Pour 2012, l’Association du transport aérien international revoit à la baisse ses prévisions de profits qui passent de 4,9 milliards $ à 3,5 milliards $ (marge bénéficiaire nette : 0,6 %). IATA craint même des pertes de plus de 8 milliards aux cas où les gouvernements ne parviendraient pas à faire face à la crise des dettes souveraines dans la zone euro.
Si pour 2011, l’Association du transport aérien international (IATA) maintient ses prévisions économiques (6,9 milliards de dollars de profits et marge bénéficiaire nette de 1,2 %), en revanche pour 2012, elles les a revues à la baisse (4,9 milliards $ au lieu de 3,5 milliards $, et une marge bénéficiaire nette de 0,6 %). Un scénario catastrophe est même envisagé par les quelques 240 compagnies aériennes qui assurent 84 % du trafic aérien mondial. « La pire menace pour la rentabilité des compagnies aériennes pour la prochaine année réside dans les bouleversements économiques qui pourraient survenir si les gouvernements n’arrivent pas à régler la crise des dettes souveraines dans la zone euro. Un tel scénario pourrait entraîner plus de 8 milliards $ de pertes, les pires depuis la crise financière de 2008 », a déclaré Tony Tyler, directeur général et chef de la direction de l’IATA. Après les agences de notation, c’est donc au tour des compagnies aériennes de mettre la pression sur les chefs d’état européens, à la vieille d’un nouveau sommet européen crucial, dont il ne devrait rien sortir, pour autant, de révolutionnaire.
« En 2012, même si l’intervention des gouvernements empêche une crise bancaire, il est peu probable que l’Europe puisse éviter une brève récession. La confiance des milieux d’affaires et des consommateurs est déjà à un niveau trop bas. La prévision de croissance du PIB mondial pour 2012 a été révisée à la baisse, à 2,1 % », remarque IATA qui rappelle qu’ « historiquement, les profits des compagnies aériennes se sont transformés en déficits chaque fois que le taux de croissance mondial est descendu au-dessous de 2 % ». Cela a donc conduit l’Association à revoir la baisse de sa prévision pour 2012.
Pour IATA, la demande dans le secteur passagers devrait croître de 4,0 % (plutôt que 4,6 % tel que prévu précédemment), tandis que le fret devrait afficher une croissance nulle (plutôt que la croissance de 4,2 % prévue précédemment). Les rendements dans les secteurs passagers et fret devraient demeurer plats en 2012. Cela ne représente pas un changement en ce qui concerne le fret, mais pour le secteur passagers, elle prévoyait auparavant une augmentation de 1,7 %. Quant au coût du carburant, il demeure relativement le même que dans les prévisions précédentes, soit 198 milliards $. Cette prévision est basée sur un coût anticipé de 99 $ par baril (plutôt que le montant de 100 $ prévu précédemment).
En conséquence, selon IATA, toutes les régions devraient voir leurs profits diminuer par rapport à 2011. Toutefois, les différences entre les régions en 2012 sont frappantes. Les transporteurs d’Europe devraient afficher des pertes de 0,6 milliard $, quand ceux d’Amérique du Nord devraient enregistrer des profits de 1,7 milliard $. Les transporteurs d’Asie-Pacifique et du Moyen-Orient devraient encaisser des bénéfices de, respectivement 2,1 milliards $ et de 300 millions $. Les transporteurs d’Amérique latine verront leurs profits diminuer pour s’établir à 100 millions $, soit 400 millions $ de moins que prévu précédemment. Pour l’Afrique les pertes pourraient voisiner les 100 millions $. « Même notre scénario le plus optimiste pour 2012 prévoit une marge bénéficiaire nette de seulement 0,6 % sur des revenus de 618 milliards $. Mais l’industrie est véritablement à deux vitesses, les transporteurs européens hautement taxés se dirigent vers des pertes », a déclaré Tony Tyler.
Du fait des récentes prévisions de l’OCDE tablant sur un PIB mondial de 0,8%, IATA envisage d’ores et déjà un deuxième scénario beaucoup plus pessimiste qui déboucherait sur des pertes cumulées de 8,3 milliards $. « Dans un tel cas, toutes les régions afficheraient des déficits. L’Europe subirait les pires pertes, soit 4,4 milliards $, suivie de l’Amérique du Nord avec des pertes de 1,8 milliard $ et de l’Asie-Pacifique avec des pertes de 1,1 milliard $. Le Moyen-Orient et l’Amérique latine afficheraient des déficits de 400 millions $, tandis que l’Afrique enregistrerait des pertes de 200 millions $ ». Pour Tony Tyler, « certes, il s’agit du pire scénario, mais il n’est certainement pas inimaginable. Il devrait servir d’avertissement aux gouvernements du monde entier ». La mise en garde de IATA vient s’ajouter à celle de Standard and Poor’s à quelques heures du nouveau sommet européen « de la dernière chance »…
La Rédaction
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Les compagnies aériennes IATA redoutent la crise de la zone euro
Tout cela est inquiétant et ne présage rien de bon ni pour l'aviation ni pour le reste en général.