’atterrissage. 75% des systèmes sont différents affirme le constructeur.
Le programme E2 a été lancé en 2013. Il aura fallu 56 mois pour obtenir la certification du premier des trois modèles, les deux autres étant l’E195-E2 et l’E175-E2. Les quatre avions utilisés pour les essais en vol ont totalisé plus de 2.000 heures de vol. La compagnie scandinave Wideroe sera la première à mettre en ligne un E190-E2, en avril 2018. Elle a commandé 3 exemplaires et mis des options sur 12 autre.
L’E190-E2 arrive sur le marché des monocouloirs régionaux de moins de 150 places, après le CS-100 (29 juin 2016) et le CS-300 (14 décembre 2016) de Bombardier. Embraer revendique 280 commandes fermes et 287 options pour ses trois modèles de la famille E-Jet-E2Au 31 décembre 2017, le carnet de commandes d’Embraer comptait 100 commandes fermes (plus 100 options) pour le E175-E2, 74 (97) pour le E190-E2 et 106 (90) pour le E195-E2.. Pour sa part, Bombardier fait état de 123 commandes de CS-100 et 249 de CS-300. Au 31 décembre 2017, il avait livré 24 appareils (8 CS-100 et 16 CS-300).
Sur les 20 ans à venir, Bombardier estime que les besoins des compagnies seront de 12.550 avions régionaux de 60 à 150 places. Sur la même période, Embraer évalue le nombre d’avions neufs de moins de 150 places à 10.550. Pour l’heure les deux constructeurs règnent sur ce segment sur lequel plusieurs constructeurs pointent leur nez, avec des produits plus ou moins compétitifs et avec plus ou moins de difficultés pour atteindre leurs objectifs et respecter leur calendrier. On peut citer le chinois ARJ21, le russe SSJ100 ou encore le japonais MRJ.
Bombardier et Embraer ont, et sans doute pour plusieurs années encore, une sécurisante avance. Il n’en demeure pas moins que la compétition est rude entre les deux. Elle est appelée à se tendre encore avec l’entrée en scène d’Airbus et de Boeing qui ont signé des accords de coopération plus ou moins étroits avec Bombardier, pour le premier, et avec Embraer, pour le second. Les deux géants vont peser de tout leur poids dans le match.
Gil Roy
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Pour GR Je viens de recevoir le bulletin du SAE ,et ils reparlent du MAGMA , de MU /,Manchester University , et des commandes fluidiques ...justement , ce serait une grande avancée ,en plus de formules aérodynamiques nouvelles ; en sortant par exemple de la flèche unique ,directe ou inversée , ce qui est contre performant , alors que la Nature fait le mix ,pour une bonne raison ,je pense . Sujet intéressant ?
Quand tous les engins d'une formule de service commencent (? ) à se ressembler autant (pareil pour les bagnoles ) ...c'est qu'il est temps de passer à une autre . Non ?